Motorola a fait son grand retour sur la scène internationale en 2013. Un retour couronné de succès grâce à une gamme Moto peu fournie mais bien fragmentée avec, en France, trois modèles qu'il renouvelle désormais chaque année. Le Moto X et le Moto G, respectivement positionnés sur le haut et le milieu de gamme, ont pris un nouveau départ fin 2014. C'est désormais au tour du Moto E, le plus modeste mais certainement pas le moins intéressant.
Car, plus on part de loin, plus la marge de progression est importante et c'est finalement pour le Moto E que la transformation est la plus spectaculaire. Ecran plus grand. Chipset plus véloce et compatible 4G. Stockage doublé. Webcam. Motorola ne s'est visiblement privé dans aucun domaine, quitte à augmenter un peu la note. De 119 ? pour le premier modèle, le prix augmente de 20 ? et atteint 139 ? pour le second.
Le choix est peut-être risqué à l'heure où la plupart des constructeurs s'évertuent à tirer les prix vers le bas mais Motorola compte autant sur la richesse de l'expérience utilisateur que sur le prix pour séduire. Et force est de reconnaître que le nouveau Moto E se présente comme un excellent rapport qualité/prix, sur le papier au moins, avec :
- Android 5.0 Lollipop
- un écran qHD (960 x 540 pixels) de 4,5"
- un chipset quad-core Snapdragon 410 1,2 GHz
- un GPU Adreno 306
- 1 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne
- un APN 5 mégapixels
- une webcam VGA
- des connectivités 4G (cat. 4) / Wi-Fi b/g/n / BT 4.0 LE / GPS
- une batterie 2390 mAh
- des dimensions de 129,9 x 66,8 x 12,3 mm
- un poids de 145 grammes
Classique mais efficace
Ce qui est sûr, en revanche, c'est que Motorola ne compte pas trop sur le design pour faire la différence. Comme son prédécesseur, et les autres Moto d'ailleurs, le Moto E ne devrait faire se retourner personne sur son passage. C'est à peine si on le remarque avec son petit gabarit et ses coloris passe-partout. Deux sont proposés : blanc ou noir. Il faut en fait avoir le smartphone en main pour pouvoir apprécier son design.
A défaut d'attirer, il se révèle être d'une redoutable efficacité sur le plan ergonomique. Le haut-parleur a été combiné avec l'écouteur interne (pour les appels), entre la webcam et les capteurs (proximité/luminosité) et au-dessus de l'écran, et diffuse le son directement vers l'utilisateur sans risque d'être couvert. L'écran en profite pour glisser vers le bas et devient accessible d'un bout à l'autre sans gymnastique digitale.
Les boutons sont idéalement placés sur la tranche droite, tout comme les connectiques sur les tranches haute (prise casque) et basse (microUSB). Les emplacements microSIM et microSD sont accessibles en retirant le cadre plutôt que tout l'arrière. C'est plus simple. Notons aussi que Motorola commercialisera bientôt des « bands » colorés. Enfin, l'arrière est arrondi avec un toucher doux et un petit renfoncement pratique pour caler son index sous l'appareil photo.
Toutes les pièces s'emboîtent parfaitement les unes dans les autres sans laisser apparaître de jeu ni entendre de bruit désagréable. Une construction simple mais bien exécutée qui dégage une forte impression de solidité, renforcée de plus par le poids plutôt élevée du smartphone.
L'écran manque juste un peu d'éclat
A l'allumage, c'est comme toujours une bonne surprise même si l'affichage perd un peu en finesse en comparaison du premier modèle, Motorola ayant opté pour une dalle légèrement plus grande tout en conservant la définition de 960 x 540 pixels. De 4,3", la diagonale passe ainsi à 4,5" résultant dans une densité de 245 ppp, contre 256 ppp auparavant.
A l'usage, cette perte ne se remarque pas vraiment et la résolution n'est réellement gênante que pour afficher les pages web. Le gain en taille est en revanche très appréciable. C'est donc un choix judicieux. Il l'aurait évidemment été plus encore en incluant une définition HD mais ne soyons pas trop gourmands.
Pour 139 ?, le Moto E se permet même d'afficher des couleurs profondes et chaleureuses et d'offrir des angles de vision bien ouverts. Notre seul vrai reproche ira finalement à la luminosité, toujours un peu faible pour la lecture en plein soleil.
Le premier Moto livré sous Lollipop
Autre bonne surprise, Android est livré dans sa version 5.0, aka Lollipop. Pour ceux qui ne connaissent toujours pas, rappelons qu'elle apporte un nouvel habillage (Material Design) et quelques améliorations bienvenues, comme les notifications visibles sur l'écran de verrouillage ou un gestionnaire de tâche reprenant la présentation en cartes de Google Now. Le reste n'a pas beaucoup bougé : écran d'accueil à panneaux multiples avec widgets et raccourcis, centre de notifications avec réglages rapides et un menu principal qui regroupe toutes les applications installées.
Comme toujours, Motorola s'est dispensé de développer une surcouche mais propose quelques applications pour compléter la suite de Google, évidemment présente au grand complet. Nous retrouvons les habituelles Alerte et Migration ainsi qu'une nouvelle simplement baptisée Moto et qui apporte quelques fonctionnalités sympathiques, à retrouver également dans les Paramètres.
Elles incluent un Assistant qui adapte automatiquement le profil (sonnerie, affichage) à la situation (sommeil, réunions), des Gestes pour lancer des applications (appareil photo uniquement pour l'instant) et un Ecran économe en énergie pour afficher l'heure et les notifications automatiquement lorsqu'elles arrivent ou lorsque le smartphone est pris en main.
Vous pourrez compter sur le Moto E pour vous divertir...
C'est une habitude chez Motorola, réactivité et fluidité sont toujours au rendez-vous. C'était déjà vrai pour le premier Moto E et son modeste Snapdragon 200. Ca l'est évidemment ici aussi grâce au Snapdragon 410 que nous connaissons déjà bien, avec son CPU quad-core Cortex-A53 1,2 GHz et son GPU Adreno 306. Il est comme souvent accompagné de 1 Go de RAM et le fait qu'Android Lollipop soit optimisé pour tirer le meilleur parti des coeurs 64-bit ne change pas vraiment son comportement, heureusement toujours plutôt bon.
Nous retrouvons donc rapidement nos marques sur les benchmarks et quelques ralentissements sur les jeux 3D un peu gourmands, principalement en début de partie, mais rien de réellement gênant. Pas de mauvaises surprises en lecture audio et vidéo non plus outre l'absence habituelle du support de certains codecs en natif mais l'installation d'un lecteur tiers devrait régler le souci. Les vidéos sont généralement décodées sans peine jusqu'en Full HD même si la taille et la définition de l'écran ne permettront pas vraiment d'en profiter.
Il reste néanmoins agréable pour les séances gaming et cinéma occasionnelles ou limitées dans le temps. Dommage que le le haut-parleur ne produise pas forcément un son de très bonne qualité. Il n'est pas particulièrement puissant non plus mais sa position frontale compense un peu.
...et même pour prendre quelques photos !
A l'inverse, la photo n'a jamais été le point fort de Motorola et la fiche technique n'annonce pas particulièrement de progrès dans ce domaine. Certes, une webcam VGA a été ajoutée mais l'APN principal n'a pas changé. Il repose une nouvelle fois sur un capteur de 5 mégapixels et fait l'impasse sur le flash. Aucun changement non plus du côté de l'application dédiée, toujours très limitée.
Les réglages sont basiques et peu nombreux et l'outil tactile de mise au point n'est pas toujours pratique. Tout d'abord, il détermine également où est mesurée l'exposition. Ensuite, il faut obligatoirement le faire glisser d'un endroit à l'autre. Impossible d'appuyer simplement sur l'objet à mettre en focus. Essayez et vous déclencherez directement la prise. Rageant. Notons qu'il est aussi possible de déclencher à l'aide des boutons du volume.
Finalement, à la sortie, nous obtenons des clichés qui ne sont pas forcément catastrophiques. Le niveau de détails est plutôt correct, bien que toujours plus élevé au premier plan qu'au second. Ajoutez la bonne quantité de lumière et ils seront même parfois bons. C'est-à-dire qu'il faut évidemment un minimum de lumière mais pas trop non plus, sous peine d'obtenir des couleurs beaucoup trop chaudes comme dans l'exemple ci-dessus.
Une plateforme 4G bien équilibrée pour 139 ?
Le nouveau Moto E n'est pas le moins cher des smartphones 4G mais il vaut largement son prix car, s'il n'excelle dans aucun domaine, il a le mérite de frapper dans la moyenne partout : affichage, puissance, photo, connectivité et même autonomie avec plus d'une journée au compteur. C'est simple. Vous aurez certainement bien du mal à trouver une plateforme 4G aussi équilibrée à moins de 150 ?. Et, cerise sur le gâteau, vous avez la garantie qu'Android sera mis à jour.