En début de semaine, nous rapportions dans nos colonnes que Facebook pourrait inclure au sein de son Messenger un service d’échange d’argent entre particuliers (qui n’aurait que des avantages à s’étendre vers les professionnels). Cette fuite entrait alors dans une réflexion plus globale autour de la monétisation de l’audience des applications gratuites sur téléphone mobile. Une réflexion qui inclut généralement un volet marketing ou publicitaire, parce que c’est encore le plus simple à mettre en place.
Depuis plusieurs mois, nous vous rapportons les aventures de Snapchat, la cible récurrente de nombreuses propositions de rachat par Facebook, par Google et même par des groupes asiatiques. Cet été, l’application a réalisé un tour de table impliquant deux investisseurs, un fonds d’investissement et un groupe qui pourrait être Yahoo (déjà propriétaire de Flickr et Tumblr). Les deux entreprises pourraient payer 20 millions de dollars chacune pour recevoir 2 % du capital. Soit une valorisation de... 10 milliards de dollars.
De la publicité, bien sûr !
Toutefois, Snapchat n’a jamais réussi à gagner le moindre centime, son service étant entièrement gratuit. Avec une telle capitalisation, il était temps pour Evan Spiegel de démontrer qu’il est capable de gagner des sous (et en faire gagner à ses actionnaires). Mais la monétisation d’audience étant ce qu’elle est (c’est à dire dure), c’est très logiquement vers les annonceurs qu’il devrait se tourner. D'autant que la cible de Snapchat, contrairement à celle de BBM, est particulièrement jeune (13 à 17 ans) : difficile de mettre en place une boutique (où une carte bleue est obligatoire...).
Lors d’une conférence organisée par Vanity Fair, le cofondateur de Snapchat a confirmé que les premières publicités s’afficheront très prochainement. Elle apparaîtra dans le flux des photos et vidéos des services « Stories » et non dans les conversations interpersonnelles. La publicité disparaîtrait évidemment quand le contenu serait effacé. Le patron de Snapchat confirme en outre que les publicités ne seront pas ciblées en fonction du profil des usagers.
Du publirédactionnel virtuel ?
Et ce n’est qu’un début, puisqu’Evan Spiegel devrait élaborer avec les marques des opérations marketing appelées « Discovery » développées en partenariat avec les annonceurs et les groupes médiatiques. Il pourrait s'agir de contenus sponsorisés destinés à faire la promotion de certains produits. Cela n’a pas été confirmé par le jeune entrepreneur, mais les fuites confirment un lancement avant la fin de l’année. Reste à savoir si les marques investiront suffisamment dans ce nouveau support publicitaire et si l’audience sera au rendez-vous. Car c’est le nombre de personnes touchées qui compte, pas le potentiel.
