Tout savoir sur : LG pourrait-il vraiment se retourner contre Qualcomm ?
L’affaire Snapdragon 810 n’en finit plus de faire parler d’elle. Tous les jours, nous évoquons un nouveau tournant. Entre Samsung, Sony, LG, OnePlus, Xiaomi, HTC, pratiquement tous les fabricants haut de gamme sous Android sont concernés. Sans oublier Microsoft qui a lié un partenariat exclusif avec le fondeur de San Diego pour fournir tous les constructeurs sous Windows Phone. Bref, il y a du rififi dans l’air.
Une plainte de LG contre Qualcomm ?
Et du rififi, LG pourrait bien en rajouter prochainement. Selon une rumeur en provenance de Corée puis relayée dans l’après-midi du 27 janvier par les médias américains (comme Gforgames), le fabricant du G Flex2 pourrait être amené à porter plainte contre Qualcomm si ce dernier développe une version modifiée de son octo-core 64-bit à la concurrence, alors qu’il a déjà intégré le composant dans son second smartphone incurvé panoramique. Pour quel motif ? Les sources sont plutôt évasives sur ce point. Pratique anticoncurrentielle. Pratique commerciale douteuse. Rétention d’informations industrielles. Les possibilités sont multiples et le préjudice est aisément compréhensible : même si LG a réalisé des optimisations pour compenser le défaut du chipset, qui voudra acheter un smartphone dont le coeur applicatif a la réputation de chauffer exagérément ?
Une rumeur qui enfle depuis deux semaines
Pour bien comprendre, il faut revenir au début de l’histoire. Mi-janvier, plusieurs rumeurs affirment que Samsung aurait décidé d’écarter le Snapdragon 810 (octo-core sur architecture hétérogène 64-bit) de son très prochain Galaxy S6, car celui-ci chaufferait trop. Les chipsets Qualcomm chauffent tous quand ils exécutent une tâche lourde pendant longtemps (un jeu 3D par exemple). Mais rien de comparable avec le Snapdragon 810, selon les fuites.
Samsung aurait alors décidé d’offrir à son flagship une version améliorée de l’Exynos 7 Octa du Galaxy Note 4, que nous avons croisé à plusieurs reprises sous le nom d’Exynos 7420. Seul problème : les usines de Samsung ne sont pas en mesure de produire assez d’Exynos pour équiper tous les Galaxy S6. Gardons cela en tête.
Un problème qui touche Samsung et LG, mais pas qu'eux
Parallèlement, la rumeur de surchauffe enfle tant que LG, premier constructeur à avoir officialisé un smartphone avec le composant, se doit de faire une déclaration officielle durant la présentation du G Flex2 à la presse coréenne mardi dernier. Il affirme que le Snapdragon 810 ne chauffe pas plus que les autres. En outre, LG a réalisé des optimisations matérielles pour dissiper cette chaleur. L’une d’entre elles pourrait être physique (coque plastique incurvée avec des aérations). Une autre pourrait être matérielle : un écran Full HD en lieu et place d’un écran QHD, afin de soulager les coeurs Cortex-A57.
Suite à cela, plusieurs fuites ont annoncé des retards chez différents constructeurs supposés vouloir développer un mobile avec l’octo-core : OnePlus et Sony notamment. Tous deux auraient des soucis d’optimisation au niveau du chipset, les obligeant à reculer la date de lancement de leur flagship jusqu’à l’été, juste avant le lancement du prochain iPhone. Bref, une double peine pour ces constructeurs. Aucune rumeur de report en revanche du côté de HTC et du Hima. Mais le smartphone pourrait faire l’impasse sur le QHD pour adopter un Full HD plus traditionnel afin de baisser la fréquence du processeur et éviter, comme sur le G Flex2 les surchauffes (et ce malgré un design métallique qui devrait être sensible à ce type de problèmes).
Pratique anti-concurrentielle ou trop préférentielle ?
Coup de théâtre en début de semaine : le Wall Street Journal affirme que Qualcomm, confronté à la possibilité d’être évincé de l’un des smartphones les plus vendus chaque année (d’autant que cette année, Samsung promet des changements de fond), aurait promis à Samsung une version modifiée de son chipset. Une double bonne nouvelle pour Samsung. Souvenez-vous, il lui est impossible de produire assez d’Exynos pour le S6. Première bonne nouvelle, le géant coréen trouve ainsi une façon de compenser. Seconde bonne nouvelle, il disposerait d’un chipset dont les concurrents (dont LG et Xiaomi) ne disposeraient pas. Un chipset qui chaufferait moins et qui serait capable de monter en fréquence.
Évidemment, LG (qui s’est un peu mouillé pour Qualcomm) pourrait légitimement se sentir trahi. Car Samsung n’a jamais caché son ambition de porter la gamme Exynos à un meilleur niveau commercial (difficile de se contenter que de Meizu...). Et pourtant, c’est Samsung que Qualcomm choisirait de soutenir. Difficile en effet de se passer du leader mondial des smartphones quand on est soi-même le leader des chipsets pour mobile.
Fâché, mais pas fou non plus !
Reste à savoir si LG lui en tiendra vraiment rigueur et s’il aurait intérêt à couper les ponts avec Qualcomm. Car si le G Flex2 ne profitera pas de ce Snapdragon 810 modifié, il pourrait en revanche l’introduire dans son futur G4, une exclusivité ne pouvant tenir bien longtemps en téléphonie. En outre, si LG décide de porter plainte contre Qualcomm, il ne pourrait plus se fournir chez ce dernier. Alors, qui pour le remplacer ? MediaTek ? Pas assez performant. nVidia ? Trop cher. Intel ? Trop d’optimisation en perspective. Texas Instruments ? Soyons sérieux ! Reprendre le développement de la gamme Odin ? Impossible. Bref, LG n’a aucun intérêt à porter devant la justice ce probable contentieux. Mais il peut toujours faire croire à Qualcomm et aux autres constructeurs qu’il est prêt à le faire...