Historiquement, les entreprises et les administrations ont fait confiance à Microsoft et BlackBerry pour gérer leur parc nomade. Puis, grâce à un engouement des particuliers (l’autre personnalité des professionnels), elles ont incorporé des éléments en provenance d’Apple, qu’il s’agisse de l’iPad ou de l’iPhone. Et cela au détriment des deux firmes de Redmond et Waterloo. Ce n’est finalement que récemment qu’Android, poussé notamment par un Samsung soucieux de trouver un nouveau relais de croissance, a réussi à toucher les entreprises. Si le groupe coréen a tenté de les séduire seul, en développant Knox, le véritable élan pourrait venir de Google et de Lollipop.
Android a posé les jalons de sa stratégie b-to-b
Souvenez-vous, en juin dernier lors du Google I/O, Sundar Pichai, le patron d’Android, a dédié une partie de sa présentation à la sécurité. Deux informations importantes étaient alors à relever. D’abord, Lollipop se dote d’une gestion des comptes utilisateur. Une tablette familiale devenait alors, comme Windows, une plate-forme adaptable à chacun : les parents, les enfants, les amis de passage, etc. Et chaque profil disposait de ses propres données, applications et paramètres.
Ensuite, pour sécuriser les données, Google travaille avec Samsung en intégrant certaines briques de Knox. En outre, des outils de gestion de flotte (avec installation d’applications à distance sans passer par le Play Store) ont été inclus pour que chaque direction informatique puisse avoir la main sur ses smartphones et ses tablettes.
Et Android devint « company-friendly »
Ces divers éléments posaient évidemment les jalons pour une offre spécifique à destination des professionnels : Android for Work. Officialisé hier par la firme de Mountain View, cet environnement est une brique qui interagit avec toutes les composantes d’Android Lollipop. Cet environnement sécurise et sépare l’activité professionnelle (dont les outils se matérialisent par une icône spécifique) de l’activité personnelle.
Les applications, des déclinaisons de la suite Google Drive, mais aussi des outils b-to-b (comme SAP, Salesforce, etc.) et des logiciels tiers, sont gérées par un administrateur réseau via une boutique applicative dédiée : Google Play for Work. Au sein de ce dernier se trouvent naturellement des applications à acheter par lot de licences. Voilà qui devrait offrir une meilleure visibilité à des acteurs comme Computer Associates ou Good Technologies. Et bien sûr, un client VPN est inclus. Sans oublier la possibilité offerte aux entreprises de développer leurs propres applications qu’ils pourront déployer (toujours sous le contrôle de Play at Work).
Quelle incidence pour Windows Phone, iOS et... BlackBerry ?
Android at Work, partie émergée de la stratégie « Google at Work », est une initiative qui devrait plaire à tous les constructeurs qui cherchent à convaincre le monde professionnel de passer sous Android. À commencer par Samsung, mais pas uniquement : tous les autres sont concernés. Reste à savoir quelle incidence Android at Work aura sur les ventes de mobile, aussi bien des acteurs sous Android que les autres. Notamment chez BlackBerry dont c'est le coeur de cible.