Voilà donc le grand retour des deux géants de la téléphonie mobile devant le tribunal de San Jose, en Californie. Suite à une médiation entre J.K. Shin et Tim Cook, qui s’est déroulée durant le Mobile World Congress et qui s’est soldée par un échec, Apple et Samsung devront passer par la case procès pour statuer une seconde fois sur les différentes violations de brevets que l’un reproche à l’autre, et vice-versa.
La première journée du procès, raconté par plusieurs médias, notamment le Wall Street Journal, et le quotidien local San Jose Mercury News, était consacrée au choix du jury et aux déclarations introductives des deux entreprises, expliquant chacune pourquoi elles estiment que l’autre a délibérément copié son concurrent.
Apple joue à domicile, en terrain conquis
Tout d’abord, le jury est très différent de celui du premier procès. Pas d’ingénieur ici pour expliquer aux autres les tenants et les aboutissants des brevets et du procès. Si les débats seront techniques, les jurés seront certainement un peu dépassés. Nous pourrions donc penser qu’avec un jury différent, Samsung pourrait prendre l’avantage. Mais pas forcément : rappelons qu’il s’agit d’un procès qui se déroule aux États-Unis. Apple y est fortement implanté. Tous les jurés avouent ne pas être vraiment familiers des produits Samsung, mais chacun possède au moins un produit Apple, voire même un iPhone. Difficile dans ces conditions d’être totalement objectif.
Concernant les déclarations des avocats, ils ont chacun dévoilé une partie de leur stratégie pour convaincre le tribunal. Le premier à avoir pris la parole est l’avocat d’Apple, Harold McElhinny, qui a diffusé la toute première présentation de l’iPhone, réalisée par Steve Jobs. En appuyant sur la fibre nostalgique et patriotique, il a expliqué que le design des Galaxy de Samsung (smartphones et tablettes) était un « copier-coller » de celle de l’iPhone et de l’iPad.
Google, victime collatérale de la guerre des brevets ?
Son rival, John Quinn, avocat du groupe coréen, a choisi de porter le débat, et le combat, sur une autre échelle. Il accuse Apple d’avoir violé des brevets non pas inhérents à Samsung, mais à l’ensemble de l’écosystème Android. Samsung espère ainsi s’adjoindre Google comme allié dans cette nouvelle guerre, et pourquoi pas d’autres constructeurs. Andy Rubin, le créateur original du système d’exploitation mobile pourrait même témoigner en faveur de Samsung.
L’affrontement d’Apple et Samsung a toujours été centré sur les produits qu’ils produisent. Mais Apple étant maître de son OS, contrairement à Samsung qui ne fait qu’adapter Android à ses besoins, le géant coréen était jusqu’à présent défavorisé. En ramenant Android dans la partie, et par extension son propriétaire Google, l’équilibre des forces pourrait tourner en sa faveur.