Tout savoir sur : Le départ d’Andy Rubin cacherait un changement stratégique pour Android
Depuis le départ d’Andy Rubin de la direction d’Android, de nombreux articles spéculent sur les raisons derrière le limogeage du père de l’OS mobile. La majorité évoque des dissensions entre le développeur et le patron de Google, Larry Page. Parmi les analyses les plus poussées, celle de Businessinsider nous parait la plus intéressante. En effet, grâce à des témoignages d’anciens employés de Google (à prendre évidemment avec toutes les précautions que cela exige), celui-ci met entièrement de côté l’hypothèse de l’incompatibilité d’humeur et évoque des différences de points de vue sur la vision à long terme d’Android et des services Google. Voici la petite histoire.
Tout démarre dès le rachat par Google d’Android. Pour Andy Rubin, l’OS est d’abord son bébé. Il le façonne comme un environnement facile à prendre en main, aussi bien pour les développeurs que les usagers. Larry Page, lui, le voir comme une façon de mettre des bâtons dans les roues d’Apple. Pour lui, hors de question de laisser Steve Jobs dominer la téléphonie mobile. Android devient ensuite le succès que nous connaissons tous, notamment grâce à ces partenaires équipementiers. Dont Samsung, devenu numéro un mondial de la téléphonie grâce à sa gamme Galaxy. Et Andy Rubin s’en serait inquiété auprès de Larry Page : il considère que la domination de Samsung sur la téléphonie mobile est préjudiciable pour Android, car il estime qu’un jour, Samsung pourrait fabriquer son propre système (ce qu’il tente de faire désespérément d’ailleurs) et délaisser son bébé. Rubin pense que Google devrait avantager sa propre filiale, Motorola. Le patron de Google n’est pas ému par une possible disparition d’Android. Ce qui l’importe ce sont les services en ligne Google : Search, Maps, Mail et YouTube. Que les consommateurs y accèdent depuis Android ou « Samsung OS », pour lui c’est du pareil au même.
Cette vision des choses expliquerait deux détails importants dans cette affaire, outre l’éviction d’Andy Rubin. D’abord, la nomination à la tête de la division Android de Sundar Pichai, architecte de la Google Toolbar. Le développeur indien a la même vision que Larry page sur Android et les applications Google. Depuis sa prise de poste, il a lui-même annoncé Keep, un nouveau service de prise de note, accessible depuis Android, mais également sur le Cloud. Deuxième détail : Motorola. Google n’a jamais privilégié sa filiale. Il ne lui a jamais confié un modèle de Nexus, alors qu’il paraitrait naturel que le constructeur reprenne l’ensemble des activités hardware mobile du groupe. Mais, non. Selon la vision de Larry Page, Google n’aurait racheté Motorola que pour ses précieux brevets, dont certains pourraient enrichir l’interface d’Android et, in fine, optimiser l’accès aux services Google, que ce soit depuis un Motorola, un Samsung, ou un autre smartphone.