Tout savoir sur : Un smartphone Android sur quatre seulement est compatible avec Android Wear
Tous les mois, nous relayons avec assiduité les derniers chiffres de la fragmentation d’Android, constatant avec surprise que les versions antédiluviennes du système d’exploitation de Google résistent particulièrement bien à l’arrivée de nouvelles versions. Lors du dernier rapport de la firme de Moutain View, lequel date du 4 juin dernier, Jelly Bean 4.1 était la version la plus utilisée (29 %), derrière Jelly Bean 4.2 (19,1 %) et Gingerbread (14,9 %). N’arrivaient qu’en quatrième et sixième positions KitKat (13,6 %) et Jelly Bean 4.3 (10,3 %), séparés par Ice Cream Sandwich (12,3 %). Une incroyable persistance des anciennes versions qui a malheureusement un contrecoup : certaines innovations à venir dès cette année (et même cet été) ne seront compatibles qu’avec un quart de la base installée d’Android.
Android Wear risque d'être freiné par la fragmentation
C’est notamment le cas d’Android Wear. Les trois montres présentées lors du Google I/O de la semaine dernière (Moto 360, Gear Live et G Watch, respectivement de Motorola, Samsung et LG) se connectent à un smartphone grâce à une application companion. Cette dernière n’est compatible qu’à partir d’Android 4.3. Soit avec 23,9 % des smartphones sous Android. Moins d’un mobile sur quatre.
Deux causes à ce problème. D’abord, les mobiles ne sont pas systématiquement mis à jour par leurs constructeurs, même en Jelly Bean 4.3. Question de ressources certainement. Question de puissance également. Ensuite, de nombreuses nouveautés sur le premier semestre (et certainement sur le second) fonctionnent sur Jelly Bean 4.2, alors que KitKat est proposé par Google depuis la sortie du Nexus 5, en octobre dernier (soit 9 mois). Selon nos constatations, la faute en revient souvent au fondeur qui doit faire l’effort d’adapter ses chipsets à chaque mouture d’Android. Voilà pourquoi Jelly Bean 4.3 est presque systématiquement présent sur Snapdragon 400 et que Jelly Bean 4.2 anime les smartphones sous MediaTek. Mais la faute est partagée avec les constructeurs : ils choisissent les fondeurs et n'exercent pas forcément de pression sur leurs fournisseurs.
Des trois montres, la G Watch aurait le plus à craindre de cette fragmentation
Pour la Gear Live, pas de souci : Samsung vient de présenter le renouvellement de l’ensemble de ses terminaux entrée de gamme, tous sous KitKat. La montre du géant coréen, qui fonctionnera principalement avec les Galaxy (et certainement un peu moins avec les autres marques, voire par du tout) profitera donc de ce renouvellement et contribuera naturellement à la montée en puissance d’Android KitKat.
Pour LG, c’est une autre affaire. Car la marque capitalise sur l’ouverture de sa montre pour dépasser sa seule base installée de smartphones. Elle compte donc toucher d’autres utilisateurs. Ce devrait également être le cas pour Motorola (dans une moindre mesure), et (surtout) pour Asus, certaines rumeurs affirmant que le Taïwanais travaille sur une montre particulièrement agressive commercialement. Qui dit prix agressif, produit volumique très grand public. Or, ce positionnement pourrait lui jouer des tours.
Une répercussion aussi sur Android TV et Android Auto ?
Les prochains chiffres de la fragmentation de Google sont attendus dans quelques jours (certainement courant de semaine prochaine). La répartition devrait montrer une nouvelle fois que KitKat continue de progresser au détriment de Jelly Bean 4.1. Mais au dernier comptage, Jelly Bean 4.2 continuait de progresser. Un comble à la veille du lancement d’Android L, qui pourrait également avoir des répercussions sur Android Auto ou Android TV. Google pourrait donc être plus sévère encore à l’avenir.