Tout savoir sur : Samsung Z1 : des débuts commerciaux plutôt difficiles
Les journalistes étaient certainement les seuls à attendre le Samsung Z1. Non pas pour se l’acheter, les rédacteurs high-tech étant autant voire plus exigeants que les consommateurs, mais pour la simple curiosité de voir Samsung lancer enfin son premier smartphone sous Tizen. Après quelques déboires au Japon, en Corée et en Russie, c’est en Inde que le leader mondial de la téléphonie mobile est parvenu à trouver une brèche dans un marché mondial clairement dominé par Android (et iOS). 10 jours après son lancement commercial, l’heure est au premier bilan. Et il est loin d’être satisfaisant.
Un échec commercial dix jours après son lancement
Selon un article de Reuters, le Z1 se dirigerait lentement, mais sûrement, vers un échec commercial, même si Samsung considère certainement cela comme une expérimentation où tous les retours, même les plus durs, sont bons à prendre. Selon l’agence de presse, les critiques sont largement négatives, autant des consommateurs que des professionnels du secteur (distributeurs, journalistes, analystes financiers). Elles concernent naturellement la pauvreté de la boutique, où se trouve un petit millier d’applications. Mais cela était plutôt attendu. Plus étonnant, Samsung est aussi attaqué sur la plate-forme technique du smartphone, jugée trop anachronique. Et là, c’est une erreur stratégique.
Trop faible, même pour les Indiens
Samsung s’est en effet lourdement trompé sur l’Inde. Bien sûr, le sous-continent compte un peu moins d’un milliard d’utilisateurs de téléphone mobile, dont les deux tiers sont des features phones. Il y en a donc un tiers « seulement » qui ont un smartphone. Mais cela représente quand même plus de 300 millions de consommateurs avisés, qui parlent, communiquent et partagent leurs avis. Ils évoquent les deux capteurs photo comme des composants les ramenant 5 ans en arrière. Quand ce sont des Indiens qui disent ça, ça fait mal.
Second point, le marché indien est particulièrement concurrentiel. Il compte 280 marques de smartphones différentes, dont la plupart proposent Android, un OS qui compte un petit million d’applications. Même si Samsung est le leader en Inde des constructeurs de smartphone, il doit composer avec Micromax (qui vient de réussir le lancement de sa nouvelle marque Yu) et une poignée d’autres dont la notoriété est en croissance fulgurante et qui se sont associés à Google pour promouvoir Android One.
Tizen fait pâle figure face à Android One
Android One, c’est justement tout le contraire du Z1 : un OS avec beaucoup d’applications, une plate-forme capable et un prix accessible (moins de 100 dollars). Or, à part le prix, le Z1 n’arrive pas à concurrencer Android One, d’où un certain échec commercial. Un distributeur interviewé par Reuters explique qu’en Inde, une politique uniquement tarifaire ne suffit pas à vendre des mobiles. Les Indiens sont aujourd’hui des technophiles avertis particulièrement sollicités sous la barre des 100 dollars.
Samsung sait aussi qu’un OS ne s’installe pas au niveau mondial ou au niveau local avec un seul modèle. Il en a certainement prévu d’autres pour étoffer un écosystème qui sera certainement, dans un premier temps, plus actif dans les accessoires connectés et les télévisions que dans la téléphonie. Reste à savoir si le géant coréen saura, ici aussi, écouter le marché.