Tout savoir sur : Amazon lance son concurrent du Passbook d'Apple
Depuis plusieurs années, les banques, les services monétiques du type Visa ou Mastercard, les opérateurs et les constructeurs travaillent à introduire des moyens de paiement sécurisés dans le smartphone. Ce dernier remplacera alors certainement dans un futur pas si lointain notre portefeuille traditionnel. Mais ils sont loin d’être les seuls. Les éditeurs de système d’exploitation pour smartphones s’introduisent dans les débats. Après Apple (Passbook), Google (Wallet) ou encore Microsoft (Windows Phone Wallet), c’est au tour d’Amazon (si l’on considère Kindle comme un système à part entière) d’entrer en scène.
Le marchand en ligne vient de présenter Amazon Wallet dont le principe reprend, dans un premier temps, celui du Passbook d’Apple. Il s’agira donc d’un porte-carte virtuel dans lequel il est possible d’enregistrer des cartes de fidélité, des cartes cadeaux prépayées et des bons de réduction (liste des partenaires via le lien). Il sera même possible de vérifier le solde d’une carte cadeau, ce qui peut-être pratique. L’application présente la liste de vos cartes, affiche ses informations en plein écran, sous la firme d’un code-barre, d’un QR code, d’un texte ou d’une image. Le tout est sauvegardé sur un serveur en ligne, accessible à tout moment depuis l’application (compatible Android Ice Cream Sandwitch ou supérieur et Kindle Fire), ainsi que sur l’interface de gestion sur le site Internet. Le service est aujourd'hui réservé aux consommateurs américains.
Amazon fait l'impasse sur le paiement
Vous remarquerez que pour un porte-carte électronique de l’un des plus grands (sinon le plus grand) sites marchands au monde, il manque une fonctionnalité importante : l’enregistrement d’une carte de paiement. Et si vous avez fait le lien entre votre carte bleue et votre compte Amazon, la première n’apparaîtra pas dans Amazon Wallet. Ce qui veut dire qu’Amazon a délibérément cantonné son application à la gestion de carte de fidélité, contrairement à Google Wallet, par exemple.
L’explication la plus simple serait que l’application Amazon Wallet est aujourd’hui proposée en version beta, avec l’objectif d’être prête pour le lancement commercial du Fire Phone, le smartphone d’Amazon préembarquant l’application (ce qui paraît être le plus logique). Compte tenu du calendrier, Amazon n’était pas en mesure de développer une application complète. L’explication la plus stratégique n’est pas aussi simple. Nous pensons qu’Amazon ne souhaite pas s’engager dans le paiement dématérialisé avec son application pour deux raisons. D’abord, cela reviendra à devoir s’enregistrer lui-même comme facilitateur de paiement (à l’image de PayPal qui est une « banque ») et donc à s’enregistrer en tant que tel. Et ce n’est pas forcément son objectif à court terme.
Ensuite, accepter que ses clients réalisent des paiements via son application implique qu’il accepte que son consommateur aille chez un autre pour effectuer ses achats, ce qui n’est pas compatible avec la stratégie globale d’Amazon. Aux États-Unis, ce dernier touche à tout et a même ouvert une épicerie. Dans une interview accordée à CBS en décembre dernier, Jeff Bezos confirmait que son objectif est d’apporter à ses clients tout ce dont ils auraient besoin. Et il ne se fixe aucune limite. Alors, pourquoi faciliter la vie de sa (potentielle) concurrence ?
