En parallèle d'un catalogue largement alimenté par les grandes marques, les opérateurs et les distributeurs (Auchan, Fnac, Boulanger) proposent leurs propres smartphones et tablettes. En arrière-plan, il faut d'ailleurs distinguer les marques qui développent leurs propres mobiles (comme Apple), les marques qui développent pour eux-mêmes, mais aussi pour les autres (comme Coolpad ou ZTE), et les ODM qui ne développent que pour les autres (comme Foxconn pour BlackBerry). Boulanger passe évidemment par des ODM pour créer sa ligne de mobiles, estampillée « Essentiel b », et dont le Connect 501, testé ici, en est le nouveau représentant.
Dans ces conditions, ce ne sont évidemment pas les prouesses techniques, la fluidité de son interface ou la maniabilité de son châssis qui feront la différence. Deux points importants font de ce Connect 501 un produit à ne pas prendre à la légère : les services et le prix. Les premiers, nous les verrons plus en détail dans la partie consacrée à l'interface. Quant au second, il est simple : 100 euros (à un centime près, naturellement). À ce prix, voici ce que propose technique le smartphone de Boulanger :
- Écran tactile IPS qHD (960 x 540) de 5 pouces pour une résolution de 220 pixels par pouce
- Chipset MediaTek MT6582 composé de quatre coeurs Cortex A7 cadencés à 1,3 GHz et d'un GPU Mali 400 MP2 cadencés à 500 MHz
- 1 Go de mémoire vive
- 4 Go de stockage interne (extensible par microSD)
- Batterie 2000 mAh
- Connectivité 3G+ 21 mbps, WiFi g, Bluetooth 4.0, GPS
- Capteur photo principal 5 mégapixels
- Webcam de 2 mégapixels à l'avant
- Deux ports carte SIM
- Épaisseur : 8,4 mm
- Poids : 160 grammes
- Android 4.4.2 KitKat sans surcouche
Cette fiche technique est assez classique pour un smartphone autour de 100 euros. De telles configurations se retrouvent facilement parmi les catalogues de marques comme Yezz, Archos ou même Wiko. L'association entre le MT6582, les 1 Go de RAM et les 4 Go de stockage a déjà été rencontrée dans de proches cousins, comme les Wiko Slide et Rainbow, l?Archos 50b Platinum ou l?Acer Liquid Z500. Les exemples sont nombreux. Nous retrouvons également la combinaison entre un écran à la résolution plutôt faible et une batterie modeste, le premier relevant en partie l'autonomie de l'autre, ce qui n'est pas incohérent, mais réduit la qualité visuelle. Ce n'est pas techniquement que ce smartphone va vous séduire.
Un design vraiment banal
Ce n'est pas ergonomiquement non plus. Le Connect 501 s'appuie sur un châssis ressemblant étrangement à certains modèles chez Archos, Yezz, Wiko et même Huawei. C'est très classique, sans vraie personnalité, que ce soit en blanc ou en noir, les deux coloris proposés. À l'avant, vous retrouvez une dalle de 5 pouces entourée de bordures assez larges et de touches tactiles pour la navigation. À l'arrière, la coque amovible (pour accéder à la batterie et aux ports SIM et microSD) est ornée d'un capteur photo protubérant avec flash, en haut, et d'une ouverture, dans le coin inférieur gauche, pour le haut-parleur.
Sur les tranches, les habituels boutons volume (à gauche), mise en route (à droite), microUSB et jack 3,5 mm (en haut). Amusant concours de circonstances : la tranche inférieure est étonnamment vide. Vous remarquerez que les sigles « CE » obligatoires ne sont pas marqués. Il faut aller les chercher sous la batterie pour les retrouver, avec le numéro IMEI du mobile.
La prise en main du mobile est certes classique, mais ferme. Aucun craquement désagréable à signaler. Un peu de jeu autour de l?écran, mais rien de très étonnant. La coque en plastique est assez glissante (mais toujours moins que le verre minéral). La retirer pour accéder aux ports n'est pas aisée, car elle est bien fixée. Assurez-vous bien que vous n'aurez pas besoin de la retirer régulièrement.
Un écran très lumineux
L?écran ne présente pas la résolution la plus étonnante. Nous sommes loin des 400 points par pouce du Full HD en 5 pouces, et encore plus loin des 500 pixels par pouce du G3, par exemple. Nous n'atteignons même pas la résolution Retina si chère à Apple. Les pixels se distinguent donc à l'oeil nu.
Cependant, la luminosité de la dalle est vraiment bonne et les angles de vision sont bien ouverts. Ces deux points contribuent à transformer facilement ce mobile en baladeur vidéo. D'autant que ce n'est pas son seul avantage dans ce domaine, comme nous le verrons. En revanche, la dalle est protégée par une couche de plastique, moins agréable au toucher qu'une plaque de verre Gorilla de Corning. Nous ne pouvons pas tout avoir.
Une interface Android « stock »
Une fois l?écran allumé, vous accédez à une version d'Android 4.4.2 KitKat très proche de la version « stock ». Pas de surcouche cosmétique. Pas de modifications dans la navigation. Vous retrouvez les icônes des applications stocks, ainsi que la suite Google Play Services dans son ensemble.
L'accès aux multitâches a encore changé de place : un appui long sur la touche « home », là où vous accédez habituellement à Google Now. La touche Menu ne sert ici qu?à ouvrir la personnalisation des écrans d'accueil. Notez aussi cette petite pépite : la présence de Chrome parmi les raccourcis permanents en bas de l?écran et dans le dossier Google (alors que le navigateur Webkit d'Android est également installé, perdu dans le menu d'application)...
Google Chrome surexposé, tandis que le Navigateur Android est abandonné...
Des applications choisies pour être utiles
Quatre applications supplémentaires ont été préinstallées par Boulanger. Sans tomber dans le piège marketing des partenariats inutiles, le choix du distributeur est ici loin d?être idiot ou anodin. La première est ES3, un explorateur de fichiers largement plus impressionnant que de nombreux concurrents, car il accède d'une part tous les fichiers du mobile, mais également aux fichiers disponibles sur les serveurs d'un réseau local, de serveurs FTP, ainsi de différents services de stockage en ligne : Dropbox, Onedrive, Google Drive, Box.net, Yandex, Baidu, Mediafire... Une très bonne application.
La seconde application est OneDrive. Vous pensez peut-être que ce choix vient en doublon d'ES3 ou Google Drive. C'est possible. Mais peu d'utilisateurs d'Android pensent à étendre l'espace de stockage en ligne en adoptant le service de Microsoft qui en offre 15 Go. Cet espace viendra en complément des 15 Go gratuits de Google Drive. Dommage que Boulanger n'ait pas accompagné OneDrive d?Office pour ouvrir les documents Word ou Excel.
Troisième application : Kaspersky. Il s'agit d'une application de sécurité qui scrute sur demande les applications à la recherche de virus, géolocalise le mobile en cas de perte et propose un « kill switch » à distance pour détruire les données personnelles en cas de vol. Boulanger offre la version premium pendant un an.
OneDrive à gauche et au centre, Kaspersky à droite
Dernière application et certainement la plus intéressante après ES3 : MXPlayer. Faisant clairement partie des meilleurs lecteurs vidéo sur smartphone, MX Player est un puissant lecteur, adaptable et capable de décoder des fichiers qui ne sont pas nativement pris en charge. Nos fichiers de tests comptent quelques-uns de ces formats originaux et MX Player est capable de les décoder. Attention, pour certains fichiers, vous aurez besoin de télécharger un codec « personnalisé ». La manipulation est rapide, sans danger, mais en anglais. Seul problème de MX Player : la version gratuite affiche des publicités (sauf durant la lecture, évidemment).
décodage du DTS, de l'AC3, des sous-titres, le tout en 1080p et en MKV : bravo MX Player !
Des performances inadaptées aux joueurs
MX Player est tellement redoutable qu'il arrive à décoder du MKV 1080p avec une plate-forme finalement assez peu brillante techniquement. Car, si nous avons été enthousiastes vis-à-vis des applications choisies par Boulanger pour agrémenter le Connect 501, nous en revenons à l'un des sujets qui fâchent : la plate-forme.
Ce chipset MediaTek, nous le connaissons bien. Sur la partie purement applicative, il est correct. Sur la partie graphique, il est déjà moins méritant. Sur AnTuTu, le Connect 501 s'en tire donc plutôt bien, avec un score similaire à un Snapdragon 400 standard : 17 943 points. Le score est comparable au Jade d'Acer, au Slide de Wiko et au Liquid Z500 d'Acer, encore. Sur 3DMark, là aussi, des scores assez similaires à la concurrence, avec 2887 points. Ce n'est évidemment pas suffisant pour faire du Connect 501 une console portable.
Dead Trigger 2, notre jeu témoin, s'est lancé sans difficulté sur le mobile (avec des temps de chargement assez longs), grâce à l'optimisation automatique des effets visuels. En élevant ces derniers à leur maximum, le jeu a naturellement commencé à ralentir, confirmant ainsi notre première impression vis-à-vis des résultats obtenus sur AnTuTu et 3DMark. Deux petites remarques liées aux joueurs et au design : nous ne cesserons de le dire, un tel emplacement pour le haut-parleur n'est pas idéal, bien au contraire, et la mauvaise glisse de l?écran, déjà signalée auparavant, contribue à diminuer l'expérience ludique.
En vidéo, en revanche, le mobile s'en sort très bien. D'abord parce que la luminosité de la dalle est bonne. Ensuite parce que MX Player fait des miracles. Enfin parce que l'usage audiovisuel avantage les écrans de plus faible résolution. Le Connect 501 est donc, sorti de la boîte, un bon lecteur vidéo.
Décevant en photo
En photo, en revanche, ce n'est pas tout à fait ça. Le résultat offert par le capteur 5 mégapixels n'est pas bon. Que ce soit le contraste, le piqué, le respect des couleurs, les photos ne sont vraiment pas qualitatives. Alors que la photo a été prise en début d'après-midi, sans aucune difficulté au niveau de la gestion de la lumière, le cliché est plat. Vous pensez bien que dès qu'une vraie difficulté arrive, comme les photos de nuit par exemple, le Connect 501 ne suit plus.
Photo prise avec le Connect 501 d'Essentiel b
Il faut dire que Boulanger n'a pas demandé à son prestataire fabricant d'améliorer la partie photographique, aussi bien sur la qualité des composants que sur l'interface photo. Cette dernière est celle offerte par défaut sur Android. Nous connaissons bien cette interface puisqu'elle est présente dans la grande majorité des mobiles entrée de gamme sous Android.
Un smartphone pour ceux qui hésitent à se lancer ?
En conclusion, le Connect 501 est clairement un smartphone qui s'adresse aux primo-accédants et aux anxieux de la téléphonie (voire les deux en même temps). Anxieux du prix, de l'accessibilité et de la sécurité. À ces trois questions, Boulanger apporte une réponse. Un prix abordable, même s'il n'est pas le meilleur rapport qualité-prix autour des 100 euros. Des logiciels préinstallés pratiques et puissants (peut-être même un peu trop pour la cible visée) : ES3 et MX Player. Et un accompagnement avec Kaspersky d'une part et d'autre part le support gratuit pendant 30 minutes, baptisé service B?Dom, pour aider les nouveaux venus sur Android (paramétrage du mobile, de l'accès à Internet, du compte Google et du Play Store).
Bien sûr, techniquement, le smartphone connaît quelques limites, que ce soit sur les performances, la photographie ou certaines qualités de l?écran. De plus, une fois éteint, le Connect 501 n'a aucune saveur visuelle, ressemblant à tout téléphone produit par un quelconque ODM chinois. Mais ce sont les « à-côtés » inédits qui améliorent nettement la valeur de cette proposition, à l'image d'Archos et de sa suite multimédia.