2014 aura été l'année du selfie. Ces autoportraits pris à bout de bras à l'aide d'un smartphone font fureur sur les réseaux sociaux et les constructeurs sont désormais nombreux à en jouer. HTC avait été le premier de la catégorie internationale à oser équiper son flagship d'un capteur de 5 mégapixels à l'avant. Nous parlons évidemment du One (M8). Et ce n'était qu'un début puisqu'il a surenchéri six mois plus tard en présentant un Desire EYE doté d'un capteur 13 mégapixels à l'arrière comme à l'avant.
Le smartphone est désormais disponible dans toutes les bonnes boutiques pour un prix compris entre 450 et 500 ?. C'est peut-être beaucoup pour faire le beau sur les réseaux sociaux mais ce ne devrait pas être son seul intérêt. HTC a visiblement apporté le même soin à l'ensemble de la fiche technique afin d'offrir un smartphone polyvalent et capable de satisfaire aussi bien les accros au selfie que les technophiles. En voici un petit rappel :
- Android 4.4.4 KitKat + HTC Sense 6.0
- écran Full HD de 5,2"
- processeur Snapdragon 801 2,3 GHz
- GPU Adreno 330
- 2 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne + microSD
- APN 13 mégapixels avec double flash LED
- webcam 13 mégpaixels avec double flash LED
- Connectivités 4G / Wi-Fi a/b/g/n / NFC / Bluetooth 4.0
- batterie 2400 mAh
- certification IPX7
- dimensions : 151,7 x 73,8 x 8,5 mm
- poids : 154 grammes
C'est sûr, il a l'oeil !
Qui dit Desire, dit design à base de plastique mais cela ne veut pas dire qu'il n'a pas été soigné. C'est même tout le contraire. Les derniers smartphones de HTC reprennent à peu près tous les mêmes lignes que le One sorti en 2013 mais pas le Desire EYE. Le constructeur s'est finalement remis à ses planches de dessin et livre enfin un smartphone original même s'il ne sera sans doute pas du goût de tout le monde. La webcam y est à l'honneur. C'est simple. On ne voit qu'elle. Et l'idée d'avoir toujours une caméra pointée vers soi n'est pas forcément rassurante.
Elle occupe pratiquement toute la hauteur du bandeau supérieur, laissé dans une teinte claire pour qu'elle ressorte davantage. Le double flash LED à sa gauche n'est pas très discret non plus. Plus loin se trouvent les habituelles capteurs de luminosité/proximité. Une petite LED de notification a également été placé à sa droite. En dessous se trouve un premier haut-parleur, caché derrière une grille noire qui se confond avec le cadre de l'écran. Ce dernier occupe évidemment la plus grande partie de la face avant et surmonte un deuxième haut-parleur tout aussi discret, pour la technologie HTC Boomsound, pour libérer le bandeau inférieur qui reprend la même teinte que l'autre.
HTC joue la carte du contraste sur les tranches. Elles sont, au choix, rouges ou bleues et arrondies pour garantir une prise en main confortable. Tous les boutons ont été intégrés à droite. Nous trouvons ceux du volume en haut, celui de l'alimentation en-dessous (à hauteur du pouce) et, surprise, un autre dédié à la prise de vue en contrebas qui nous rappelle que nous avons bien affaire à un photophone. Les connectiques se partagent les autres côtés : microUSB en bas, jack 3,5 mm en haut et ports nanoSIM et microSD à gauche. Il suffit de tirer des petits tiroirs en passant son ongle dans l'encoche prévue pour accéder à ses derniers. Pas toujours facile mais cela évite au moins d'avoir à se trimballer un accessoire.
Au dos, nous retrouvons du blanc ou du bleu sur le capot, découpé autour de l'appareil photo et du double flash LED dans le coin supérieur gauche. Nous n'avons senti aucun vide en appuyant dessus, ni trouvé de jeu entre les différentes pièces du châssis. C'est plutôt normal puisque l'ensemble est étanche (IPX7, jusqu'à 1m sous l'eau pendant 30 min) et nous apprécions cette qualité de finitions ainsi que l'impression de solidité qui s'en dégage malgré l'utilisation exclusive de plastique. Celui-ci est par ailleurs doux et rend la prise en main agréable, même s'il est préférable de ne pas en avoir de trop petites.
Vous pourrez aussi vous regarder en haute définition !
Ce ne sera cependant pas gênant pour réveiller le Desire EYE puisque, si votre pouce peine à atteindre le bouton dédié, une double tape sur l'écran fera l'affaire. L'écran s'allume alors, et c'est toujours un plaisir. HTC a opté pour une dalle Full HD de 5,2 pouces. Le résultat est doux sur la rétine avec une finesse d'affichage suffisante pour profiter de tous les contenus (424 ppp), des couleurs chaleureuses (trop peut-être, les blancs tirent sur le jaune) et une luminosité pas trop agressive. En contrepartie, il faut peut-être s'attendre à des problèmes de lisibilité en plein soleil. Le temps ne nous a permi de le vérifier. Les angles de visions sont suffisamment ouvert pour faire profiter les voisins confortablement et la vitre glisse bien.
Sense 6.0 n'a rien perdu de son charme
Comme toujours chez HTC, nous y retrouvons Android (ici en version 4.4.4 KitKat) habillé de la surcouche Sense. La version est la même que sur le One (M8), soit 6.0. Peu de surprises sont donc à attendre. L'écran de verrouillage est agrémenté de plusieurs raccourcis ou, mieux encore, contournable avec Motion Sense (raccourcis via des gestes à effectuer sur l'écran éteint, comme le double tap). Le bureau est enrichi de Blinkfeed sur le panneau de gauche et accueille autrement des widgets et des raccourcis vers les applications installées et toujours accessibles depuis le menu principal. Et le centre de notification intègre les réglages habituels.
Nous n'avons pas grand chose à signaler du côté des applications non plus. HTC en ajoute assez peu, et c'est appréciable. Il y a la catégorie pratique, avec Outils HTC pour le support, Mode voiture pour la conduite (interface simplifiée) ou encore Mode Enfant pour délimiter l'espace de jeu de vos petites têtes blondes. Il y a la catégorie des réseaux sociaux avec Zoe, Facebook et Twitter. Et il y a aussi DotView pour l'accessoire du même nom et Power To Give, une appli un peu farfelue qui a pour but d'alimenter des projets en cours de développement aux quatres coins du globe avec la puissance de votre smartphone.
Vous ne pouvez plus vous voir en peinture ? Jouez ou lancez un bon film !
Inutile de préciser que la navigation est fluide puisque le Desire EYE repose un Snapdragon 801. Une plateforme solide qui inclut un CPU quad-core à base de KRAIT 400 cadencé à 2,3 GHz et un GPU Adreno 330. Il est de plus accompagné par 2 Go de RAM. C'est également largement suffisant pour tout ce qui est multimédia. Nous avons tout de même lancé quelques benchmarks pour la forme.
Les résultats reflètent le comportement du smartphone. Il est capable de faire tourner tous les jeux du Play Store. Nous nous sommes contentés de Dead Trigger 2 et Angry Birds Go! avec lesquels nous n'avons rencontré aucun ralentissement, si ce n'est en tout début de partie. Il est également capable de décoder la plupart des formats vidéo en HD 1080p pour profiter pleinement de son écran alors que les haut-parleurs BoomSound, de chaque côté, restituent un son clair et puissant.
C'est toujours un plaisir de pouvoir jouer à Dead Trigger 2
avec les graphismes les plus élevées.
Le roi des selfies-phone, c'est bien lui !
Le moment est enfin venu de passer à la photo, ce qui devrait être la spécialité du smartphone. La présence du déclencheur physique sur la tranche droite est un signe qui ne trompe pas ou plus, plutôt, puisqu'il fut un temps où la plupart en disposaient. Il est néanmoins plus courant que l'équipement qu'il pilote puisque HTC nous sert ici non pas un mais deux appareils photo de 13 mégapixels. L'un à l'arrière. L'autre à l'avant. Les optiques ouvrent à F/2.0 mais diffèrent légèrement sur la distance focale : 28 mm dans le premier cas et 22 mm dans le deuxième. Chacun est par ailleurs accompagné d'un double flash LED.
Et HTC ne s'est pas arrêté au matériel. Il livre aussi une nouvelle application photo. Elle conserve les commandes classiques dans le viseur (flash, modes automatiques, ISO, exposition, balance des blancs, effet) mais intègre EYE Experience qui apporte plusieurs fonctionnalités pour la prise de vue classique, l'autoportrait ou les deux à la fois avec Double Capture. Un glissement à gauche ou à droite permet de passer de passer de l'un à l'autre.
Un nouveau mode Photomaton est également disponibles dans le menu principal. Il permet de réaliser quatre clichés à la suite avec l'appareil frontal. Ils sont ensuite assemblés automatiquement en ligne (verticale) ou en grille (2x2). Vous retrouverez également de nouvelles fonctionnalités pour la visioconférence, comme la détection et le suivi de plusieurs sujets dans des cadres séparés, ainsi que pour la retouche photo, comme Morphing.
Revenons-en au plus important : la qualité des photos. Les deux appareils produisent des résultats similaires, même avec des paysages. Et ils sont plutôt bons, ce qui change surtout des webcams habituelles. Les bords sont nets, le niveau de détails est acceptable et les couleurs sont plutôt réalistes. L'exposition automatique est en revanche perfectible. Comme toujours, la qualité se dégrade à mesure que l'éclairage baisse avec l'apparition d'un léger bruit et un lissage plus important mais le principal problème réside dans la mise au point puisqu'elle devient rapidement hasardeuse.
Photo prise avec le capteur arrière du HTC Desire EYE
Le flash peut être une solution. Il éclaire généralement la scène de manière assez homogène sur courte distance, cela sans trop brûler les sujets. Cependant, nous observons alors deux comportements différents. L'appareil photo au dos rend des clichés plus détaillés que l'autre, dont la tendance reste au lissage. Evidemment, c'est toujours mieux que ce que feront la plupart des autres smartphones confrontés à cet exercice mais c'est tout de même dommage.
Photos prises avec le capteur frontal du HTC Desire EYE
Le capteur frontal ? Plutôt la cerise que le gâteau
2014 aura été un bon cru chez HTC. Après le Desire 816, nous devons bien avouer avoir été séduit par ce Desire EYE. Pas nécessairement pour la qualité des autoportraits qu'il permet de réaliser, même s'il fait effectivement mieux que les autres dans le domaine, mais tout simplement parce que c'est un excellent smartphone proposé à un prix décent.
Pour moins de 500 ?, il offre des prestations dignes d'un haut de gamme. Avec son grand écran Full HD et son Snapdragon 801 compatible 4G, les utilisateurs pourront profiter sans peine de tout ce que peut offrir Android. La photo est finalement la cerise sur le gâteau. Seuls les constructeurs chinois peuvent actuellement se vanter de faire mieux mais ils sont encore trop peu présents en France. Sans oublier que le suivi logiciel laisse parfois à désirer.