Partenaire de la première heure de Mozilla et de Firefox OS, ZTE a largement joué le jeu de ce nouveau système d'exploitation pour les marchés émergents. Après l?Open, dévoilé à Barcelone en février 2013, le fabricant chinois a sorti deux autres modèles en février dernier : l?Open II et l?Open C.
Grâce au succès du premier Open dans les pays d'Amérique latine et en Espagne auprès des primo-accédants en smartphone, ZTE a saisi l'opportunité de commercialiser son Open C en France, en collaboration avec le réseau de distribution E. Leclerc où le mobile est proposé nu à moins de 70 euros (en comptant l'offre de remboursement différée de 10 euros). Un prix extrêmement attractif pour tenter d'imposer cette alternative auprès d'usagers qui n'ont pas encore essayé Android. Et comme vous le constaterez, la proposition est loin d?être insensée.
Une fiche technique parfois étonnante
L?Open C repose tout d'abord sur le châssis du Kis 3, un autre modèle de ZTE qui tourne sous Android. Un mobile qui ne date pas d?hier : il est commercialisé depuis le mois de novembre 2012. Mais c'est grâce à cette petite astuce industrielle que ZTE atteint un prix plancher pour une configuration qui a depuis été actualisée (et heureusement). Passons la fiche technique en revue :
- Écran WVGA (800 x 480) de 4 pouces pour une résolution de 233 points par pouce
- Chipset dual-core Snapdragon 200 de Qualcomm (MSM8210) cadencé à 1,2 GHz avec GPU Adreno 302
- 512 Mo de mémoire vive
- 4 Go de sockage interne (extensible par microSD)
- Batterie 1400 mAh
- Capteur photo 2 mégapixels (pas de capteur visio)
- Connectivité : 3G+ (21 Mb/s), GPS, Bluetooth 4.0, WiFi n
- Dimensions : 126,7 x 65,5 x 11,1 mm
- Poids : 127 grammes
- Système d'exploitation : Firefox OS 1.3 sans surcouche
Pas trop de remarques à faire sur cette fiche technique, outre la bonne surprise de retrouver un chipset Qualcomm en son coeur, pour un gain de fluidité et une connexion 3G performante. L'absence de webcam est assez logique pour ce niveau de prix. De même pour la résolution du capteur photo, coincé à 2 mégapixels. La batterie est bien calibrée pour ce smartphone qui sera moins chronophage que ceux tournant sous Android et iOS.
Un seul port carte SIM et une extension microSD sous le capot
Un design brut, sans fioriture
Le design du mobile répond lui aussi à son positionnement entrée de gamme. Comparable à de nombreux mobiles vendus jusqu?à 20 ou 30 euros plus cher, l?Open C profite d'une construction solide, sans fioriture. À l'avant, vous retrouvez la dalle tactile de 4 pouces entourée par des bordures pas vraiment fines. Au-dessus, la LED de notification et l?écouteur téléphonique (qui fait également office de haut-parleur). En dessous une unique touche tactile de navigation. Dessous, le micro.
À l'arrière du mobile, nous retrouvons le capteur photo en haut (sans flash), la marque du constructeur et celle de l?OS. La coque en plastique est légèrement biseautée sur ses quatre côtés, apportant une impression de rondeur dans la main. Une fois la coque retirée, vous découvrez l'emplacement de la carte SIM, le port pour la carte microSD et la batterie amovible. Là encore, aucune exubérance. Sur les tranches du mobile, des ports et des touches classiques : microSD en bas, jack 3,5 mm et allumage en haut, volume à droite. Rien à gauche pour les plus curieux.
Une prise en main solide
La préhension de l?Open C est ferme. La construction est plutôt solide. Le jeu entre la dalle de verre de l?écran et la coque en plastique est très limité. Le mobile se manipule parfaitement d'une seule main. Le bouton d'alimentation aurait pu se trouver n'importe où sur les tranches de la partie supérieure du mobile, cela n'aurait rien changé. La navigation de Firefox OS vous obligera parfois à changer le mobile de position dans la main.
L?écran est plutôt lumineux, même quand il est géré par le capteur de luminosité intégré. En revanche, les angles de visions ne sont pas tous bien ouverts. Sur les côtés et vers le bas, aucun souci. En revanche, si vous penchez le mobile vers l'avant, l?écran devient tout de suite très sombre. Bien sûr, avec un écran de ce type, le contraste et le piqué sont simplement corrects. Nous n'en attendions pas plus. La dalle répond plutôt bien aux sollicitations et l?écran glisse convenablement. Ici encore, nous avons eu entre les mains des mobiles plus chers et moins bons. Pas de mauvaises surprises.
Un système d'exploitation inspiré par ceux de Google
Une fois l?écran allumé, vous arrivez sur Firefox OS. C'est évidemment la plus grande particularité de ce smartphone. Nous entrerons dans tous les détails de la navigation de Firefox OS dans un article à venir durant l?été. Sachez en attendant que le système d'exploitation est un doux mélange entre Chrome OS, les surcouches chinoises d'Android (Huawei, Infinix, Meizu) et WebOS. Notez simplement que la version ici présente est numérotée 1.3 et qu'elle n'a pas été personnalisée par ZTE.
Ecran d'accueil, gestion du multi-tâche et menu Paramètres (onglet informations)
Comme tous les OS modernes, Firefox OS s'appuie sur des applications qu'il est possible d'enrichir grâce à une boutique appelée Marketplace. Le mobile est dès le départ chargé de quelques applications : des lecteurs photo, vidéo et audio, des outils de communication (SMS, courriel, Twitter, Facebook, agenda, note) et le navigateur Firefox. Pour la localisation GPS, Nokia a porté l'excellent Here Maps (sans la navigation automobile). ZTE n'en apporte aucune, mais cela n'a jamais été le cas. Puisque les développeurs sont moins nombreux sur Firefox OS, il est plus difficile pour les constructeurs de lier des partenariats et pour les usagers de retrouver leurs applications favorites.
Firefox OS Marketplace, fiche produit de Cut the Rope et Nokia Here Maps
Point important : Firefox OS se prête particulièrement à la connectivité permanente. Comme nous le verrons dans notre article dédié, de nombreuses applications ne fonctionnent que si le mobile dispose d'un accès à Internet. Dans la Marketplace, les fiches produit indiquent si une application fonctionne « offline » ou non. Et ce n'est pas systématique. Nous pensons que c'est un élément contradictoire vis-à-vis de la clientèle visée par l?Open C, et de tous les mobiles sous Firefox OS en général (sauf peut-être le Geeksphone Revolution). Car un tel smartphone est acheté nu par des consommateurs qui chercheront certainement un abonnement simple et économique. Des forfaits postpayés bloqués ou prépayés qui n'offrent pas systématiquement un accès Internet. Alors qu'il en faut un.
Une plate-forme très fluide et réactive
Difficile de faire la comparaison technique entre l?Open C et les autres smartphones du marché. Il n'existe aucun outil de benchmark sur cette plate-forme. Il n'y a aucun mobile référant sur le marché français (puisqu'il est le premier de son genre). Impossible donc de vous certifier que le téléphone est plus réactif que le Peak de GeeksPhone, le Y300 II de Huawei ou les derniers Fire E et Fire S d'Alcatel OneTouch.
Cut the Rope de Zeptolab
Nos impressions avec le mobile en main sont bonnes : le système d'exploitation reste fluide à tout moment. Nous n'avons expérimenté aucun ralentissement fâcheux. Le Snapdragon 200 y est certainement pour quelque chose. L'optimisation du système par Mozilla également. Comme il n'existe aucun jeu gourmand sur cette plate-forme, impossible non plus d?éprouver le système. Cut the Rope de Zeptolab, un puzzle physique dans la même veine qu?Angry Birds de Rovio, fonctionne très bien (ci-dessus). Mais ce n'est pas ce que nous pourrions appeler un jeu gourmand... De fait, pendant les quelques jours de tests, nous avons rechargé une seule fois le mobile : Firefox OS est moins gourmand et les occasions pour qu'il le soit sont rares.
Lecteur vidéo
La lecture vidéo (ci-dessus) aurait pu nous offrir plus de renseignements. Mais Firefox OS n'est pas fait pour regarder des films. Le lecteur vidéo est plutôt limité (formats acceptés H264 et MPEG4) et le Marketplace ne dispose pas encore de solutions alternatives. Nous avons réussi à passer un seul de nos fichiers de tests, le chipset n?étant en mesure de décoder que des fichiers 720p et se refusant à essayer le cran d'au-dessus. Le haut-parleur est quant à lui anecdotique : pensez à brancher votre casque.
Un petit miracle en photo
En photo, un petit miracle s'est opéré, alors que nous n'en attendions pas ni de la part du capteur 2 mégapixels à focal fixe sans flash, ni de l'application photo rudimentaire. Cette dernière propose trois boutons : un central pour prendre le cliché, un à droite pour passer en mode caméra et un à gauche pour accéder à la galerie. Si vous touchez l?écran, vous accédez à l?historique de vos photos. Appuyez dessus pour l'ouvrir pour accéder à des outils de partage, sans plus. En revanche, si vous ouvrez votre photo depuis la galerie, vous accédez à un bouton pour modifier la photo : recadrage, exposition, filtres et optimisation automatique. Inattendu.
Application photo de Firefox OS
Deuxième surprise, celle du résultat des photos : les couleurs sont bonnes, la gestion de la luminosité assez équilibrée (plus équilibrée que durant la prise de vue), avec des nuages qui se voient dans le ciel parisien (sauf dans le coin supérieur gauche où le cliché est surexposé). Il y a du piqué. Il y a du contraste. Il y a même du détail. Les couleurs tirent un peu vers le rouge. Bien sûr, vous ne pourrez pas faire de ces photos un poster, car le grain apparaît vite en grossissant la photo. Mais, c'est un bon cliché pour un capteur 2 mégapixels.
Photo prise avec le ZTE Open C
Record du smartphone sous Snapdragon 400 pulvérisé
En conclusion, l?Open C réserve des surprises. Parfois très bonnes. Parfois moins. Au-delà des remarques que nous avons pu faire sur Firefox OS, ce smartphone s'est montré largement comparable au Moto E de Motorola. Une construction simple. Des éléments techniques certes limités, mais qui conviennent parfaitement à l'usage qui est proposé par la plate-forme. Et un très bon rapport qualité-prix. Car rappelons que le smartphone est proposé à 80 euros (prix auquel vous pouvez encore gagner 10 euros en bénéficiant de l?ODR). Reste à savoir si vous vous laisseriez tenter par Firefox OS. Si oui, l?Open C ne se moquera pas de vous.