Motorola s'est jeté à corps perdu dans la guerre des prix. Alors que la plupart des constructeurs attaquent par le bas pour monter en gamme, lui a opté pour la stratégie inverse. Ancien fleuron de la téléphonie mobile américaine, il descend progressivement les échelons. Avec le Moto G, il franchissait le palier des 200 ?. Avec le Moto E, le voilà plus proche de celui plus symbolique encore des 100 ?.
119 ? pour un smartphone sans compromis, c'est le nouvel objectif que s'est fixé Motorola. Evidemment, il a bien dû sacrifier quelques composants pour tirer son Moto E aussi bas. Voici la liste de ses principales caractéristiques techniques :
- Android 4.4.2 KitKat
- écran qHD (960 x 540 pixels) de 4,3 pouces
- processeur dual-core Snapdragon 200 1,2 GHz
- GPU Adreno 302
- 1 Go de RAM
- 4 Go de mémoire interne (+ microSD)
- APN 5 mégapixels
- connectivités 3G+ / WiFi n / Bluetooth 4.0 / GPS
- double SIM
- batterie 1980 mAh
- dim : 124,8 x 64,8 x 12,3
- poids : 140 grammes
Une ergonomie sans faute
Pas très séduisant sur le papier, le Moto E l'est bien plus en vrai. Contrairement à beaucoup de smartphones entrée de gamme, il profite d'un design sobre et élégant. De par ses coloris : noir ou blanc (achetez-lui une coque colorée et il se changera en un smartphone un peu plus funky). De par sa coupe, également, très inspirée de ses grands frères : les Moto G et Moto X.
L'avant est occupé par une large vitre qui protège l'écran, cerné par un haut-parleur argenté en haut (pour les appels) et, nouveauté, un autre en bas (pour le multimédia). Un cadre en plastique brillant descend sur les tranches, jusqu'au niveau des boutons d'alimentation et de volume idéalement placé sur la tranche droite et du port microUSB sur la tranche inférieure.
Le coffret du Moto E est ridiculeusement petit... A tel point que Motorola n'ait pu y faire entrer un adapteur secteur ?
Un plastique mat et doux termine les tranches et se prolonge à l'arrière pour former le capot, amovible pour libérer l'accès aux emplacements microSIM (deux) et microSD. Il est également percé afin de libérer la prise jack ainsi qu'un petit micro sur le dessus et l'appareil photo à l'arrière, juste au-dessus du logo Motorola. Arrondi, il épouse parfaitement la paume de la main pour une préhension optimale. Seul défaut, il semblerait que Motorola ait mal fait ses calculs. Le capot est un peu grand et coulisse de haut en bas.
?Le capot est amovible, mais pas la batterie.
L'un des meilleurs écrans de sa catégorie
Deuxième bonne surprise à l'allumage. L'écran du Moto E est tout simplement l'un des meilleurs auquel nous ayons eu affaire dans cette catégorie de prix. L'affichage est fin grâce à une définition de 960 x 540 pixels pour une diagonale de 4,3 pouces. Les couleurs sont chaleureuses et les noirs, profonds. Un peu plus grand, il ferait un support idéal pour le multimédia, mais attardons-nous d'abord sur l'interface utilisateur que l'on y retrouve.
De l'Android pure, et toujours à jour
Pas de réelles surprises de ce côté là. Motorola nous a habitués depuis l'année dernière à tenir ses smartphones à jour. Le Moto E ne fait pas exception puisqu'il est livré sous Android 4.4.2 KitKat, dernière version au moment du lancement. Pas de surcouche ici, l'OS est livré tel que Google l'a imaginé. Trois touches de navigations virtuelles. Plusieurs bureaux pour déposer ses widgets et raccourcis. Un centre de notifications agrémenté de réglages rapides pour gagner du temps. Et un menu regroupant toutes les applications et widgets, agrémenté d'un raccourci pour le Play Store pour en télécharger de nouvelles.
Pas de doublons parmi les applications pré-installées non plus. Motorola se contente de compléter la suite logicielle de Google avec quelques outils pratiques comme Assist et Motorola Migrate. Le premier modifie automatiquement les paramètres du smartphone selon les situations (silencieux s'il détecte dans l'agenda qu'une réunion est programmée par exemple). Le deuxième permet de rapatrier les données de son ancien smartphone (Android ou iPhone).
En plus d'Assit et Motorola Migrate, Motorola inclut également Moto Care pour protéger le téléphone et son contenu.
Le multimédia n'a pas été oublié
Si Motorola ne modifie pas Android, c'est en partie parce qu'il estime que cela profite à la réactivité et la fluidité du système. Vrai ou faux, cela reste à prouver. De nombreux constructeurs parviennent désormais à optimiser leur surcouche de manière à ce qu'elle ne pèse pas trop sur les performances. En attendant, le comportement du Moto E ne lui donne certainement pas tort. La navigation est fluide dans l'ensemble, et les applications démarrent généralement au quart de tour.
Malgré des scores faibles sur les benchmarks, le Moto E ne s'en sort pas si mal.
La fluidité n'est pas toujours de mise une fois dans les applications, mais le bilan est plutôt positif compte tenu de la modeste configuration du smartphone. L'Adreno 302 (GPU) s'en sort remarquablement bien notamment. Nous avons pu jouer à Angry Birds Go! sans problème. Dead Trigger 2 s'est en revanche montré un peu plus capricieux, tout en restant jouable.
Le Snapdragon 200 et ses deux coeurs Cortex-A7 cadencés à 1,2 GHz font également le boulot. Notamment pour le décodage des vidéos jusqu'en 720p (hors MKV, toujours problématique avec Qualcomm), ce qui est largement suffisant compte tenu de la définition de l'écran (qHD). Comme indiqué plus haut, ce dernier offre un affichage de qualité. Le haut-parleur situé juste en-dessous (à l'avant, donc) est une autre très bonne surprise puisqu'il produit un son puissant et clair, même au volume maximal.
La photo, éternel problème de Motorola
Pour la photo, Motorola a préféré sacrifier le flash plutôt que le capteur. Ainsi, le Moto E se trouve équipé d'un APN 5 mégapixels comme le Moto G. Nous y retrouvons également la même application photo, avec cette astucieuse roue regroupant les différents réglages disponibles. Il sont en revanche peu nombreux. Notre préféré, l'ajustement de l'exposition en touchant une zone de l'écran.
Malheureusement, la photo n'était pas le point fort du Moto G et ce n'est pas celui du Moto E non plus. Avec ou sans lumière, les résultats sont décevants. Les couleurs sont ternes et ont tendance à tirer sur le bleu. Les détails sont lissés au premier plan, presque floutés au second. Cela pourrait difficilement être pire...
Photo prise avec le Motorola Moto E
Un smartphone presque sans compromis pour 119 ?
Motorola frappe à nouveau très fort. Exemple d'ergonomie et de simplicité, le Moto E n'en oublie pas pour autant le divertissement. Bien sûr, ce n'est pas un foudre de guerre mais ses petites prouesses en multimédia, portées par un affichage et une acoustique soignés, en font un smartphone basique mais polyvalent pour un usage personnel, professionnel, voire les deux grâce à sa fonction double-SIM.
Certes, pour quelques euros de plus, il est possible de trouver mieux. Le Moto G, notamment, désormais disponible pour une quarantaine d'euros supplémentaires seulement. Mais pourquoi dépenser plus si vous n'en avez pas l'utilité ?