Le nom de King Digital Entertainment n’est pas forcément connu du grand public. Et pourtant, ses applications ont été téléchargées plusieurs centaines de millions de fois. En revanche, vous devez connaître Candy Crush Saga, son jeu de puzzle gratuit devenu un véritable phénomène de société sur les smartphones. Largement rentable, King Digital Entertainment a souhaité accélérer son développement en entrant en bourse. 22 millions d’actions ont ainsi été vendues au prix de 22,50 $. Soit une levée de fonds de 500 millions de dollars environ. Mais là s’arrête la belle histoire.
Une dévalorisation de 16 %
Car la première journée de cotation pour King Digital Entertainment s’est soldée par un recul de la valeur du titre de 16 %, passant des 22,50 $ initiaux à 18,90 $. La valorisation de l’entreprise est alors passée de 7,5 milliards de dollars à son entrée en bourse à 6 milliards de dollars. Voilà qui refroidit. Selon certains analystes financiers, interrogés par Reuters, le prix de King Digital Entertainment était surévalué, malgré une très bonne rentabilité financière. Car Candy Crush Saga, téléchargé plus de 500 millions de fois, génère les trois quarts des revenus de l’entreprise. Et parvenir à créer un jeu qui rencontrera le même succès est presque impossible. Sur les 180 jeux Web et mobiles, rares sont ceux qui ont atteint le seuil de rentabilité.
Un premier jour de cotation difficile pour tous
Les analystes financiers relèvent d’ailleurs de nombreuses similitudes entre l’introduction en bourse de King Digital et celle de Zynga. Pour ceux qui ne connaissent pas, Zynga est l’éditeur de tous les jeux finissant par « ville » : Farmville, Cityville, Chefville, Castleville, Coasterville, etc. Le premier jour de cotation, l’action Zynga a également reculé, ici de 4 %, ramenant la valorisation de l’entreprise autour des 4 milliards de dollars. Et chez Zynga aussi, Farmville a eu un tel succès que les autres jeux de l’éditeur ont été totalement occultés.
Une entreprise solide et rentable
C’est sur le long terme que King Digital Entertainment sera jugé par les investisseurs boursiers. Les chiffres actuels de l’entreprise donnent presque le tournis : 1,4 milliard de parties sont jouées chaque jour par les 144 millions d’utilisateurs actifs. Candy Crush a généré à lui seul quelque 600 millions de dollars de bénéfice sur le seul quatrième trimestre 2013 (soit 30 fois plus qu’au quatrième trimestre 2012). Sur l’année 2013, King devrait générer 714 millions de dollars de bénéfice avant impôt. Il n’y a donc pas de quoi s’inquiéter, mais si l’éditeur britannique, qui se croyait à l’abri de tout (surtout depuis qu’il avait réussi à déposer la marque « Candy ») a certainement été un peu vexé.