Tout savoir sur : Apple Pay : les usagers voudraient bien l’utiliser, mais ne peuvent pas
Il y a deux semaines, nous avons relayé dans nos colonnes une étude réalisée début mars sur le nombre d’utilisateurs d’Apple Pay et leur usage du service de paiement sans contact. Les résultats n’étaient pas bons : 6 % ont payé au moins une fois avec et 9 % ont ouvert l’application par curiosité. Hier, l’agence de presse économique Bloomberg a dévoilé une autre étude plus optimiste dans ses chiffres, mais qui conclut sur un même constat : il est difficile de payer avec.
66 % d'adoption
Cette nouvelle étude a été réalisée fin février par Phoenix Marketing International auprès de 3000 consommateurs américains propriétaires d’un iPhone 6 ou 6 Plus. Selon cette étude, 66 % des utilisateurs interrogés ont créé leur compte sur Apple Pay, ce qui est déjà largement plus important. il faut dire que ce chiffre est déjà plus en adéquation avec l’investissement consenti par les banques et les émetteurs de cartes. Visa a par exemple poussé les 43 banques américaines partenaires à faire partie de l’opération, soit 75 % du marché américain. 800 000 clients de Bank of America auraient par exemple enregistré 1,1 million de cartes de crédit dans Apple Pay.
Ces usagers ont d’ailleurs un regard positif sur le service. La majorité pense que le paiement est plus rapide et adapté à des achats de moyenne importance. 58% estiment qu’il est plus sécurisé et 60% qu’il est «cool» (quel intérêt, allez savoir). De fait ils l’utilisent : en moyenne, chacun d’eux a réalisé 2,6 paiements sur les 4 premiers mois après la mise en service. La moitié s’est rendue dans les Apple Store. Un tiers chez Macy’s. Un autre tiers chez McDonald’s.
Incompatibilité en magasin
Mais les deux tiers de ces inscrits ont rencontré des problèmes pour réaliser leur achat. Arrivé en magasin, rien ne se passe vraiment comme prévu. Selon l’étude, les deux tiers des utilisateurs d’Apple Pay qui se sont rendus dans une boutique listée par Apple n’ont pu finaliser leur achat, car en réalité le point de vente n’acceptait pas la carte virtuelle ou parce que son nouveau terminal NFC ne fonctionnait pas.
48 % des personnes interrogées ont estimé que le processus était long et 42 % que le caissier n’était pas formé et incapable de les aider. Sans parler des fausses manipulations et des paiements délictueux. Une autre étude, citée par Bloomberg affirme que 8 % des paiements réalisés avec Apple Pay étaient frauduleux, contre 0,1 % pour la carte bancaire traditionnelle.
Un problème de coût et de rentabilité
L’article de l’agence de presse explique que le problème majeur reste évidemment l’adoption du moyen de paiement par les points de vente. Chaque terminal de paiement doit être mis à jour pour être compatible NFC. Et cela coûte de l’argent au commerçant. Mais ce n’est pas le seul élément. Un autre est également évoqué : la nécessité d’authentifier le porteur de carte par une signature électronique ou un code PIN.
Cette opération ralentit le temps de transaction en caisse, ce qui n’est pas du goût des propriétaires de points de vente qui compte sur les volumes pour rentabiliser l’investissement consenti. Les marchands traînent donc des pieds volontairement, même s’ils savent que tôt ou tard ils devront s’équiper, car la législation les y obligera. La deadline est fixée à octobre. Mais tout porte à croire qu’une boutique sur deux aura migré d’ici la fin de l’année (contre un peu plus d’un tiers aujourd’hui).