Wiko a profité de l'essor des offres sans engagement pour attaquer le marché par le bas avec une offre particulièrement attractive sur le plan tarifaire. Il cherche désormais à faire oublier cette image de constructeur low-cost qui lui colle à la peau en se démarquant par d'autres qualités. Configuration prometteuse, design abouti, il amorçait une montée en gamme en fin d'année dernière.
Il poursuit sur sa lancée avec le Highway mais en oublie presque son atout premier : le prix. En effet, à 349 ?, le smartphone se positionne bien au-dessus des autres modèles de la marque. Heureusement, sa fiche technique reflète un écart similaire. En voici un rappel :
- Android 4.2.2 Jelly Bean
- Ecran Full HD (1920 x 1080 pixels) de 5 pouces
- Processeur octo-coeur MT6592 cadencé à 2 GHz
- 2 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne
- APN 16 mégapixels
- Webcam 8 mégapixels
- Connectivités 3G+ / WiFi / Bluetooth 4.0
- Dual-SIM
- Batterie 2350 mAh
- Dimensions : 144 x 70 x 7,7 mm
- Poids : 154 grammes
Sur le papier, seule l'absence de la 4G et du NFC semblent faire défaut au Highway. De quoi rebuter déjà nombre d'acheteurs, que Wiko tente d'amadouer avec une débauche de chiffres impressionnants : 8 coeurs, 2 GHz, 16/8 mégapixels... Simples arguments marketing ou réelles avancées technologiques ?
Le design, son plus bel atout
Nous parlons beaucoup des caractéristiques techniques du Wiko Highway, son design vaut également le coup d'oeil. Le constructeur y a porté une grande attention. Il compte désormais sur les utilisateurs pour en prendre grand soin puisqu'il livre une coque de protection ultra-fine (mais aussi fragile et peu stable, paradoxalement) avec le smartphone. Pourquoi tant de chichi ?
Car Wiko a opté pour des matériaux de qualité afin de couvrir le dos et les tranches de son smartphone : du verre durci dans le premier cas, de l'aluminium dans le deuxième. De plus, ces éléments sont parfaitement intégrés. Ni couinement ni jeu ne viennent gâcher la prise en main. Notons également que plusieurs coloris ont été prévus afin de convenir aux goûts de chacun : Black, White, Electric blue, Clementine, Purple.
MicroUSB et haut-parleur ont été astucieusement positionnés sur la tranche inférieure
D'un point de vue purement pratique, en revanche, le design du Highway est loin d'être irréprochable. Tout d'abord, il est plutôt grand ; la faute, en partie, aux touches de navigation sensitives placées sous un écran déjà imposant de 5 pouces. Les boutons d'alimentation et de contrôle du volume sont trop proches et difficiles à différencier au toucher, sur la tranche droite. Dernier défaut, l'appareil photo protubérant à l'arrière rompt avec la ligne fine du smartphone.
Le jack 3,5 mm trône, lui, sur la tranche supérieure
Un véritable écran de 5 pouces
Si conserver des boutons sensitifs pour naviguer dans l'interface Android, ici en version 4.2.2 Jelly Bean, ajoute inévitablement aux dimensions du smartphone, cela profite aux contenus. Ils s'affichent alors sur la totalité de l'écran et c'est un vrai régal. Sa diagonale de 5 pouces pour une résolution Full HD 1080p lui confère une finesse d'affichage appréciable (441 pixels par pouce). Il est également lumineux et offre des angles de vision relativement larges. Il pêche toutefois dans les tons foncés, lesquels manquent de profondeur. Le blanc, lui, tire plutôt sur le gris. L'écran reste toutefois de bonne facture. Notons qu'il profite du traitement Gorilla Glass 2 pour la protection.
Rien de particulier à signaler dans l'interface utilisateur. Comme toujours, Wiko ne l'a pas modifiée et s'est contenté de pré-installer quelques applications. On y trouve notamment des applications dédiées à la prise de note et la confection de listes de choses à faire, ou encore un antivirus, TrustGo. Du côté des widgets, c'est également du grand classique, que ce soit pour l'écran d'accueil ou de verrouillage. Tout répond au doigt et à l'oeil, et c'est bien là le plus important.
Le constructeur s'est tout de même permis quelques excentricités ergonomiques en intégrant des gestes. Le capteur de proximité est ici largement mis à profit puisqu'il pourra servir à déverrouiller/verrouiller l'appareil ou naviguer dans la galerie en le frôlant de la main. Etrangement, cela marche plutôt bien dans le dernier cas de figure, pas du tout dans les deux premiers. Il sera également possible de décrocher en approchant le smartphone de l'oreille. Pratique, mais déjà vu.
Efficace en multimédia
Sur le plan multimédia, la configuration du Wiko Highway lui permet de s'en sortir avec les honneurs. Rappelons qu'elle inclut le processeur MT6592 de MediaTek composée de 8 coeurs Cortex-A7 cadencés à 2 GHz, un GPU Mali-450 MP ainsi que 2 Go de RAM. AnTuTu le classe au niveau des modèles haut de gamme du début d'année dernière (sous Snapdragon 600) et lui attribue un score d'environ 27000 points. Toutefois, le traitement graphique est un peu en retrait, comme le confirme également 3DMark sur lequel il obtient un score à peine supérieur à 7000 points avec Ice Storm Unlimited. En comparaison, le Sony Xperia Z obtient plus de 9000 points avec son Snapdragon S4 Pro de génération précédente.
En pratique, cela se traduit par un lecteur vidéo capable de décoder la plupart des formats jusqu'en Full HD 1080p. Trop facile ! Du coup, Wiko a corsé un peu les choses avec un lecteur « flottant » permettant de poursuivre la lecture tout en faisant autre chose. Plusieurs options de tailles sont disponibles afin de l'adapter à l'autre activité. Malheureusement, l'ensemble n'est pas toujours très fluide et la lecture s'est coupée à plusieurs reprises, sans raison, lors de nos tests.
Mieux vaut donc en rester à la lecture seule sur ce bel écran de 5 pouces. Notons que le haut-parleur, sur la tranche inférieur, produit un son puissant et d'assez bonne qualité pour ne rien gâcher. En jeu, N.O.V.A. 3 et Minigore 2 ont tourné sans broncher. La configuration n'est donc pas la meilleure sur le marché mais suffit largement pour la plupart des usages. La navigation web en fait également partie.
16 mégapixels, un argument marketing avant tout
Du côté de la prise de vue, l'ambiance est un peu moins à la fête. Le capteur principal de 16 mégapixels avaient évidemment piqué notre curiosité. Finalement, il est plutôt mal exploité. Il est uniquement possible d'en profiter en ratio 4:3, les prises en 16:9 sont limitées à 6 mégapixels. Les réglages sont autrement classiques : exposition, balance des blancs, ISO, etc. On y retrouve également des modes HDR, Cinemagraphe et Gomme magique, en plus de quelques effets.
Quant aux résultats, ils sont corrects mais sans plus. Le niveau de détails est bon au centre mais diminue progressivement jusqu'aux extrémités. La distorsion est également mal contrôlée dans les coins. Ces commentaires sont valables pour les prises dans de bonnes conditions de luminosité, sans quoi il faut rajouter un bruit trop présent. La vidéo ne relève pas réellement le niveau. L'enregistrement Full HD manque de fluidité.
Seule la webcam tire son épingle du jeu grâce à son capteur 8 mégapixels. Elle livrera des selfies fins et détaillés, si quelqu'un y voit une quelconque utilité.
Photo prise avec le Wiko Highway
Rapport qualité/prix : on a vu mieux !
Au final, le Wiko Highway ne nous a pas totalement convaincus. Il devrait pouvoir satisfaire la plupart des utilisateurs avec son bel écran de 5 pouces et ses performances générales plus qu'honorables. On y retrouve également certaines fonctions sympas. Mais à vouloir trop en faire, Wiko en vient à négliger certains aspects. Les connectivités tout d'abord, avec l'absence de 4G. Le stockage, avec une mémoire interne limitée à 10 Go pour l'utilisateur, sans possibilité d'extension. La qualité en photo, dernièrement.
Le plus gros problème du Highway, c'est toutefois son positionnement. A 349 ?, il est en concurrence directe avec l'excellent Nexus 5. Il est également au niveau des « minis » des plus grands constructeurs, compatibles 4G, et seulement une centaine d'euros moins cher que leurs originaux, compatibles 4G et plus performants.
Si ce n'est pour le design, il existe des alternatives plus intéressantes sur le marché.