L'Ascend P6 aurait dû être un véritable petit bijou de technologie. Il n'en avait finalement que l'apparence. Huawei relance le pari avec l'Ascend P7 et espère cette fois bien l'emporter. Il a en tout cas tout fait pour.
Le nouveau modèle conserve les forces de l'ancien, à savoir son design élancé et un prix attractif : 449 ?, nu. La configuration faiblarde, en revanche, a bien été balayée. Le constructeur a développé un chipset plus puissant pour l'occasion et choisi des composants plus actuels. Voici un rappel de la fiche technique de l'Ascend P7 :
- Android 4.4.2 KitKat + Emotion 2.3
- écran IPS LCD Full HD (1920 x 1080 pixels) de 5 pouces
- processeur quad-core Kirin 910T 1,8 GHz
- GPU Mali-450
- 2 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne + microSD
- APN 13 mégapixels
- webcam 8 mégapixels
- connectivités 4G (cat. 4), NFC, Wi-Fi a/b/g/n, Bluetooth 4.0
- batterie 2500 mAh
- dimensions : 139,8 x 68,8 x 6,5 mm
- poids : 124 grammes
Sur le papier, tout y est. Reste à savoir si cette bonne impression se prolonge une fois le smartphone en main et, surtout, si l'expérience est aussi bonne que celle offerte par les meilleurs smartphones du moment.
Un Ascend P6 XXL
S'il y a bien une chose qui nous a séduit chez l'Ascend P6, c'est son design. Du coup, Huawei a décidé de le conserver en grande partie, sans oublier de gommer les quelques fausses notes du point de vue ergonomique. L'Ascend P7 est plus grand, à peine plus épais que son prédécesseur (6,5 mm, contre 6,18 mm) et désormais orné de deux jolies plaques de verre dont il nous tarde de tester la résistance aux chocs et rayures.
La première protège l'écran, la webcam et les différents capteurs à l'avant. La deuxième ajoute à l'impression de profondeur du motif imprimé à l'arrière et se révèle agréable au toucher, douce et peu glissante (pour éviter les chutes). Elle a évidemment été percée au niveau de l'appareil photo et du flash en haut, mais aussi du haut-parleur en bas. Soulignons que, malgré cet ajout, l'Ascend P7 conserve un poids des plus raisonnables : 124 grammes.
Le bouton d'alimentation est désormais circulaire et rappelle celui de la gamme Xperia de Sony.
Ces deux plaques de verre reposent sur un cadre en aluminium qui compose les tranches latérales et supérieure, où ont été dispersées boutons et connectiques. Les emplacements micro-SIM/microSD, les boutons d'alimentation et du volume à droite. La prise casque a été déplacée en haut et libérée du petit cache/clé facile à perdre que l'on trouvait avec l'Ascend P6. Le port microUSB, lui, occupe désormais la tranche inférieure, légèrement remodelée aux extrémités mais toujours arrondie pour plus de confort.
La clé qui permet d'ouvrir les tiroirs SIM et microSD est désormais fourni en accessoire, dans la boîte.
Emotion UI gagne en fonctionnalités
En allongeant son smartphone, Huawei a eu la bonne idée d'intervertir les boutons d'alimentation et de volume à droite. Pas besoin de se contorsionner pour le sortir de veille, donc. Le premier tombe pile au niveau du pouce. Une pression et l'écran Full HD de 5 pouces s'illumine. Un bel écran, fin (445 pixels par pouce) et lumineux. Quant aux angles de vision, ils sont relativement larges.
Un glissement permettra de le déverrouiller et d'accéder à l'interface de Huawei, Emotion 2.3. Ajoutée à Android 4.4.2 KitKat, elle se distingue de l'interface de Google par l'absence d'un menu Applications et quelques ajouts sympathiques : des thèmes, un raccourci vers les Paramètres dans le centre de notifications (en plus des réglages rapides), des applications flottantes, un gestionnaire de notifications ou encore différents réglages pour contrôler l'autonomie. Une interface simplifiée est également présente pour les débutants.
Les applications flottantes permettent de faire deux choses en même temps.
Du côté logiciel, Google fournit déjà une suite complète avec Android. Huawei a eu la bonne idée d'éviter les doublons et y ajoute finalement peu d'applications. On y trouve notamment une lampe torche, un carnet de note, un dictaphone, une radio FM, un centre de mises à jour, une loupe (avec l'APN) ou encore une application Miroir pour terminer son maquillage dans le métro (avec la webcam de 8 mégapixels). La suite bureautique Polaris Office 4.0 est également fournie, en plus d'une application permettant de paramétrer des « tags » NFC puisque le smartphone a été doté d'une telle connectivité.
Le fameux Me Widget a été décomposé en plusieurs widgets normaux. Les deux appareils photos embarqués sont mis à profit dans les applications Agrandisseur et Miroir.
Des performances plus que correctes, mais dignes d'un haut de gamme de 2013
Le processeur quad-core HiSilicon Kirin 910T (Cortex-A9 1,8 GHz), couplé à 2 Go de RAM, fait plutôt bien son travail. La navigation est généralement fluide, même si quelques ralentissements s'invitent parfois à la fête. Rien de rédhibitoire toutefois. La bonne impression se confirme sur les benchmarks. L'Ascend P7 obtient près de 25 000 points sur AnTuTu, un score supérieur de près de 10 000 points à celui de son prédécesseur, mais toujours bien en deçà de ce qu'obtiennent les smartphones sous Snapdragon 801.
L'Ascend P7 n'est pas un foudre de guerre mais il ne s'en sort pas si mal sur AnTuTu et 3DMark.
Cela se traduit par un décodage sans peine des formats vidéos les plus fréquents et ce, jusqu'en HD 1080p. De quoi profiter pleinement de ce bel écran de 5 pouces, tandis que le haut-parleur n'est pas en reste. Puissant et clair, il fera également de ce smartphone un bon baladeur audio, d'autant que Huawei fournit une application dédiée pour cela : Musique, dont l'avantage est d'offrir les commandes de lecture sur l'écran de verrouillage. Play Musique (de Google) est évidemment présent.
L'écran de verrouillage affiche les pochettes d'albums associées aux morceaux en lecture dans Musique.
Le bilan est tout aussi positif en jeu, malgré un GPU Mali-450 un peu daté. Angry Birds Go !, Minigore 2 tourneront sans souci. Dead Trigger 2, également. Tout comme N.O.V.A. 3, en fait. C'est donc une bonne surprise.
Une fonction photo un peu décevante
Huawei met également en avant les qualités optiques de son dernier smartphone, comme il l'avait fait avec l'Ascend P6. Malheureusement, si ce dernier nous avait réservé une agréable surprise, les évolutions apportées avec l'Ascend P7 ne sont pas à la hauteur de nos attentes, ni même de celles apportées par la concurrence dans le domaine.
L'interface photo est classique chez Huawei mais intègre quelques nouveaux modes, comme Meilleure photo, Note audio ou Contrôle du son (pour déclencher à la voix).
L'APN de 13 mégapixels embarqué produit des clichés corrects, mais qui manquent parfois de détails et de piqué. Cela ne s'arrange évidemment pas lorsque la lumière vient à manquer. Le bruit est bien contrôlé, mais les textures beaucoup trop lissées. Les quelques modes et réglages proposés n'y changeront rien. Du côté de la vidéo, l'écart se creuse encore. Pas d'enregistrement 4K ici, mais de la Full HD plutôt moyenne.
Photo prise avec le Huawei Ascend P7
La webcam, en revanche, est sans doute la meilleure que l'on puisse trouver sur un smartphone avec sa résolution de 8 mégapixels et son grand angle. Encore faut-il en avoir l'utilité, évidemment.
Toujours pas aussi performant que beau, mais presque !
L'Ascend P7 ne manque pas d'atouts pour séduire. Le prix et le design devrait une nouvelle fois faire mouche. Pour le reste, Huawei a bien revu sa copie. Il ne commet cette fois pas d'impair sur les connectivités en dotant son smartphone de la 4G et du NFC. Le bilan est un peu plus mitigé du côté des performances et dépendra du type d'utilisateurs.
Les moins exigeants y trouveront leur compte. Le smartphone s'est révélé capable de venir à bout de toutes les tâches. Il affiche cependant quelques faiblesses sur les benchmarks, lesquels le décrédibilisent face à des concurrents tels que le Galaxy S5, le Xperia Z2 ou le One (M8), également meilleurs en photo. Cela dit, à 449 ?, il est le haut de gamme le plus accessible du catalogue 2014... en attendant l'arrivée du OnePlus One.