Tout savoir sur : Samsung envisage de collecter des informations personnelles et contextuelles
Vous connaissez Minority Report ? Ce livre (et ce film) décrit un monde où toutes les informations sur les individus sont connues, compilées et analysées, parfois pour prévenir un délit, mais souvent pour des raisons plus marketing. Ce doux cauchemar pourrait devenir réalité grâce à Context.
L’information provient de nos confrères du site The Information. Même si ce projet pourrait ne pas aboutir, Context est présenté comme une application qui utilise tous les composants du mobile pour scruter vos habitudes. Il serait ainsi capable de vous offrir une information plus pertinente à certains moments de la journée. Plus loin encore, il serait en mesure de faire des suggestions en fonction des centres d’intérêt et des habitudes de l’utilisateur.
Un mobile qui apprend en fonction de vos habitudes
Quel serait le but de ce service ? Offrir une expérience encore meilleure, voire personnalisée d’un terminal Samsung. Une philosophie que nous retrouvons déjà, dans une moindre mesure, dans le Moto X, Google Now ou Siri d’Apple. Tous les trois ont un point commun : ils apprennent à partir des informations offertes par l’utilisateur pour personnaliser leurs services.
Selon The Information, Context pourrait ne jamais voir le jour. Certains grands managers de la firme coréenne semblent en effet en désaccord quant au potentiel commercial de l’application. Amènerait-elle des consommateurs à acheter un Galaxy ? Pas sûr. Et faudrait-il déjà qu’elle ne les en dissuade pas, car cet espionnage bienveillant est-il vraiment souhaitable ? Cela remettrait bien évidemment en cause la pertinence de l’investissement.
Se différencier sans toucher à l'interface Google ?
L’origine de Context est certainement le point le plus intéressant de toute cette histoire. Revenons en arrière, fin du mois de janvier, quand les patrons de Google et Samsung se sont rencontrés la veille de la vente de Motorola pour discuter des accords qui lient les deux entreprises autour d’Android. Si le coeur d’Android est open source, l’utilisation de la suite Google Mobile Services est, elle, payante, via un accord de licence. Lors de la négociation, Google aurait fermement exprimé son désaccord vis-à-vis des libertés de certains constructeurs (Samsung en premier lieu) à personnaliser l’interface utilisateur, dénaturant l’expérience originelle d’Android.
Or, pour se différencier face à une concurrence toujours plus forte, Samsung joue surtout la carte de l’interface et des applications (et moins celui du design et des matériaux nobles). Si Google refuse les prochaines versions de TouchWiz, Samsung doit chercher une nouvelle piste pour contourner le problème et offrir une valeur ajoutée à ses futurs consommateurs. D’où l’idée de Context. Reste à savoir quelle sera la décision de Samsung quant à la poursuite, ou non, de ce projet. D'autant que depuis le scandale de la NSA, la collecte d'information est devenue un sujet extrêmement sensible.