À sa sortie, le Moto G est devenu le spécialiste du rapport qualité-prix. Le modèle que tout le monde souhaitait abattre. Car il parvenait à passer sous le seuil symbolique des 200 euros avec un smartphone capable, surprenant et tonique. Plus tonique que tous les low-cost croisés auparavant. Un mobile avec un quad-core Snapdragon 400 et écran 720p vendu à 179 euros hors subvention, c?était du jamais vu.
Seulement, depuis novembre 2013, l'eau a coulé sous les ponts. Et le meilleur des smartphones sous la barre des 200 euros a perdu sa place, au profit, notamment, du Wiko Wax et de son Tegra4i, ou encore du SoshPhone 4G et son prix défiant toute concurrence. Il fallait donc relancer l'intérêt de ce mobile en lui offrant ce qui lui manquait dès le départ : une connexion 4G. Avec le Moto G 4G, l'oubli est rattrapé. Mais cela oblige Motorola à quelques concessions, notamment au niveau du prix, lequel observe une hausse d'une trentaine d'euros, mais reste sous la barre des 200 euros. Et ce n'est pas la seule, comme vous allez le constater en parcourant cette fiche technique :
- Android KitKat 4.4.2
- Écran 720p de 4,5 pouces protégé par un verre Corning Gorilla
- Chipset Qualcomm Snapdragon 400 cadencé à 1,2 GHz (MSM8926)
- GPU Adreno 305
- 1 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne (extensible par microSD)
- Capteur photo 5 mégapixels
- Webcam 1,3 mégapixel
- Connectivités 4G / WiFi n / Bluetooth 4.0 / GPS
- Batterie 2070 mAh non amovible
- Dimensions : 65,9 x 129,9 x 11,6 mm
- Poids : 143 grammes
30 euros supplémentaires justifiés par la 4G et un port microSD ?
Outre la présence dès l'origine de KitKat, deux changements importants à noter. D'abord le chipset. Si la nature des coeurs (Cortex-A7) et la fréquence est la même que le modèle précédent, celui du Moto G 4G est compatible LTE catégorie 4. Même si cela vous paraît couler de source vis-à-vis du nom du produit, il faut le noter.
Avec le port microSD, vous échappez à l'exiguïté de la mémoire interne
Second changement, le stockage interne. Il a été divisé par deux, passant à 8 Go. Cependant, Motorola contrebalance cela par l'intégration d'un port microSD pour étendre l'espace de stockage. Un mal pour un bien en quelque sorte. Nous avions pesté face à l'absence de ce port. Maintenant qu'il est là, nous n'allons pas bouder notre plaisir, même si l'espace désormais disponible vous obligera certainement à acheter une carte mémoire.
Un design quasi identique
Le design du Moto G ne change absolument pas, hormis le logo de Motorola, à l'arrière qui passe d'un noir brillant à un gris métallisé. Pour le reste, vous retrouvez l'ensemble des éléments du Moto G : les deux boutons physiques sur la tranche de droite, le port microUSB sur la tranche inférieure, le port jack 3,5 mm et le micro pour la réduction de bruit sur la tranche supérieure.
La webcam est toujours à gauche de l?écouteur téléphonique. La coque, en plastique gommé très agréable au toucher, est toujours bombée avec ce petit creux pour le logo. Au-dessus, le flash, le capteur photo rond et le puissant haut-parleur à sa gauche, bien à l'abri des doigts et des paumes qui obstruent généralement le son en mode paysage.
Toujours pas d'encoche pour indiquer que la coque du mobile est amovible. Pourtant, elle l'est puisqu'aucune trappe pour la SIM n'est accessible sur les tranches. Avec un peu de pratique, la coque se détache (pas si facilement que cela non plus) pour révéler les emplacements pour la carte SIM (format microSIM) et la carte mémoire (format microSD). La batterie n'est pas amovible.
Une plate-forme toujours aussi fluide
Les sensations procurées par le mobile une fois bien en main restent les mêmes. La coque épouse bien la paume. Le design est équilibré et la prise en main est ferme. C'est un mobile qui n'est pas très élégant, mais il fait dans l'efficacité. Malgré sa gamme et son prix, le Moto G 4G (et par extension son prédécesseur) offre de meilleures finitions que des modèles plus onéreux.
L?écran reste le même : très agréable. La glisse procurée par le verre Corning Gorilla et le revêtement oléophobique est excellente. La sensation de fluidité apportée par le système Android optimisé, la plate-forme efficace et l?écran réactif donne à l'ensemble presque une impression de légèreté à l'opposé du design un peu brut du smartphone. La luminosité est bonne. Très bonne même, car l?écran reste visible même en plein soleil. Les angles de vue de la dalle IPS sont ouverts et les couleurs sont bien respectées. La profondeur des noirs reste optimisable.
Un système d'exploitation simplifié à l'extrême
Le système d'exploitation est ici un Android KitKat 4.4.2 presque le plus pur possible. Pas de fioriture. Pas de surcouche. Rien n'est enlevé (surtout les nouveautés apportées par KitKat). Rien n'est ajouté à l'expérience Android. Tous les services Google et Android stock. Le résultat est là : le système est fluide. Les touches de navigation sont intégrées à l'interface, ce qui donne à l?écran plus de présence encore. Légère incartade : l'application photo. Comme sur le Moto G, celle-ci est légèrement différente d'Android Stock.
Motorola s'est bien sûr permis d'ajouter quelques logiciels maison. Mais rien de bien surprenant. Comme dans le Moto G, le Moto X et le Moto E, nous retrouvons ici Assist (profils intelligents) et Migrate (transfert de données de votre ancien mobile), tandis que Care (tutoriel) est remplacé par Aide et le tout est accompagné par Alerte. Alerte est une nouvelle application dont le but est de vous aider à garder le contact avec vos proches en cas de pépin. Cela peut-être pratique.
De haut en bas, de gauche à droite : Assist, Alerte, Migrate et Aide
Encore un peu plus performant qu'auparavant !
Sans surcouche, le mobile reste rapide. Certainement plus rapide qu?à l?époque de notre premier test du Moto G, car Android KitKat est plus optimisé que son prédécesseur, et donc plus véloce sur une plate-forme équivalente, voire identique. Le résultat se ressent sur le benchmark AnTuTu sur lequel le Moto G 4G obtient une très bonne note : 17 753 points, soit le haut de la fourchette pour un Snapdragon 400, qui plus est cadencé à 1,2 GHz. Dans le détail et comme toujours avec ce chipset, ce sont les coeurs Cortex-A7 qui traînent la patte, tandis que la RAM et les performances graphiques tirent l'ensemble vers le haut. Comparé au Moto G 3G, le 4G est légèrement au-dessus.
Une bonne plate-forme multimédia
Cette aisance se ressent plutôt bien en jeu vidéo. Notre jeu étalon Dead Trigger 2 s'est lancé convenablement et a tourné comme un charme en qualité standard. Comme nous nous y attendions, le smartphone a connu quelques ralentissements en haute définition, mais reste entièrement jouable. L'optimisation du système est donc vraiment excellente et prouve qu'il est possible de proposer des smartphones économiques, tout en étant pugnaces !
Pour la vidéo, aucun changement non plus et c'est peut-être le seul vrai défaut du smartphone. Il est toujours autant capable de décoder du Full HD en MP4, mais dès qu'il s'agit de passer sur le format MKV, de petites saccades apparaissent. Le format H264 reste une difficulté pour le lecteur vidéo Android qui ne le décode pas toujours. Nous vous conseillons d'adopter un lecteur tiers depuis le Play Store, comme l'excellent MXPlayer. Grâce au port d'extension mémoire, plus de raison de vous inquiéter de l'exiguïté de la mémoire interne. Bien sûr, cela vous oblige à réaliser un achat supplémentaire. Mais transférer vos films et morceaux de musique avec une carte microSD s'avère plus pratique.
Toujours perfective en photo
En photo, aucune surprise, puisque le capteur et l'application photo du Moto G se retrouvent dans le Moto G 4G. Ni mauvaise, ni bonne non plus. Nous restons sur une interface épurée, sans bouton de déclenchement (appuyez là où vous souhaitez faire la mise au point et le mobile prend la photo après avoir laissé l'autofocus faire son travail). Les réglages sont toujours accessibles depuis la roue sur le côté. Le nombre de modes et de réglages, en revanche, reste limité.
Le résultat ne change guère non plus. Les photos sont correctes, même si elles manquent légèrement de contraste et de piqué, même quand les conditions de luminosité sont bonnes. Les couleurs tirent toujours vers les tons chauds. Le capteur parvient toutefois à gérer les différences d'exposition pour faire des photos très majoritairement exploitables. Ce qui n'est déjà pas si mal pour un capteur de 5 mégapixels.
Photo prise avec le Moto G 4G
Même s'il n'est plus le meilleur, il conserve un excellent rapport qualité-prix
En conclusion, le Moto G 4G reste le même smartphone, avec les mêmes qualités et les mêmes petits défauts, outre la mémoire désormais extensible et l'apparition de la connexion LTE. Il est certes plus rapide à télécharger une application, mais cela ne révolutionne pas sa prise en main au quotidien, même si cela rend plus fluide l'expérience sur Internet. Légèrement plus véloce grâce à KitKat, le smartphone reste un très bon choix à un prix économique. Heureusement, Motorola a su garder le prix de vente sous la barre des 200 euros, car cette ancienne référence du rapport qualité-prix a pris du plomb dans l'aile. À 199 euros, le mobile est devenu un peu trop cher comparé à la concurrence, notamment le Wiko Wax, vendu au même prix, mais presque 50 % plus puissant grâce au Tegra 4i. Il aurait fallu le positionner à 170 euros, soit le même prix que le SoshPhone 4G pour rester l'un des meilleurs de sa catégorie.