Tout savoir sur : L’avenir de Samsung se jouera-t-il sur les services payants ?
Un article particulièrement intéressant a été publié la semaine dernière par nos confrères de The Information. Selon ce dernier, Samsung aurait investi plusieurs dizaines de millions de dollars dans un nouveau projet dont le nom de code en interne est « Volt ». Il s’agirait d’une plate-forme payante de streaming vidéo dont la ligne éditoriale s’appuierait davantage sur les formats courts (des séries TV, par exemple) que les grands blockbusters américains que la concurrence s’arrache généralement.
Un équivalent de Netflix développé par un ancien de Disney
L’ambition affichée en interne : créer un équivalent de Netflix dont le succès ne se dément pas, même sur les mobiles. Samsung ne serait cependant pas producteur de séries (ce que l'Américain est devenu avec House of Cards ou Orange is the New Black), mais resterait un simple diffuseur (au moins dans un premier temps).
Le projet aurait été pris en charge par John Pleasants. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s’agit d’un ancien responsable de chez Disney chargé à l’époque des services mobiles et du jeu vidéo. Au mois de juin dernier, John Pleasants est devenu le vice-président de Samsung en charge des services « media ». En d’autres termes, son rôle est de développer (ou redévelopper) l’offre de contenus de Samsung. Selon The Information, Volt pourrait intégrer de la musique dans un premier temps, certainement pour amorcer la machine.
De la vente de terminaux à la vente de services
Le fait que Samsung travaille activement (en investissant de grandes sommes d’argent) sur une plate-forme payante de streaming est un signe fort, notamment à une période où Samsung connaît justement des difficultés sur la vente de terminaux. Ces derniers mois, Samsung a largement revu à la baisse ses marges. Le but : rester compétitif face à Apple, dont l’iPhone 6 et l’iPhone 6 Plus se vendent comme des petits pains, mais aussi face à Xiaomi qui a dépassé le géant coréen sur le marché chinois et qui l’attaque désormais en Inde. Compétitif aussi bien auprès des consommateurs que des fournisseurs de composants (si les volumes baissent, le prix unitaire augmente, ce qui n’est évidemment pas bon).
Et à l’image de Xiaomi, d'Amazon avec ses Fire HDX, ou de Google avec ses précédents Nexus, Samsung pourrait adopter un modèle économique qui s’appuie sur des revenus en provenance des services ou des accessoires et non plus sur la vente de terminaux. Un modèle qui ressemble aussi à celui d’Apple qui combine la vente de terminaux et de contenus multimédias (musique, films, séries TV, livres et jeux). Et à l’heure où les bénéfices du groupe fondent comme neige au soleil, Volt, confié à un ancien ponte de Disney certainement débauché à prix d’or, semble être une pièce importante de la future stratégie de Samsung, au même titre que le développement de sa branche composant. Reste à savoir comment cela se concrétisera, quand cela sera disponible et quel sera le positionnement tarifaire.