Le 4 avril dernier, Foxconn et Sharp ont tenu une conférence financière commune. Le but : présenter le projet commun des deux entreprises et les grandes étapes de l’intégration du Japonais dans le groupe taïwanais. Comme annoncé précédemment, le manufacturier principal des iPhone s’empare donc de l’industriel japonais pour une somme qui n’a pas encore été communiquée officiellement, mais qui devrait tourner autour des 3,5 milliards de dollars. Le challenge des deux entreprises sera évidemment de créer des opportunités où les pièces détachées de l’un serviront dans les produits que l’autre fabriquera pour les marques d’électronique grand public. Et nous pensons naturellement à l’iPhone.
A gauche, Terry Gou, le PDG de Foxconn ; à droite, Kozo Takahashi, le président de Sharp
Sharp investirait déjà pour passer à l'AMOLED
Cependant, de nombreuses rumeurs affirment qu’Apple pourrait changer la technologie de rétroéclairage de ces smartphones à l'horizon de 2018. Aujourd’hui, les écrans de l’iPhone fonctionnent avec des cristaux liquides rétroéclairés. Demain, le LCD pourrait céder sa place à l’OLED. Et plus précisément à l’AMOLED, une des spécialités de Samsung. Cette technologie, encore jugée trop chère il y a un ou deux ans, est devenue en 6 mois beaucoup plus économique à produire, à en juger par des études récentes. Un argument supplémentaire pour convaincre Tim Cook. Le premier iPhone avec écran AMOLED pourrait voir le jour en septembre 2018.
Pourquoi aussi longtemps ? Parce que cette migration vers l’AMOLED demande un certain temps d’adaptation de la part des fabricants de dalles, car les lignes de production ne sont pas les mêmes. Ces derniers mois, des fuites affirment que plusieurs constructeurs investissent lourdement pour se tenir prêts : LG Display, Japan Display, AU Optronics ou encore Innolux. Ce serait également le cas de Sharp Display. Selon une rumeur relayée par la publication taïwanaise Digitimes, source pas toujours très fiable, Sharp, sous l’impulsion de son nouveau propriétaire (et l’argent frais qu’il injectera), développera trois lignes de productions dédiées aux écrans AMOLED. La capacité de production de ces trois lignes frôlerait les 10 millions d’écrans par mois.
Juste à temps pour l'iPhone de 2018 ?
Cependant, comme pour tous les autres fabricants de dalles, il faudra certainement un an et demi à Sharp avant que ses premières lignes de production fonctionnent à plein régime. Un délai acceptable pour être en mesure de répondre à temps à un appel d’offres de la firme américaine. Il serait d’ailleurs étonnant que Sharp et Foxconn ne mettent pas dans la balance leur nouvelle relation pour emporter une plus grosse partie du contrat. Rappelons que les études récentes sur le marché des écrans affirment que Sharp Display a cédé sa place à son compatriote Japan Display en tant que fournisseur principal d’écran d’Apple. Une place qu’il pourrait donc reprendre grâce à Foxconn.