« Mieux vaut tard que jamais », dit l’adage. Mais est-ce exact en téléphonie mobile où les technologies vont souvent plus vite que la musique ? Nous nous posons évidemment cette question en marge du lancement de Tizen, cet OS malheureux développé par Samsung et Intel et présent aujourd’hui dans un appareil photo numérique et une poignée de montres connectées. Selon le quotidien économique coréen Maeil, Samsung présentera la semaine prochaine son premier smartphone sous Tizen. Un événement qui aura lieu en Inde, marché où se cristallisent actuellement les ambitions de tous les fabricants locaux et internationaux, de Micromax à OnePlus, de Xiaomi à Xolo, de Google à Microsoft.
Un smartphone un peu trop entrée de gamme ?
Le 10 décembre (soit un peu en retard par rapport aux rumeurs), Samsung devrait donc tenir une conférence de presse pour officialiser le Z1, premier mobile commercialisé sous Tizen. Un rôle que deux autres modèles devaient remplir : les ZeQ et Z, destinés respectivement aux marchés japonais et russe. Pour cette troisième tentative, Samsung devrait s’appuyer sur un mobile entrée de gamme, même compte tenu des standards locaux.
S’il s’agit du SM-Z130H, déjà croisé dans nos colonnes, le Z1 devrait embarquer un écran 4 pouces pour une définition WVGA (480 x 800), un chipset Spreadtrum dual-core cadencé à 1,2 GHz, 512 Mo de mémoire vive, un capteur photo 3,2 mégapixels, une webcam VGA et deux ports carte SIM. Il tournerait sous Tizen dont l’interface, comparable à celle de Touchwiz, doit être proche des captures d’écran découvertes courant novembre.
Un mobile d'emblée concurrencé par Android One et Xiaomi
La particularité de ce smartphone serait d’être commercialisé sous la barre des 100 dollars. Une limite symbolique sous laquelle les consommateurs indiens retrouvent également la nuée de smartphones locaux des Micromax, Lava Karbonn, Spice, Intex ou Xolo. Et notamment les modèles sous Android One, le programme développé et financé par Google pour connecter le « prochain milliard de mobinautes ». Sans oublier le nouvel ennemi de Samsung au rang mondial : Xiaomi. Ce dernier a détrôné Samsung en Chine et s’est installé en Inde où il pourrait y intégrer le Top 5 des constructeurs sur le quatrième trimestre 2014, moins de 6 mois après son arrivée.
Tizen est-il vraiment prêt à affronter le public ? Dispose-t-il des applications nécessaires pour attirer les consommateurs ? Et surtout aura-t-il les reins assez solides pour lutter contre l’omniprésence d’Android ? Car, s’il n’est jamais trop tard pour se lancer, il nous semble que Samsung fasse peut-être encore fausse route en sous-estimant les besoins des Indiens. Mais pas uniquement, puisque le même SM-Z130H est certifié aux États-Unis avec toutes les conséquences que cela induit.