Comme l’année dernière, nVidia profite du CES de Las Vegas pour présenter ses nouveaux chipsets de la gamme Tegra. Mais contrairement aux Tegra K1, ce n’est pas deux, mais une seule version que le fondeur présente. Cependant, cette version, qui se veut résolument haut de gamme, se destine à concurrencer les Snapdragon 810 et l’Exynos 7410 (ex Exynos 5433), deux composants octo-core 64-bit qui équipent deux versions différentes du Galaxy Note 4 de Samsung.
Une architecture applicative bien connue
De ces deux chipsets, le Tegra X1 en reprend les grandes lignes au niveau des coeurs applicatifs. Il s’agit d’un couple de quad-core basé sur une architecture big.LITTLE et composé d’une part de coeurs Cortex-A53 pour l’autonomie et d’autre part de coeurs Cortex-A57 pour la puissance. nVidia ne s’aventure cependant pas à annoncer une fréquence maximale pour les deux quad-core. Rappelons que Samsung table sur 1,9 GHz pour l’Exynos 7410 et Qualcomm sur 2,8 GHz pour le Snapdragon 810. Malgré cela, nous sommes loin du quad-core 32-bit et du dual-core 64-bit de la gamme K1 présentée il y a seulement un an. Et ce n’est évidemment pas la seule différence.
Un GPU deux fois plus puissant que celui du K1
Car la particularité de nVidia est la puissance de la partie graphique de ses chipsets. Comme pour le Tegra K1, le X1 repose sur le GPU d’une carte graphique de PC. Oubliez ici le Kepler de l’année dernière, le fondeur a choisi de passer à Maxwell, l’architecture dévoilée en 2014 (qui équipe les GeForce GTX 960, 970 et 980 pour les connaisseurs). De plus, le nombre de coeurs passe de 192 à 256 coeurs. Autant dire que le X1 est largement plus puissant que K1, lequel était déjà en pôle position dans tous les benchmarks graphiques. Selon nVidia, la puissance de calcul du GPU du X1 est deux fois plus élevée que celle du K1. Le GPU est naturellement compatible Open GL 4.5, DirectX 12, Unreal Engine 4 et CUDA.
Compatible 4K naturellement (jusqu’à 60 images par seconde), le chipset prend en charge les APN jusqu’à 1,3 gigapixels (ou 1331 mégapixels). Ces capteurs n’existent pas vraiment, mais la performance est intéressante à noter. Le tout est gravé en 20 nanomètres, soit avec la même précision que les Snapdragon 810 et Exynos 7410. Nous sommes donc face à un véritable concurrent.
A défaut de smartphone, nVidia vise la voiture
Seulement, au lieu de se cantonner à la téléphonie mobile et aux tablettes, segments dans lesquels nVidia a toujours eu du mal à convaincre les constructeurs, le fondeur s’oriente désormais sur un autre domaine de la mobilité : l’automobile. Comme Apple et Google, nVidia compte apporter aux constructeurs tous les éléments pour animer leurs voitures. Parallèlement au X1, nVidia annonce en effet Drive PX et Drive CX.
Le premier est un logiciel de pilotage automatique pour les véhicules, mais aussi les drones et les robots autonomes. Il intègre Auto-Valet (erstatz de Park Assist de Ford) et Surround Vision qui gère jusqu’à 12 caméras embarquées. Le second est un système d’exploitation pour ordinateur de bord qui gère les informations en provenance de la voiture, la connectivité avec Internet, la diffusion de contenus sur les différents écrans intégrés, ainsi que l’affichage tête haute sur le pare-brise (notamment un rétroviseur virtuel qui utilise une caméra arrière).
Les premiers produits commerciaux équipés de Tegra X1 devraient apparaître au cours du second semestre 2015, et il s’agira certainement d’une tablette ou d’un smartphone. Peut-être même d’un successeur à la Shield Tablet. Espérons que la marque au caméléon saura convaincre plus de constructeurs pour son X1 qu’elle a su en convaincre pour le K1 (HTC/Google et Xiaomi)...