Depuis plusieurs mois, les spéculations vont bon train sur l'avenir de Facebook Messenger. Émanation du réseau social devenue une application à part entière, cet outil de messagerie a toujours fait l'objet d'un voile de mystère : pourquoi Mark Zuckerberg a forcé les utilisateurs de son site à adopter une application stand-alone pour un service intimement lié au reste de son activité et largement plus pratique à utiliser tel que c?était ? À l?époque, il s'agissait certainement de faire de l'ombre à certains concurrents, comme BBM, WhatsApp ou Hangouts ou WeChat.
Connecter Messenger avec d'autres applications
Puis, en octobre dernier, une première rumeur est arrivée sur la Toile : Facebook allait permettre à ses utilisateurs de s?échanger de l'argent. Et tout s'est emballé. Car Facebook Messenger, au-delà d?être un moyen comme un autre (mais sans plus) de communiquer avec ses contacts, devenait une source de revenus, grâce à un système de transaction. Le réseau social parvenait ainsi à monétiser son audience. Depuis, le système a été officialisé il y a quelques jours. Mais ce n?était qu'une première étape.
La seconde étape a été dévoilée hier par Mark Zuckerberg à l'occasion de l?édition 2015 de la conférence annuelle des développeurs de Facebook, appelée F8 et organisée à San Francisco (évidemment). Cette nouvelle étape est un connecteur qui place Messenger au centre d'un écosystème complet d'applications partenaires. L'idée est d'inclure Messenger comme moyen de communication, même en dehors de l'application dédiée. Et inversement. Les applications externes viennent enrichir le flux et les possibilités d'interaction. Et si le destinataire ne connaît pas l'application, il suffit de cliquer sur installer pour répondre. Et voilà comment de nouvelles applications créent du trafic.
Applications + Echange d'argent = Commerce électronique ?
Jusqu'ici, tout est finalement assez simple. Mais Facebook Messenger ne s'arrête pas là. Durant sa keynote, Mark Zuckerberg a également évoqué d'autres types de partenaires capables de s'appuyer sur Messenger pour créer du trafic. Notamment des marchands électroniques. Rien d?étonnant : puisqu'il est possible d?échanger de l'argent sur Messenger, pourquoi pas avec une boutique ? Ca s'appelle Businesses on Messenger.
Pour cette présentation, le patron de Facebook a laissé la parole à David Marcus, son nouveau vice-président en charge de Messenger arrivé il y a six mois. Ce dernier a été débauché de PayPal quand les premières rumeurs sur l'échange d'argent dans Messenger ont vu le jour. Il n'y a pas de hasard.
Du commerce relationnel ?
La prise de contact s'effectue aussi bien à partir d'un site Web qui a intégré un connecteur Messenger. Ou directement dans l'application Messenger, avec photos, factures, suivi de colis et discussions en direct. En outre, les notifications sont ouvertes pour les marchands partenaires qui auront la possibilité de mettre en place des campagnes de marketing relationnel (acquisition, fidélisation, up-selling, etc.). Évidemment, cela va demander un peu de travail du côté des boutiques et des marques qui devront investir pour mettre en place cette relation client d'un nouveau genre. Mais les opportunités sont à la hauteur de la promesse.
Reste à savoir si la sauce prendra, autant auprès des marchands que des usagers. Il s'agirait évidemment pour chacun d'eux de savoir mesurer à quel point il est possible de susciter le contact et à partir de quand cela devient intrusif. Car contrairement au flux Facebook, Messenger est un outil de prise de contact direct plus intime.