Alcatel One Touch n'est peut-être pas le constructeur le plus innovant mais il a au moins le mérite d'être réactif et, ainsi, de prendre part à la plupart des révolutions qui frappent le secteur de la téléphonie mobile. Lorsque la 4G est arrivée, il a grandement aidé à la démocratiser avec l'Idol S puis avec sa gamme POP quelques mois plus tard. Au passage à l'architecture 64-bit, rebelote. Il est à nouveau parmi les premiers dans les rangs avec le POP 2 (4.5).
Présenté dans le cadre de l'IFA, le POP 2 est arrivé dans le commerce en toute fin d'année 2014 au prix public conseillé de 109 ?. Inutile de préciser que c'est là son principal argument de vente car, si la compatibilité 64-bit est bien là, c'est avant tout parce que le constructeur a voulu choisir un chipset 4G de dernière génération afin de donner un avantage à son dernier-né sur le segment déjà bien occupé des smartphones 4G à (plus ou moins) 100 ?.
Voyez donc plutôt ce POP 2 comme un successeur du POP S3, ancien premier prix 4G dans les Pop, avec ce que cela implique d'améliorations. En voici un premier aperçu avec la fiche technique :
- Android 4.4.4 KitKat
- écran TFT FWVGA (854 x 480 pixels) de 4,5 pouces
- processeur quad-core Snapdragon 410 1,2 GHz
- GPU Adreno 306
- 1 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne (+ microSD)
- appareil photo 5 mégapixels
- webcam VGA
- deux emplacements SIM
- connectivités 4G / Wi-Fi / Bluetooth / GPS
- batterie 2000 mAh
- dimensions : 132,5 x 65,4 x 9,95 mm
- poids : 147 grammes
Le POP passe au noir & blanc
De l'extérieur, le POP 2 ne cherche pas réellement à se démarquer. La façade est noire ou blanche. L'écran en occupe évidemment une bonne partie mais vous remarquerez aussi que les bordures sont relativement larges tout autour, ce qui est plutôt commun dans cette gamme de prix. Elles le sont évidemment davantage au-dessus, où ont été intégrés le haut-parleur au centre et la webcam et autres capteurs à sa droite, et en-dessous, à cause des touches de navigation sensitives. L'ensemble est recouvert d'une vitre, encadré par un plastique glossy de la même couleur que les bordures et qui descend jusqu'à la moitié des tranches.
La seconde moitié est recouverte par un plastique mat qui se prolonge à l'arrière et forme le capot. Les boutons et connectiques sont intégrés au niveau de la jonction. Alimentation et volume à droite. Prise jack en haut. MicroUSB en bas avec, à sa droite, une petite encoche permettant de retirer le capot facilement puisqu'il est amovible afin de pouvoir libérer l'accès aux emplacements microSIM (2) et microSD (1) qui se cachent en-dessous. L'appareil photo et le haut-parleur disposent évidemment de leurs ouvertures au dos, respectivement en haut et en bas. La signature du constructeur est imprimée entre les deux.
Comme avec le POP S3, nous espérions trouver des capots interchangeables dans le coffret au vu des nombreux coloris renseignés sur le site d'Alcatel OneTouch : noir, blanc, jaune, violet, vert, rouge, bleu, argent ou gris foncé. Il n'y en a pas. Dommage. Cela aurait permis d'égayer un peu ce smartphone heureusement plus agréable à manipuler qu'à regarder. Son gabarit lui permet de tenir parfaitement dans une main. Le pouce tombe naturellement sur les boutons à droite. La coque tient bien en place et ne laisse échapper aucun bruit. Une belle construction qui fera oublier l'utilisation de plastiques plutôt basiques.
Pour l'affichage, la taille ne fait clairement pas tout !
A l'allumage, le POP 2 dévoile un écran d'une taille convenable. La diagonale mesure 4,5". Malheureusement, la définition de 854 x 480 pixels n'est pas à la hauteur et résulte dans une densité de seulement 218 points par pouce. Un peu chiche pour profiter confortablement des contenus multimédias et, surtout, du navigateur internet. Et ce n'est pas le seul problème de cette dalle puisqu'elle repose sur une technologie TFT dont l'inconvénient est d'offrir des angles de vision réduits. Pour peu que vous ne soyez pas bien en face, les couleurs apparaissent plus sombres ou plus claires alors qu'elles sont naturellement vives et plutôt agréables à l'oeil. La luminosité n'est pas l'un de ses atouts non plus et laisse les reflets envahir l'écran. Un vrai miroir.
Nous avons connu Alcatel OneTouch plus inspiré par Android
Difficile pour Android de faire une bonne première impression avec ça. Et cela ne s'arrange pas forcément par la suite. Dans les points positifs, notons que la version installée est plutôt récente puisqu'il s'agit de la 4.4.4 KitKat et que l'interface est assez fidèle à celle de Google. Un peu trop à notre goût, même. Alcatel OneTouch n'a jamais eu la main lourde sur la personnalisation mais, cette fois, il l'a eu encore moins que d'habitude. Et certaines des bonnes idées que nous avions trouvées sur ses derniers modèles ont disparues.
C'est notamment le cas du panneau Galerie et du panneau « à rallonge » sur le bureau, remplacés par des panneaux basiques. Il y en a neuf au total, découpés en grille de 4x5 pour accueillir jusqu'à 20 applications ou des widgets. Nous regrettons également la simplification du gestionnaire de multitâche, qui ne donne plus la capacité de RAM disponible/utilisée. En fait, les seules modifications apportées sont d'ordre esthétique et pas toujours réussie : nouvelles icônes pour les applications système, centre de notification plus coloré, nouvelle animation pour le réglage du son, etc...
Prêt à l'emploi avec son offre logicielle complète
Avec cela, Alcatel OneTouch livre plusieurs applications pour compléter la suite de Google. Quelques unes viennent de lui. Ce sont principalement des outils. On en trouve pour les mises à jour, la configuration, le partage de fichiers, la sauvegarde ou encore la gestion de la mémoire. Il y a également un carnet de notes ou une boussole ainsi qu'une boutique alternative. D'autres viennent d'éditeurs tiers, comme Facebook, Twitter, WhatsApp, SwiftKey ou Shazam. Bref, les indispensables sont déjà là pour que vous puissiez prendre le temps d'apprivoiser la bête avant de vous aventurer dans les rayons surchargés du Play Store.
Un petit smartphone 4G qui en a dans le ventre
Evidemment, vous y arriverez tôt ou tard et vous auriez bien tort de vous en priver puisque ce POP 2 repose sur une configuration intéressante. Il est l'un des premiers à intégrer le Snapdragon 410 de Qualcomm et, disons-le, c'est autre chose que les chipsets MediaTek d'il y a un an que nous avons pour habitude de trouver dans les smartphones autour des 100 ?. Nous avons ici affaire à un CPU quad-core Cortex-A53 cadencé à 1,2 GHz et couplé à un GPU Adreno 306, le tout servi avec 1 Go de RAM. De quoi faire tourner Android en douceur, mais pas que et, cerise sur le gâteau, vous disposez de plus de 5 Go en interne (sur 8 Go annoncés) pour stocker applications, jeux, vidéos, musique. Sans oublier la possibilité d'ajouter une carte microSD (jusqu'à 32 Go) évidemment.
Nous avons comme toujours commencé par lancer quelques benchmarks pour nous faire un premier avis et nous devons bien avouer avoir été surpris, particulièrement avec AnTuTu. Le Cortex-A53 étant souvent présenté comme le penchant 64-bit du Cortex-A7, nous attendions un score équivalent à celui d'un Snapdragon 400 à fréquence égale, soit entre 17 000 et 18 000 points. Il obtient 21 000 points. 3Dmark les met évidemment sur un pied d'égalité puisque le GPU est le même : 4 600 points environ, ce qui n'est pas si mal. Evidemment, comme les benchmarks ne reflètent pas nécessairement le comportement réel d'un smartphone, nous avons également réalisé nos propres tests.
Nous avons donné aux POP 2 plusieurs vidéos à décoder (MP4, AVI, MKV jusqu'en HD 1080p) et il s'est, pour la plupart, exécuté sans sourciller. Les principaux problèmes rencontrés étaient principalement liés à l'absence de codecs audio. Pour le jeu, nous nous en sommes remis à Dead Trigger 2 avec les graphismes au niveau moyen. Quelques ralentissements au départ puis plus aucun. Dommage que l'écran ne soit pas de meilleure qualité mais nous nous sommes finalement laissés entraîner par le son plutôt clair et puissant du haut-parleur même s'il n'est pas idéalement placé au dos.
Photo : Assez bien
Surprenant en lecture, le POP 2 l'est aussi en capture. Nous devons bien avouer que nous n'attendions pas grand chose de son capteur 5 mégapixels même si Alcatel OneTouch a pris la peine de l'accompagner d'un flash (ce n'est pas le cas de tous les constructeurs dans cette gamme de prix). Puis l'application dédiée a commencé à nous faire changer d'avis. Somme toute basique en apparence, elle s'avère plutôt riche avec quelques réglages manuels (ISO, exposition), plusieurs modes automatiques et même quelques effets.
Et les résultats ont fini par nous convaincre. Attention, nous parlons d'un smartphone à 109 ?. Il ne faut évidemment pas en attendre des miracles. Les photos de nuit ou en éclairage difficile sont à proscrire. Cependant, il ne s'en sort pas si mal en plein jour. L'exposition automatique n'est pas toujours très efficace, comme dans l'exemple ci-dessous où les nuages ne sont pas visibles dans le ciel, mais les clichés ont au moins le mérite d'être propres. Pas de lissage extrême, ni de bruit trop présent. Le niveau de détail est homogène. Difficile d'attendre plus à ce prix.
Photo prise avec l'Alcatel OneTouch POP 2
Un excellent rapport qualité/prix
En conclusion, ce POP 2 est un bon smartphone. Nous aurions même pu dire un très bon smartphone si l'affichage avait été de meilleure qualité. Il offre néanmoins une taille suffisamment confortable pour exploiter la plateforme avantageuse du smartphone. Android tourne comme un charme, tout comme les applications et la plupart des jeux du Play Store. Vous pourrez regarder des vidéos en local ou en ligne grâce à la 4G, qui servira aussi à envoyer rapidement les jolis clichés réalisés avec l'APN embarqué sur vos réseaux sociaux favoris. Reste un design un peu trop passe-partout mais, pour 109 ?, ce serait chipoter. Vous ne trouverez certainement pas mieux ailleurs.