Test de la Motorola Moto 360 : enfin une belle montre sous Android Wear, et ensuite ?

Après Sony, Samsung et LG, c'est Motorola qui lance sa première montre connectée. Vous la connaissez sans doute. Elle a été baptisée Moto 360 en référence à son écran rond et fait le buzz depuis sa première présentation au mois de mars. Six mois plus tard, elle arrive enfin dans le commerce. Est-ce réellement la meilleure montre sous Android Wear ?

La Rédac LesMobiles - publié le 24/10/2014 à 10h00

Motorola est un nom que beaucoup avaient sans doute oublié avant la fin d'année dernière. Et c'est normal. Le constructeur avait ralenti son activité en se recentrant sur son marché domestique. Un bien pour un mal puisqu'il a pu préparer au mieux son retour sur la scène internationale. Depuis le succès du Moto G, il affiche une santé de fer qui ne devrait pas décliner en cette fin d'année. Le nouveau Moto X a été bien accueilli par la presse et la Moto 360 soulevait les foules bien avant sa sortie.

Il est désormais possible de se procurer la montre de Motorola pour 249 ?. Un prix plus élevé que ceux des G Watch et Gear Live de LG et Samsung avec lesquelles elle partage son système d'exploitation, Android Wear. Autrement dit, elle ne devrait pas en faire beaucoup plus que les autres. Mais, alors, pourquoi dépenser 50 ? de plus, me direz-vous ? La réponse est plutôt simple : le style.

Car on n'achète pas une montre comme on achète un smartphone ou une machine à laver. Elle n'est pas destinée à rester cacher au fond d'une poche ou derrière la porte de la buanderie. Non, une montre se porte au poignet, à la vue de tous. L'apparence a donc autant d'importance que l'aspect pratique. Et Motorola l'a bien compris puisqu'il l'a soignée dans les moindres détails.

On oublirait presque que c'est une smartwatch !

Le premier détail a été la forme. La Moto 360 est la première montre connectée avec un boîtier circulaire. Elle se rapproche ainsi plus d'une montre classique. L'écran suit évidemment la courbure de près pour créer une illusion presque parfaite, grâce aussi à plusieurs cadrans à aiguilles qu'il est possible de choisir. La luminosité est bonne et les angles sont assez ouverts pour ne pas avoir à lever et tourner le poignet afin de lire l'heure.

Motorola Moto 360 : avant

Il suffit malheureusement de s'approcher un peu pour distinguer les pixels. Avec une définition de 320 x 290 pixels (à cause des capteurs de luminosité et proximité en bas) pour un diamètre de 1,56", la résolution est suffisante (205 pixels par pouce) pour afficher des textes lisiblement mais elle ne trompera personne. Les cadrans numériques sont un peu plus lisses mais ils n'ont évidemment pas le même charme.

Pas de plastique !

Arrive ensuite le choix des matériaux. Motorola a tout simplement banni le plastique. Le boîtier est en acier inoxydable clair ou foncé (comme le notre). L'unique bouton, placé sur le côté droit pour rappeler le remontoir d'une montre mécanique, apporte une note dorée dans son pourtour. Le bracelet, lui, est en cuir. Le coloris est évidemment assorti au boîtier : gris dans le premier cas, noir dans le deuxième.

Motorola Moto 360 : bouton

Vous remarquerez que les connectiques ont également été évitées pour ne pas casser la ligne de la montre. Elle se recharge donc sans fil, en la déposant simplement sur un petit socle fourni. Et en plus, c'est pratique ! La seule ouverture est celle du micro, à gauche. Même le cardiofréquencemètre a été intégré de manière discrète au dos.

Motorola Moto 360 : arrière

Tous ces détails font de la Moto 360 une jolie montre que vous n'aurez pas honte de porter. Bien au contraire. Soulignons tout de même que son look et son format un peu imposant (46 mm de diamètre x 11,5 mm de hauteur) la destinent plutôt aux hommes même s'il est possible de la porter sur un petit poignet sans avoir l'air ridicule.

Motorola renoue avec Texas Instrument

Et le design n'est pas le seul aspect sous lequel se différencie la Moto 360 puisque Motorola a opté pour une configuration un peu originale. Pas de Snapdragon 400 ici, ni même d'autre modèle signé Qualcomm. C'est un processeur Omap 3 de Texas Instrument qui anime la montre. Le reste est plutôt commun : 512 Mo de RAM, 4 Go de mémoire interne, vibreur, podomètre, moniteur de fréquence cardiaque, batterie 320 mAh, certification IP67 et Bluetooth 4.0 Low Energy pour se connecter à n'importe quel smartphone tournant sous Android 4.3 (KitKat) ou ultérieur.

Google Now : du simple assistant à système d'exploitation

C'est évidemment l'intérêt d'Android Wear. Il garantit une compatibilité parfaite avec Android puisqu'il en est une extension. Il suffit de télécharger l'application dédiée (Android Wear) pour établir la connexion. C'est simple et rapide. La montre est ensuite entièrement fonctionnelle. Vous y retrouverez l'interface de Google Now, optimisée pour les petits écrans bien sûr.

Motorola Moto 360

Cliquez une fois et vous déclencherez la reconnaissance vocale. Balayez à droite et vous retrouverez les cartes habituelles (météo, trajet, etc) et de nouvelles pour les notifications ou le suivi d'activité. Une fois sur l'une d'entre elles, balayez une nouvelle fois à droite pour la supprimer, à gauche pour découvrir les éventuelles actions possibles ou en bas pour revenir au cadran. Recommencez depuis ce dernier pour activer/désactiver le vibreur.

Motorola Moto 360 : interface

 

Android Wear s'appuie autant sur la montre que le smartphone

Le système fonctionne assez bien mais s'avère très limité puisqu'il ne favorise pas l'action. Il vit au rythme des notifications. Et voilà l'inconvénient d'Android Wear puisque, en temps qu'extension, il n'exécute pas lui même la plupart des applications. C'est donc sur le smartphone que tout se passe. Et rares sont celles à pouvoir être lancées directement depuis la montre.

Il est possible d'initier quelques actions à la voix comme envoyer un message, remplir l'agenda ou déclencher la navigation. Soulignons qu'il est possible de choisir par quelle application passer pour chaque action dans Android Wear (sur le smartphone). La reconnaissance vocale est généralement efficace mais demande parfois un peu de patience. Nous avons également rencontré quelques problèmes avec l'affichage du nom des rues, incomplet et impossible à faire défiler. Pour peu que vous vous trouviez au niveau d'un croisement un peu délicat, il faudra sortir le smartphone à moins de pouvoir écouter les indications.

Motorola Moto 360 : navigation

Encore trop peu d'applications optimisées

Un lanceur d'applications est également caché parmi les exemples de commandes disponibles en lançant la reconnaissance vocale mais la liste est plutôt courte : Activité Cardiaque, Fit et Fréquence cardiaque. Les deux premières permettent de suivre l'activité des derniers jours (fréquence cardiaque et nombre de pas marchés dans une journée) dans des graphiques et définissent des objectifs quotidiens pour se maintenir en forme. La troisième permet de mesurer la fréquence cardiaque ponctuellement. Certaines des applications tierces compatibles s'ajouteront à la liste, mais pas toutes. La seule que nous ayons trouvée est Tinder mais l'interface n'est pas du tout optimisée. Du côté de WhatsApp, il faut attendre de recevoir une notification pour l'ouvrir, retrouver la discussion en cours puis répondre.

Motorola Moto 360 : applications

Android Wear propose un lien vers une sélection d'applications compatibles sur le Play Store. Soulignons que Motorola propose également une application (Connect) mais elle ne sert qu'à modifier l'apparence du cadran (ce qu'il est possible de faire directement sur la montre) et compléter son « profil de forme » : taille, poids, genre, âge. Son application photo est également compatible. Il est possible de déclencher à partir de la montre.

Application Android Wear Application Android Wear Application Motorola Connect

4 Go de mémoire interne, mais pour faire quoi ?

Parmi les autres fonctions de la Moto 360, nous retrouvons évidemment la télécommande pour le lecteur multimédia lorsqu'il est lancé sur le smartphone. Dommage qu'il ne soit pas possible de stocker des morceaux sur sa mémoire interne pour les lire directement. C'était possible avec la MotoActv, laquelle disposait également d'un GPS pour suivre les entraînements. Il faut ici courir avec son smartphone, à moins de se contenter du moniteur de fréquence cardiaque et du podomètre. D'un autre côté, c'est une occasion de moins de vider la batterie de la montre.

Motorola Moto 360 : télécommande

Une charge pour quatre tours de cadran !

Oui, il fallait bien y venir. C'est le plus gros point faible de tous les modèles dotés d'écran couleur. Qu'en est-il avec la Moto 360 ? Et bien, c'est loin d'être aussi catastrophique. N'espérez évidemment pas tenir une semaine comme avec une Pebble bien sûr mais vous devriez être tranquille pour deux jours sans activer l'écran de veille (horloge constante). De toute manière, la montre se réveille automatiquement lorsque vous levez le bras. Vous pouvez même espérer un peu plus si vous ne faites que lire vos notifications et regarder l'heure de temps en temps. Rappelons au passage que la charge est facile et plutôt rapide : 1 heure environ.

Motorola Moto 360 : charge

Elle est belle, mais est-elle réellement utile ?

La Moto 360 est-elle la montre connectée que nous attendions tous ? Pas forcément mais ce n'est pas réellement de sa faute. Motorola a rempli sa part du boulot. Il fournit une très jolie plateforme. Avec son écran rond et ses matériaux nobles, elle ne dénotera pas avec le costume de monsieur. L'autonomie est également acceptable. Et ces deux points valent bien les 50 ? de plus que réclame l'Américain face à LG et Samsung.

Le véritable problème est Android Wear. L'OS est trop dépendant du smartphone et peu d'applications sont pour l'instant compatibles et réellement optimisées. Dépenser 249 ? pour retrouver simplement ses notifications au poignet, c'est tout de même beaucoup...

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