Tout savoir sur : Microsoft réfléchirait-il vraiment au rapprochement de Lumia et d’Android ?
La semaine dernière, deux rumeurs ont mis notre capacité d’analyse à rude épreuve. Non seulement sur leur véracité, mais aussi sur leur implication. Voilà pourquoi nous avons pris le temps de la réflexion pour écrire ces quelques lignes. Selon elles, Microsoft tendrait à adopter plus amplement le système Android. Et les deux rumeurs n’évoquent pas la gamme Nokia X, renouvelée le mois dernier. Elles parlent des Lumia.
Un vrai Lumia sous Android ?
La première rumeur vient du serial leaker @evleaks qui a posté un message sur son compte Twitter sans équivoque : un smartphone Lumia animé par Android serait en chemin. Et il serait l’un des premiers à adopter la nouvelle signature transitoire des smartphones « Nokia by Microsoft ». Une information qui a de considérables conséquences. Cela voudrait-il simplement dire qu’un Lumia X, sorte de croisement génétique entre un Lumia et un Nokia X, serait en chemin ? Ou est-ce vraiment un Lumia, identifié comme tel, mais sans Windows Phone (ce qui serait une première) ? Nous pencherions pour la première solution. Avec le succès du Nokia X, qui a engendré son renouvellement rapide, Microsoft accentuerait son développement.
Deux raisons pourraient pousser le géant de Redmond à impliquer la gamme Lumia. D’abord une montée en gamme. Les Nokia X sont des smartphones entrée de gamme. La marque Lumia est clairement au-dessus. Ensuite, une accélération de l’abandon de la marque Nokia, même si, pour Nokia X, Microsoft dispose des droits d’exploitation pour 10 ans. Des indiscrétions précédentes indiquaient que Microsoft n’en profiterait pas aussi longtemps. Seulement, nous nous posons une question : pourquoi ne pas utiliser la marque Asha pour prendre la succession des Nokia X et abandonner la marque finlandaise ? Celle-ci vivote depuis Barcelone et ne représente plus un intérêt stratégique.
Windows Phone bientôt compatible Android ?
La seconde rumeur vient du journaliste de The Verge, Tom Warren. Ce dernier a posté sur son compte Twitter un message qui indique que la plate-forme Nokia X est un développement à long terme et que Microsoft travaille sur la compatibilité de Windows Phone et Windows RT avec les applications Android. Une compatibilité certainement à l’image de BlackBerry ou Sailfish OS par exemple, et qui passera par la signature d’un partenariat avec une boutique applicative alternative pour remplacer le Play Store (que Google n’offrira jamais à Microsoft). L’intérêt à court terme d’une telle compatibilité serait d’augmenter drastiquement le nombre d’applications compatibles avec les OS des smartphones et tablettes Microsoft. Et cela augmenterait d’une certaine manière l’attractivité de la plate-forme auprès du grand public (parfois frustré de constater l’indisponibilité sur Windows Phone de quelques applications incontournables, comme BBM qui n'arrivera que dans quelques semaines).
Une vision opportuniste, pas stratégique
Mais, à long terme, c’est la mort assurée de Windows Phone. Ou plutôt sa lente migration avec un statut bancal entre vrai système d’exploitation et fausse surcouche applicative. Car, s’il devient compatible Android, pour quelles raisons les développeurs iraient s’enquiquiner à continuer d’y développer une version spécifique ? Aucune, bien sûr. Ce serait du temps et de l’argent de perdu. Et si les développeurs arrêtent de créer des applications spécifiques (au moins dans leur version avec peut-être une compatibilité avec Xbox Live), le Marketplace perd de sa pertinence, de son attractivité. Sans nouveauté régulière, la clientèle s’étiole et le service fermera, indubitablement.
Contrairement à BlackBerry, qui perd en vitesse et n’a plus les moyens de séduire les développeurs, Microsoft peut compter sur une large gamme de terminaux et de PC pour continuer à attirer des concepteurs d’applications. La mutualisation des kits de développements Windows / Windows RT / Windows Phone (avec, à la clé, la disparition de l’un d’ente eux) va dans ce sens. La compatibilité avec Android serait, à notre sens, contre-productive et freinerait la stratégie de convergence souhaitée par Microsoft. Nous avons du mal à croire ces deux rumeurs, même si elles ne sont pas totalement dénuées de sens.