Tout savoir sur : Xiaomi stoppe la commercialisation de ses mobiles en Inde
La montée en puissance des smartphones en Inde et le succès fulgurant de Xiaomi semblent attirer quelques crispations. Le constructeur chinois était sous le coup d’une accusation de violation de brevet en provenance d’Ericsson (notamment sur des technologies mettant en oeuvre les connectivités mobile Edge, 3G et AMR). Et la justice indienne a statué en faveur de l’équipementier suédois. L’entreprise doit arrêter de vendre des smartphones au moins jusqu’au début du mois de février, date à laquelle une audience aura lieu. Un délai que la concurrence mettra certainement à profit pour combler le vide.
Alors qu’Hugo Barra déclarait fièrement importer en Inde une centaine de milliers de smartphones chaque semaine du mois de novembre et avoir atteint les 800 000 ventes depuis le mois de juillet, le vice-président international de Xiaomi a clairement changé de ton dans une lettre ouverte publiée sur Facebook où il déclare qu’une enquête interne va être menée (certainement pour constituer un dossier de défense) et qu’il espère revenir dans les linéaires virtuels de Flipkart rapidement. Mais ce n’est évidemment qu’un voeu pieux.
Un procès après un silence radio de 3 ans ?
D’autant que les accusations d’Ericsson ne concernent pas simplement l’utilisation frauduleuse de brevets technologiques. L’équipementier suédois affirme avoir tenté d’entrer en contact avec Xiaomi depuis 3 ans pour signer un accord de licence, mais que ce dernier est passé outre et a développé sa filiale indienne, en connaissance de cause, sans donner suite à la prise de contact initiale. Si cela s’avère vrai, cela ne jouera évidemment pas en faveur du Chinois. Étonnamment, Ericsson n’a pas entamé de poursuite judiciaire dans d’autres pays, alors que Xiaomi vend les mêmes mobiles en Chine...
Le Redmi 1S est l'un des modèles concernés par ce conflit
Réagissant auprès d’un journaliste de The Economic Times, le patron de la filiale indienne de Xiaomi confie qu’il est évidemment ouvert à la discussion pour une sortie à l’amiable de ce conflit. A l'évidence, Xiaomi entrerait en mauvaise posture dans cette négociation, mais cela vaudrait mieux que de perdre 2 mois de commercialisation minimum (représentant 200 000 unités environ).
1 % de redevance sur tous les smartphones vendus
La même décision a été prise par le même tribunal à l’encontre de Micromax, le leader local de la téléphonie mobile. Ce dernier a été accusé de violation de brevet et condamné à payer une redevance de 1 % à Ericsson sur l’ensemble des smartphones concernés jusqu’au 31 décembre 2015. Si Xiaomi doit payer 1 % du prix de vente final de ses smartphones à Ericsson, cela aura certainement une incidence sur son modèle économique. Cela pourrait-il remettre en cause sa présence en Inde ? Certainement pas. En revanche, Xiaomi pourrait revoir sa position tarifaire. Ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle sur un marché qui devient très concurrentiel.