Les Google Glass seront-ils le plus gros bide de l’histoire de la firme de Mountain View ? La question semble être posée, pas simplement par les détracteurs des lunettes connectées, mais également certains médias, des développeurs et même des usagers qui ne les portent plus, malgré l’investissement considérable (1500 dollars la paire). Sur eBay, les Glass se négocieraient même à moitié prix, tant elles ne trouvent pas preneurs...
À l’origine de cette histoire, un article de l’agence de presse Reuters. Dans celui-ci, les journalistes affirment que le projet serait lentement abandonné par certains de ses créateurs et que le marketing ne se presse pas à annoncer une date de lancement commercial auprès du grand public. De même, les mises à jour logicielles se font plus rares, ce qui semble démontrer un certain immobilisme.
Abandonnées par les développeurs et les Explorateurs
Glass ne passionne plus et cela se ressent aussi chez les usagers et les partenaires développeurs. Sur une quinzaine de studios interrogés par Reuters, la très grande majorité affirme avoir abandonné leurs projets d’application pour Glass, d’abord pour une question de base installée, ensuite pour une question d’usage. Parmi eux, le réseau social Twitter, ce qui est un symbole fort. Les autres ont réorienté leurs développements afin d’intéresser les entreprises et les professionnels. Car, si Glass voit effectivement le jour, le produit pourrait trouvé son utilité dans le milieu b-to-b et sur certaines niches. Mais elles ne sont certainement plus un produit de masse.
Il faut rappeler que Glass a vécu des moments médiatiques compliqués ces derniers mois. Les usagers sont interdits de cinéma dans plusieurs pays. Des bars refusent l’entrée des consommateurs tant que les lunettes connectées sont sur leur nez et d’autres se font même agressés en pleine rue. Si le prix pouvait être l’argument principal de l’abandon des Glass par les usagers potentiels, c’est avant tout une histoire de droit à l’image qui les inquiète.
Un produit qui fait peur au grand public
Car les Glass possèdent une caméra et que l’entourage ne parvient pas à savoir quand une photo ou une vidéo est en train d’être prise. Selon une étude réalisée par Toluna en début d’année, 72 % des Américains interrogés refuseraient d’acheter des Glass pour question de vie privée. C’est même la première raison, devant le prix. Voilà ce qui a certainement poussé Google, un mois plus tard, à nommer une nouvelle directrice du projet, Ivy Ross, spécialiste du marketing et non pas technicienne. Un profil radicalement différent qui en disait déjà long.
Reste à savoir quand Google compte lancer Glass auprès du grand public et quelle sera la politique tarifaire. Selon certaines rumeurs, les lunettes, qui devaient arriver cette année, ne seraient pas commercialisées avant l’année prochaine. Si elles le sont...