Les consommateurs qui ont acheté le OnePlus One se demandent évidemment tous quand et comment leur smartphone sera mis à jour vers Android 5.0. Trois moyens semblent être possibles. D’abord par le biais d’une ROM « stock » développée par la très récente équipe interne de OnePlus. Une version Alpha de cette ROM est actuellement disponible pour tous les courageux, même si les désagréments (sous forme de bugs) sont encore très nombreux. Une seconde ROM devrait arriver dans les prochains mois. Seconde solution : flasher la ROM et le bootloader pour installer CyanogenMod 12. La version open source de Cyanogen OS est disponible en téléchargement. Certes, certaines des fonctionnalités propres à CyanogenMod11S ne seront plus compatibles (comme le Tap On Wake). Mais cette ROM fonctionne et sera mise à jour par Cyanogen indiscutablement.
Une ROM Lollipop officielle en provenance de Cyanogen
La troisième solution est déjà plus étonnante, même si la start-up américaine n’a jamais caché son intention de prendre en charge la maintenance du OnePlus One. À l’occasion d’une interview accordée à Android Central, Steve Kondik, le fondateur de Cyanogen, a confirmé que son équipe se chargeait de réaliser une ROM CyanogenMod12, basée sur Lollipop, spécifique au OnePlus One. Elle devrait donc être relativement stable et disposerait de l’ensemble des fonctions que nous connaissons, qu’elles proviennent de Cyanogen ou de OnePlus. Cette ROM sera mise à la disposition de tout un chacun dans le courant du mois de février. Une excellente nouvelle, donc.
Cette interview a également été l’occasion pour Steve Kondik de raconter sa vision du roman judiciaire qui se joue en Inde entre Micromax et OnePlus et où ils sont, malgré eux, particulièrement impliqués. Le fondateur explique que les accords d’exclusivités signés avec OnePlus et Micromax étaient à l’origine des clauses temporaires, sans effet rétroactif, dont le but n’était pas d’interdire une partie ou une autre de vendre des smartphones sur un territoire. Il explique également que la clause a été détournée par Micromax afin de faire interdire OnePlus. Inversement, si OnePlus a pu être déçu de cette clause, signée plusieurs mois avant le lancement du One en Inde, le constructeur chinois n’a jamais évoqué son planning commercial au développeur américain.
Le monde des affaires n'est pas le pays des Bisounours
Au mois de décembre, quand cette histoire a été révélée, Android Police a publié une série d’échange entre Carl Pei, le jeune cofondateur de OnePlus, et Kirt McMaster, le patron de Cyanogen. Des échanges clairement secs et incriminants sur les circonstances de la fin de leur partenariat. Steve Kondik explique que ces phrases ont été sorties de leur contexte et que OnePlus n’est pas tout à fait blanc dans cette histoire. Nous comprenons également que Micromax craint considérablement l’arrivée sur son terrain de jeu des acteurs chinois, comme Xiaomi et OnePlus, et que l’investissement qu’il a consenti pour développer la gamme Yu ne soit pas rapidement rentabilisé. Et tous les coups sont permis, même l'usage abusif d'une clause d'exclusivité. D’où la plainte contre OnePlus.
Steve Kondik défend évidemment son gagne-pain, même si Cyanogen ne gagne pas d’argent, contrairement à ce qui a pu être écrit. Les accords avec OnePlus et Micromax n’incluent pas de volet financier et la licence de Cyanogen OS est gratuite, la start-up vivant encore sur fonds propres. Le développeur semble aujourd’hui totalement dépassé par la situation, dont les enjeux sont autrement plus importants que le développement d’une ROM custom. Bienvenu dans le monde des affaires !