Qui peut le plus peut le moins ? Pas nécessairement pour Samsung. C'est sûr. Le Coréen en a sous le pied et il le montre chaque année avec ses Galaxy S et Note mais, lorsqu'il est question de faire des compromis pour tirer les prix vers le bas, ses choix sont souvent plus critiquables. Les consommateurs ne se sont d'ailleurs pas gênés à la sortie du Galaxy J1 de 2015 mais l'heure de la revanche a sonné. Le smartphone est de retour dans une version 2016 pour environ 160 ?. Samsung a-t-il fini par apprendre de ses erreurs ?
A la lecture de la fiche technique, il semblerait bien que oui. Premier changement d'importance, le Galaxy J1 (2016) est compatible 4G. Une bonne nouvelle qui en cache une autre puisqu'elle est évidemment liée au chipset, remplacé par un modèle quad-core plus véloce. La mémoire a également été augmentée au passage, tout comme la taille de l'écran et la capacité de la batterie d'ailleurs. Voici en détail ce que renferme le smartphone :
- Android 5.1 Lollipop + Touchwiz
- écran AMOLED WVGA (800 x 480 pixels) de 4,5 pouces
- chipset Exynos 3475 avec CPU quad-core Cortex-A7 cadencé à 1,3 GHz
- GPU Mali-T720
- 1 Go de RAM
- 8 Go de mémoire interne (+ microSD)
- connectivités 4G (cat. 4) / Wi-Fi / NFC / Bluetooth / GPS
- appareil photo principal 5 mégapixels avec flash LED
- webcam 2 mégapixels
- batterie 2050 mAh
- dimensions : 132,6 x 69,3 x 8,9 mm
- poids : 131 grammes
Le Galaxy J1 semble donc apporter de nombreuses améliorations cette année mais ce n'est pas le tout d'être bien équipé. Voyons donc ce qu'il en est à l'usage.
Sobre et ergonomique
Pas de surprise au déballage. Nous retrouvons les lignes des derniers smartphones de Samsung avec les éléments habituels : le bouton mécanique sous l'écran, l'appareil photo carré au dos et le cadre métallisé (mais en plastique, bien sûr). Notez que la couleur de ce dernier varie avec le coloris : argent pour le noir et or... pour l'or. Samsung a tout de même évité le total-look or en entourant l'écran d'un panneau noir qui monte jusqu'au niveau du haut-parleur, des capteurs de luminosité/proximité et de la webcam. C'est assez joli. Nous le retrouvons aussi sur notre modèle noir mais c'est évidemment moins flagrant. Le tout est plutôt bien assemblé. Un joli petit smartphone en somme, que l'on prend également plaisir à manipuler.
Les dimensions menues et les tranches biseautées pour suivre l'arrondi du capot amovible permettent une prise en main ferme et confortable alors que les boutons sont judicieusement répartis sur les tranches. L'alimentation est à droite, au niveau du pouce, alors que le majeur ou l'index servira à régler le volume à l'opposé pour les droitiers. S'ajoutent à cela un port microUSB sur la tranche inférieure et une prise jack sur celle du haut pour éviter que les câbles ne s'emmêlent si vous utilisez les deux en même temps.
Pas de trappe ni de tiroir en revanche puisque, comme indiqué plus tôt, le capot est ici amovible. Il faudra d'ailleurs le retirer, à l'aide d'une petite encoche, pour insérer une carte mémoire. Et la carte micro-SIM ? Il faudra en plus retirer la batterie. Pas très pratique mais, au moins, la batterie est amovible aussi. Si vous êtes du genre à en prévoir une de secours, c'est donc possible avec le Galaxy J1 (2016). Ca peut aussi dépanner en cas de freeze du système. Avec Android, mieux vaut être préparé à tout !
Pour finir, notons que l'appareil photo dépasse très légèrement au dos sans pour autant gêner la prise en main. Il s'arrête en fait au même niveau que le petit renfort prévu pour éviter l'obstruction du haut-parleur à sa gauche lorsque le smartphone est posé à plat. Tout semble avoir été mûrement réfléchi et c'est bon de le constater. Sans prétention, Samsung livre finalement un entrée de gamme raffiné et à l'ergonomie presque irréprochable.
L?AMOLED sauve l?écran
L'écran est une autre bonne surprise même si, disons-le franchement, la définition de 800 x 480 pixels est ridicule sur une diagonale de 4,5 pouces. Le zoom sera donc votre meilleur ami pour naviguer sur internet. Mais où est donc la bonne surprise alors ? C'est la technologie d'affichage. Samsung a opté pour de l'AMOLED et cela se remarque immédiatement. Les couleurs sont éclatantes malgré une petite tendance à tirer sur le jaune, la luminosité est bonne, les angles de vision sont bien ouverts... Comparé aux dalles que l'on trouve habituellement dans cette catégorie de prix (TFT ou IPS), on pourrait même dire que l'on s'en prend plein les yeux et cela compense largement la définition peu élevée. D'autant que cela ne gêne pas vraiment pour visualiser des photos et vidéos ou jouer. Et encore moins pour naviguer dans les menus d'Android.
TouchWiz en sous-poids, et ça lui va bien !
L'OS de Google est ici livré en version 5.1 Lollipop. Ce n'est donc pas la dernière en date mais ce n'est pas surprenant. Samsung accuse toujours d'un temps de retard sur l'entrée de gamme et, autant le dire tout de suite, il propose rarement des mises à jour sur ce segment. Il faudra donc très certainement s'en contenter. La bonne nouvelle, c'est qu'avec Lollipop se présente une version très légère de Touchwiz. Enfin légère sur les gadgets et fonctions additionnelles mais certainement pas sur les couleurs des menus et applications système. C'est toujours aussi criard et vous n'y échapperez pas en changeant de thèmes ici puisqu'il n'y en a tout simplement pas. Cela fait justement partie des éléments réservés aux modèles plus huppés.
Que reste-t-il alors ? Vraiment pas grand-chose : le bandeau de réglages rapides à faire défiler dans le centre de notifications, le bouton « tout fermer » dans le gestionnaire de multitâche, l'organisation mieux pensée des Paramètres, le mode Ultra économie d'énergie, le clavier avec emojis intégrés et une poignée d'applications. Nous avons surtout apprécié le lecteur vidéo plutôt complet et Smart Manager pour la maintenance et la sécurité avec Knox. Vous trouverez également S Planner à la place du calendrier natif et Galaxy Apps pour épauler le Play Store qui devient donc une étape obligatoire avant de pouvoir profiter du Galaxy J1 (2016). A noter que 4 Go de mémoire sont disponibles pour de nouvelles applications (sur 8 annoncés), en plus du port microSD acceptant les cartes jusqu'à 128 Go.
Samsung a certainement fait un choix judicieux en décidant d'alléger sa surcouche. On s'y retrouve assez facilement et c'est évidemment une bonne chose pour un smartphone abordable et, donc, susceptible d'intéresser les « débutants ». Cela permet par ailleurs d'assurer une certaine réactivité au système puisque l'Exynos 3475 n'est pas un foudre de guerre non plus. Vous n'échapperez pas à quelques ralentissements ci et là mais force est de reconnaître que la navigation reste fluide en général et que les applications se lancent plutôt rapidement même si le chargement qui suit est parfois un peu long. Jongler avec celles qui sont ouvertes est également assez rapide malgré la mémoire vive un peu chiche (1 Go).
Des performances honorables pour le divertissement occasionnel
C'est évidemment en multimédia que le bat blesse, même si le Galaxy J1 (2016) ne s'en sort encore pas si mal compte tenu de son équipement. Il parviendra notamment à lire des vidéos jusqu'en Full HD (même si ce n'est pas très utile compte tenu de l'écran), et cela à partir de nombreux codecs grâce au lecteur plutôt complet de Samsung. Même les sous-titres sont pris en charge. Ce n'est pas trop mal non plus en lecture audio même s'il faudra se contenter de Play Musique en natif et privilégier l'écoute au casque, le haut-parleur délivrant un son incomplet avec du souffle en plus d'être mal positionné au dos.
Le bilan est un peu moins bon en jeu. Les joueurs occasionnels y trouveront leur compte puisque les titres 2D ou 3D assez basiques tournent bien mais le Mali-T720 commence déjà à montrer ses faiblesses avec Angry Birds Go! et Dead Trigger 2. L'action peut saccader. Même avec le niveau de détails et les effets réduits au minimum. S'ajoute à cela une dalle tactile un peu capricieuse. Il nous est arrivé de perdre le contact en gardant le pouce appuyé dessus. Pas très pratique pour les FPS et autres jeux un peu nerveux. Déjà que la taille n'est pas optimale, entre les pouces qui se chevauchent et la fatigue oculaire...
Pour en finir avec les performances, nous avons comme toujours lancé quelques benchmarks. Les résultats obtenus placent le Galaxy J1 (2016) au niveau des plateformes sous Snapdragon 210, même s'il semble faire un peu mieux en pratique. Il rame en tout cas bien moins que le Desire 530 de HTC, mais la plus faible définition de l'écran aide peut-être aussi... Samsung a au moins le mérite de proposer une configuration équilibrée.
Pas d'améliorations en photo
C'est finalement en photo que le nouvel entrée de gamme déçoit le plus. C'était d'ailleurs à prévoir. C'est pratiquement le seul domaine dans lequel l'équipement du modèle de 2015 a été conservé. Déjà que ce n'était pas glorieux en son temps, le contraste avec la concurrence actuelle est plus fort encore. Les clichés délivrés par le capteur principal de 5 mégapixels manquent cruellement de piqué et de détails en plus de présenter des couleurs ternes. Reste la luminosité, généralement bien équilibrée. Encore faut-il qu'il y en ait puisque les clichés deviennent rapidement sombres autrement, avec une accentuation de tous les problèmes évoqués précédemment en prime.
Il ne faudra par ailleurs pas trop compter sur les réglages pour compenser. L'application en propose quelques uns avec son mode Pro (exposition, ISO, balance des blancs) mais les utiliser n'altèrent pratiquement pas les résultats... On finit donc par n'utiliser plus que le déclencheur et les deux boutons qui l'entourent et permettent de passer sur la webcam de 2 mégapixels ou sur l'enregistrement vidéo (720p).
Un bon entrée de gamme pour Samsung
Le premier Galaxy J1 était particulièrement décevant mais Samsung tient sa revanche. Si le nouveau modèle ne brille toujours pas en photo, il se rattrape dans tous les autres domaines et se révèle être un smartphone plutôt complet et efficace pour qui ne souhaite pas dépenser une fortune. Outre les fonctions de base qu'il assure très bien (téléphone, messagerie...) et une autonomie dans la moyenne haute, le Galaxy J1 (2016) pourra aussi divertir entre deux rendez-vous. Il faudra toutefois éviter les sessions multimédia trop longues à cause de l?écran un peu étriqué et les éventuels ralentissements qui irriteront à la longue. Rien d'anormal à ce prix.