Tout savoir sur : Streaming en direct : YouTube s’apprête à affronter Twitch
En début d’année dernière, Google a eu une bonne idée à propos du streaming en direct. Son offre étant assez accessoire, malgré le nom de YouTube pour en assurer la visibilité et la promotion, et n’étant absolument pas capable de rattraper le leader mondial de l’exercice, Twitch, la firme de Mountain View décidait de frapper deux grands coups. D’abord, il euthanasiait son service de flux, puisque personne ne s’en servait vraiment. Ensuite il mettait sur la table un chèque assez gros pour que les fondateurs de Twitch acceptent de céder leur bébé.
Et tout se passait dans le meilleur des mondes. En juillet 2014, une fuite indiquait que le montant, incluant 9 zéros, avait séduit les propriétaires du leader du streaming en direct. Or, les autorités de la concurrence ont mis leur grain de sel et rien n’allait plus. Impossible pour Google de racheter Twitch. C’est alors qu’Amazon est entré en lice. Il a offert 970 millions de dollars à la plate-forme qui les a acceptés. Et ici, aucun risque de situation anticoncurrentielle.
Un service de streaming live pour cet été ?
Certainement un peu frustré du dénouement de cette situation, Google n’en est pas resté là. Depuis six mois, YouTube travaillerait au lancement d’une nouvelle version de son service de streaming dont l’accent serait mis sur les jeux vidéo et les sports électroniques, soit le même créneau que Twitch. Selon un article paru dans les colonnes de nos confrères de The Daily Dot, Google complèterait actuellement une équipe d’une cinquantaine d’ingénieurs spécialisés dans le streaming pour développer une offre cohérente. Le lancement serait même prévu à l’occasion de la grand messe californienne du jeu vidéo, l’E3 de Los Angeles qui se tiendra début juin.
Si YouTube et Google se relancent effectivement dans le broadcast en direct sur Internet en s’aidant de la communauté des joueurs, rien ne prouve que cette dernière suivra. Ceci pour deux raisons. D’abord, l’audience et les contenus sont attachés à Twitch : tant qu’il y aura des événements sur Twitch, il y aura des joueurs pour les suivre et tant qu’il y aura des joueurs sur la plate-forme, les organisateurs d’événements continueront de la privilégier. L’oeuf et la poule. Et malgré la puissance de YouTube, Google n’a jamais réussi à casser le monopole de fait.
Une communauté déjà bien échaudée
Ensuite, Google n’a pas très bonne réputation auprès des joueurs. Depuis deux ans, les règles de diffusion de vidéo montrant des jeux ont largement évolué, parfois de façon autoritaire (interdiction pour les Youtubers de monétiser une vidéo avec du contenu en provenance d’un jeu, partage des revenus publicitaires entre YouTube, l’éditeur de jeu et, à la fin, le Youtuber) et dernièrement de façon politiquement correcte. Il faut en effet aujourd’hui que le Youtuber soit en mesure de prouver à Google qu’il dispose d’une licence d’exploitation commerciale du jeu.
Or, nous savons bien que les Youtubers sont des joueurs qui achètent généralement leurs jeux dans le commerce. Les licences sont donc celles associées à un usage privé qui n’incluent pas toujours YouTube (même si les consoles sont toutes compatibles avec Twitch...). Ce décalage entre les problématiques économiques des YouTubers et de Google, plus concerné par les éditeurs de jeux que par les producteurs de contenus, n'a pas aidé à créer une bonne relation entre eux.