Tout savoir sur : App Ops retiré d'Android 4.4.2 : pourquoi cette décision est-elle discutable ?
Ce week-end, nous vous avons informé de la mise à disposition de la mise à jour 4.4.2 pour la version Nexus Experience du Galaxy S4 de Samsung. A cette occasion, nous avons publié une information relatée par de nombreux confrères quant à la disparition d’une fonctionnalité offerte avec 4.3 Jelly Bean : App Ops. Un retrait précipité, passé presque sous silence de la part de Google, qui justifie son geste comme la correction d’une erreur d’avoir débloquée cet outil. Nous pensons évidemment que l’erreur est de l’avoir supprimé, parce que ce retour en arrière nuit à la transparence et au contrôle de la vie privée. Un sujet sensible à l'heure où les informations sur l'espionnage de simples usagers et le piratage se multiplient.
Un pas avant...
Contrairement à Apple et son iOS, Google a toujours misé sur une certaine transparence vis-à-vis des ressources auxquelles une application accédait pour fonctionner. Lors du téléchargement de l’une d’entre elles sur Google Play, la boutique énumère clairement quels sont les droits demandés pour son bon fonctionnement (ou prétendument pour son bon fonctionnement). A vous alors de voir si vous lui donniez accès, ou non. Or, jusqu’à l’arrivée d’App Ops, impossible de modérer et de moduler ces demandes : soit vous acceptez, soit vous désinstallez. App Ops apparaissait donc comme une véritable avancée puisqu’il était possible, grâce à lui, de restreindre et moduler les accès à certaines ressources (SMS/MMS, réseau, contacts, etc.). Bien sûr, cela générait potentiellement des dysfonctionnements dans l’application. Mais l’utilisateur restait maître de son mobile.
... deux pas en arrière
Avec la disparition d'App Ops du menu paramètre, retour à la case départ. Si vous voulez télécharger une application, il faut d’abord accepter toutes les conditions, sans exceptions. Bien sûr, les arguments avancés par Google sont logiques. D’abord, vous restez sensibilisés au droit requis par chaque application du Play Store. Si vous n’êtes pas d’accord avec les conditions initiales, rien ne vous oblige à la télécharger. C'est valable pour les applications tierces comme celles de Google (comme Hangouts dont les conditions ont changées très recemment). Ensuite, si une application devient instable à cause des réglages réalisés par l'usager avec App Ops, cela détériore son expérience Google. Et il risque ainsi de passer à un autre système d’exploitation (WP8 ou iOS7) lors de son renouvellement de mobile. Ce que la firme de Mountain View refuse évidemment.
Objectif : ne pas provoquer de mauvaise expérience
Voilà donc un mauvais coup de pub et une mauvaise opération pour Google, qui avait jusqu’ici joué la transparence, au moins autant que Microsoft (qui indique aussi les droits d’accès de chaque application) et bien plus qu’Apple (qui passe ses détails sous silence lors de l’installation, l’application elle-même devant vous demander l’accès à certaines ressources spécifiques, comme la géolocalisation ou le carnet d’adresse, par la suite). Voyons maintenant comment Google va gérer cette petite crise (peut-être en offrant une nouvelle version plus sécurisante), si les constructeurs partenaires qui actuellement mettent leur parc de smartphones à jour en 4.3 répercuteront par avance ce changement et si les usagers accepteront massivement de passer sous la dernière version de Kitkat, quitte à faire l'impasse sur une partie de leurs droits.