Pour certains, 5 pouces c'est vraiment trop grand. Pour d'autres (et souvent les mêmes), 679 euros hors abonnement, c'est beaucoup trop cher. En réponse à ces deux demandes, les constructeurs développent des « mini » flagships. La recette est souvent la même : un design quasi identique avec des proportions différentes, et une plate-forme technique revue tout autant à la baisse. Qu'il s'agisse du Samsung Galaxy S4 Mini, du LG G2 Mini, du Oppo N1 mini, du Huawei Ascend P7 Mini, etc. Seul Sony, et son « petit pimousse » Xperia Z1 Compact (petit, mais costaud), ont joué la carte inverse en offrant la même puissance que le flagship d'alors, le Xperia Z1. Une excellente idée.
Le One mini 2 de HTC ne dérogera pas à la règle du marché des « minis », bien au contraire. Il conservera le concept, en proposant une plate-forme commune dans un smartphone qui ressemble presque trait pour trait au M8 (c'est bluffant, surtout si vous avez entre les mains deux modèles de la même couleur). Avant de faire le tour du propriétaire, faisons d'abord un point sur la fiche technique :
- Écran LCD 720p de 4,5 pouces
- Chipset quad-core Snapdragon 400 de Qualcomm cadencé à 1,2 GHz
- 1 Go de mémoire vive
- 16 Go de stockage interne (extensible par microSD)
- Batterie : 2100 mAh
- Capteur photo principal 13 mégapixels rétroéclairé avec optique ouvrant à f/2.2, compatible 1080p en vidéo
- Capteur visio secondaire de 5 mégapixels rétroéclairé, compatible 1080p en vidéo
- Deux haut-parleurs Boomsound
- Compatible LTE, H+ (42 Mb/s), WiFi n, DLNA, NFC, Bluetooth 4
- Android KitKat version 4.4.2 avec surcouche HTC Sense 6.0
- Poids : 137 grammes
- Epaisseur : 10,6 mm
Peu de fausses notes dans cette fiche technique. Écran, photo, RAM, connectivité et mémoire interne ne posent pas de problème en théorie. Nous aurions peut-être préféré une batterie un peu plus puissante (au moins 2500 mAh), même si cela n'est pas nécessaire avec un écran 720p. Mais nous avons conscience qu'il s'agit de pinaillage.
Un différenciel entre la promesse et le coeur de la plate-forme
Le seul vrai problème de cette fiche technique est le chipset : comme d'autres avant lui, HTC a cédé à la bassesse économique en incluant un quad-core Snapdragon 400 cadencé à 1,2 GHz, alors qu'il existe des modèles Snapdragon 400 à 1,6 GHz, même parmi ceux qui sont compatibles LTE. Nous sommes donc face à un chipset qui équipe aussi l'Idol S d'Alcatel, le Lumia 635 de Nokia/Microsoft, le Xperia M2 de Sony, le Moto G 4G de Motorola, les F90 et G2 Mini de LG ou encore le Red Bull V5 de ZTE. Bref, de nombreux modèles vendus moins cher... De 450 euros à 500 euros selon les boutiques en ligne, le HTC One mini 2 est jusqu?à deux fois plus cher que les concurrents.
Mais c'est face au One mini premier du nom que la comparaison est la plus triste. Ce mobile, sorti il y a un an déjà, propose lui aussi un écran 720p (plus petit) et un Snapdragon 400 compatible LTE, un modèle dual-core cadencé à 1,4 GHz. Nous comprenons le besoin marketing d'afficher la présence d'un quad-core au coeur du One mini 2. Faut-il encore assumer aussi le positionnement plutôt premium de ce smartphone.
A l'extérieur, un superbe smartphone
Certes, la qualité des matériaux et la construction du châssis métallique de son dos jouent en la faveur du One mini 2. Couleur acier, ce smartphone est beau, élégant. Ses dimensions sont bonnes, il tient parfaitement dans la paume de la main et les poches ne sont jamais trop petites pour l'accueillir. Au toucher, il est très agréable. Dommage que les parties de la coque au-dessus et en dessous de la dalle soient en plastique, ça gâche un petit peu...
Côté design, le One mini 2 ressemble beaucoup à son grand frère et profite de toute la lignée des One. Un excellent design qui fait la force de HTC. De face, nous retrouvons une belle dalle entourée des deux haut-parleurs Boomsound. De dos, nous retrouvons les lignes du One (M8) avec cette coque métallique en trois parties qui protège également la moitié des tranches. Contrairement au One (M8), le One mini 2 n'a qu'un seul capteur photo dont le flash est ici aussi positionné à gauche. Comparé au M8 et au E8 (officialisé aujourd?hui), le haut du mobile est donc vierge.
Pas de double capteur photo sur le One mini 2
Sur les tranches, nous retrouvons les boutons (volume et mise en veille), les ports (jack 3,5 mm et microUSB) et les emplacements (microSIM et microSD) usuels pour un smartphone unibody. Sans surprise, ce modèle n'arbore pas de déclencheur mécanique pour la photo : il faudra vous contenter du bouton « volume bas » ou du déclencheur tactile à l?écran.
Un bel écran lumineux à la définition correcte
L?écran, justement, est comparable à celui du One mini, même s'il est ici légèrement plus grand (0,2 pouce de différence). Une belle dalle offrant une glisse sans reproche. Une bonne luminosité (même en réglage automatique), un bon taux de contraste, des couleurs quasiment respectées et des angles de vue assez larges. Le mobile profite d'une résolution assez faible pour offrir un meilleur rétroéclairage. Cela reste moins beau que le Xperia Z1 Compact, mais cela reste agréable.
Le One mini 2 profite ici de la même interface que son grand frère, le One (M8), soit une version d'avance vis-à-vis du One mini. Ici, Android KitKat est en version 4.4.2 et est doté de HTC Sense 6.0. Tous les atouts des dernières versions d'Android et de Sense sont ici réunis pour une expérience globalement très fluide. Propriétaire d'un One mini et testeur du One (M8), la première prise en main du One mini 2 a été presque « naturelle ». Un vrai point positif, donc.
Une interface qui s'adapte bien à la taille de l'écran
Avec Sense 6.0, l'interface offre une dominante de couleur verte (contre le bleu de Sense 5.5). Certaines icônes ont été remaniées, ainsi que quelques widgets. En revanche, le menu des applications, la zone de notification et le menu paramètre restent identiques (hormis cette couleur verte omniprésente). La surcouche semble avoir été allégée. Certains services, comme Blinkfeed ou les claviers locaux, se mettent à jour depuis l?App Store (et non plus avec une mise à jour du firmware).
Bureau d'accueil, raccourcis paramètre de la zone de notifications et HTC Blinkfeed
Nous retrouvons ici le nouveau Blinkfeed (avec transparence des éléments de l'interface et ajouts des nouvelles sources d'informations) en glissant sur l?écran d'accueil vers la gauche. Le mode Eco Extrême (similaire au mode Ultra Eco du Galaxy S5), mis en place avec le M8, fait logiquement son retour pour une interface simplifiée au maximum.
Application météo, mode Eco Extrême et navigateur Web customisé
Les applications HTC natives ne sont pas légion, mais qu'importe. Parmi les applications système modifiées, citons la messagerie, les contacts, le navigateur Web, la galerie (très appréciable), météo (toujours très jolie) et l'application photo (que nous verrons en fin de test). HTC ajoute à cela HTC Backup (pour faire une sauvegarde de tout le mobile), Mode Voiture (pour obtenir une interface adaptée à la conduite) et Mode Enfant / Zoodles (contrôle parental amélioré). Notez également la présence de Zoe, installée par défaut, mais toujours pas opérationnelle. Curieux de la part de HTC de préinstaller une application qui ne fonctionne pas. Le lancement de Zoe est prévu le mois prochain.
Mode voiture, HTC Galerie et HTC Zoe (encore indisponible)
Des performances pas en phase avec le positionnement du mobile
Passons maintenant aux performances. Comme nous l'avons vu, le One mini 2 s'appuie sur un chipset quad-core cadencé à 1,2 GHz. Passé entre les mains d'AnTuTu, le smartphone obtient une note de 17 243 points. Soit un score assez similaire à de nombreux concurrents sous Snapdragon 400, comme l?Archos 50 Helium par exemple. Légèrement en dessous du Xperia T2 Ultra de Sony. Loin du Wax de Wiko ou de l?Ascend P7 de Huawei. Le rapport d'AnTuTu signale que le mobile s'avère bon pour gérer la 3D, mais un peu moins sur des tâches qui sollicitent le processeur uniquement. C'est ce que nous craignions...
Heureusement, avec le chipset graphique Adreno 305, le One mini 2 s'en sort bien dans les jeux vidéo. Nous avons testé Dead Trigger 2 avec, d'abord en laissant l'application choisir le niveau de détail des graphismes, ensuite en lui imposant la meilleure qualité. Que ce soit dans la première ou la seconde étape, l'expérience de jeu est plutôt moyenne, le jeu rencontrant de gros ralentissements, notamment avec de nombreux ennemis à l?écran. Comme cela était indiqué avec AnTuTu, le mobile gère bien la 3D (et donc l'affichage des graphismes, même en très bonne qualité), mais connaît des difficultés à gérer le jeu en lui-même. Confirmant cette impression, le mobile a chauffé durant la phase de jeu.
Une expérience multimédia qui tient la route.
En vidéo, le lecteur Galerie par défaut s'avère bon, même s'il lui manque une partie des codecs audio les plus qualitatifs, comme le Dolby, le DTS ou l?AC3. Les formats de vidéos de notre panel de tests sont tous passés, en1080p, en MKV ou en MP4. Le rendu de l?écran est très bon, même si certains préfèreront regarder un film sur un écran de 5 pouces et plus. Pour palier au problème des codecs, rendez-vous sur l'App Store pour télécharger un lecteur tiers. Et quel régal de regarder un film ou un épisode de série avec les deux haut-parleurs Boomsound en façade.
En photo, le One mini 2 est paradoxal. Car l'application photo est vraiment très bonne, avec des réglages fins sur de nombreux paramètres, accessibles rapidement. Exposition, balance des blancs, ISO, type d?éclairage, etc. Une fois la photo prise, Galerie vous propose des outils de retouches pour optimiser (yeux rouges, éclairage, cadres et effets) ou modifier la photo (rogner, redresser, retourner, etc.). La majorité des outils de correction concernent les portraits, mais pas les photos dans leur ensemble (pour corriger le contraste et la luminosité).
Le résultat du capteur 13 mégapixels n'est pas époustouflant. Alors qu'il propose des clichés très propres et contrastés quand la scène est homogène, le composant a clairement eu des difficultés à trouver un juste milieu entre le ciel nuageux, très clair, et les bâtiments plus sombres. Résultat : soit la scène est sous-exposée et les nuages sont nets, soit c'est l'inverse. Dommage, les différents réglages à portée de main n'ont pas suffi à améliorer significativement le résultat.
Photo prise en automatique : le ciel est pourtant chargé aujourd'hui au-dessus de Paris
Dans des conditions de luminosité homogène, le capteur s'en sort bien
Comme une Ferrari avec un moteur de 2 chevaux
Le One mini 2 est beau et agréable à utiliser. Le One mini 2 offre une surcouche qui plaira sûrement aux fans d'Android, tant elle est pratique et ludique (notamment Blinkfeed, toujours disponible à un glissement de doigt). Le One mini 2 est fluide et offre des performances globales suffisantes pour un usage quotidien composé de messagerie, d?Internet et de série TV.
Mais il est clairement en dessous de certains produits vendus moins cher, comme le Wax de Wiko ou le P7 de Huawei. Le constat est malheureux : 200 euros le Wiko Wax. 400 euros pour le P7. 450 euros pour le One mini 2 (si ce n'est plus, chez B&You par exemple). Évidemment, les finitions sont superbes et HTC apporte un vrai plus logiciel, ce qui justifie une partie du surcoût. Mais cela ne suffit pas à justifier des performances 30 % à 40 % en dessous.