Pour répondre à la rumeur qui a agité le monde des chipsets à la fin du mois de janvier, Qualcomm a invité quelques journalistes à San Diego pour prendre en main deux versions MDP (Mobile Developer Platform) du Snapdragon 810, la première sous la forme d’une tablette et la seconde d’un smartphone. Évidemment, les technophiles avertis n’ont pu s’empêcher, sous la bénédiction du fondeur californien, de procéder à quelques benchmarks. C’est le cas du rédacteur de Slashgear qui, après sa présentation du ChromeCast-like, livre un article intéressant sur le chipset.
Des scores unanimement excellents
Tous les bancs de tests usuels y sont passés : Vellamo, AnTuTu, Quadrant, GFX Bench, 3D Mark, Basemark, etc. Et les résultats sont particulièrement intéressants. Notez par exemple que le Snapdragon 810 atteint donc les 52 100 points en version tablette et 61 700 points en version mobile (avec écran QHD). Geekbench atteint 4254 points en multi-core. 3D Mark lui donne la note de 24 372 points.
Ce sont parmi les meilleurs scores avec un chipset ARM. Ce qui montre que Qualcomm a réussi à proposer un composant haut de gamme à la hauteur des attentes, autant dans la partie applicative que graphique. Mais cela ne répond pas à toute la problématique. Car si le Snapdragon 810 ne déçoit pas (ce qui n’est pas vraiment une surprise), la polémique pointait du doigt un problème : la température. Le Snapdragon 810 a-t-il chauffé durant ces tests ? Il semblerait que non. Ou, en tout cas, pas assez pour que la préhension de la plate-forme de test devienne désagréable.
Une sécurité dans le chipset qui en dit long
Théoriquement, le Snapdragon 810 fonctionne sur une plage de température comprise entre 30 °C et 45 °C. À 30 °C, ce sont les quatre coeurs Cortex-A53 qui fonctionnent. Il s’agit d’un usage relativement économe en énergie : appel téléphonique, messagerie, capture de photo, browsing. À 40 °C environ, ce sont les quatre coeurs Cortex-A57 qui prennent le relais. Capture de vidéo en 4K, jeu vidéo en 3D: ce sont évidemment dans ces cas que le Snapdragon 810 est sollicité et qu’il pose problème.
Toujours dans la théorie, si la température dépasse les 45 °C, le bios du chipset prend la main et baisse la cadence des coeurs (ce qui aura certainement une incidence sur l’usage) jusqu’à ce que la température soit revenue à un niveau normal. Il n’y a pas de ventilateur dans un mobile : difficile donc d’évacuer la chaleur, notamment quand le mobile est en aluminium et que le châssis est unibody. Deux caractéristiques présumées du Samsung Galaxy S6, origine de toute cette polémique.
Moins chaud que le Snapdragon 800
Le journaliste explique qu’il n’a pas eu l’occasion de mesurer la température du chipset lors des benchmarks. Il n’a cependant pas ressenti de chauffe au niveau du chipset, derrière la coque. D’autant que la durée d’un benchmark ne suffit généralement pas à faire surchauffer un chipset. C’est en lançant un jeu que le phénomène prend le plus d’importance. Le Snapdragon 800/801 avait ce petit défaut, que ce soit avec le G3, le Nexus 5 ou le HTC One M8. La coque chauffait un peu trop. Selon Slashgear, le 800 atteint 43,5 °C en cinq minutes de capture vidéo 4K, contre 35 °C pour le 810. Et en une demi-heure ? Le test n’a évidemment pas duré aussi longtemps.
Le Snapdragon 810 se révèle être une excellente plate-forme technique, mais elle n’a pas gommé totalement les défauts de ses prédécesseurs, même s’ils semblent être moins présents. La sécurité intégrée au bios parviendra certainement à rassurer les constructeurs, mais la baisse de fréquence subie (qui est presque un aveu de surchauffe, soit dit en passant) pourrait également dégrader l’expérience des usagers. Ce qui serait terrible sur le segment haut de gamme.