Tout savoir sur : Qualcomm Trepn Profiler : une application pour se déresponsabiliser ?
Différentes informations récentes tendent à montrer que les plus grands acteurs de la téléphonie mobile (Google et Apple par exemple), mais également de l?électronique en général, s'intéressent au problème de l'autonomie des batteries. Car le smartphone est sujet à un double phénomène : non seulement nous passons plus de temps chaque jour sur notre mobile, mais les composants technologiques (chipset, modem, capteur photo, écran, capteur en tout genre, etc.) sont de plus en plus nombreux et de plus en plus gourmands en énergie. Sans oublier évidemment les applications en arrière-plan qui continuent de fonctionner même quand vous avez l'impression de les avoir fermées.
Qualcomm a souvent été taxé d?être l'un des responsables de cette baisse d'autonomie générale dans la téléphonie mobile. La raison est simple : ses chipsets sont de plus en plus puissants, vont de plus en plus vite et gèrent de plus en plus de technologies. Et malgré une meilleure finesse de gravure, malgré des micrologiciels dosant plus finement l'usage des coeurs à l'intérieur du smartphone, malgré aussi un mode Stamina pour réduire la consommation quand la batterie commence à montrer des signes de fatigue, le fait est que Qualcomm conserve cette image.
Une application pour tout savoir sur son mobile
D'où Trepn Profiler. Il s'agit d'une application développée pour Android (accessible gratuitement sur le Play Store) qui étudie finement la gestion des ressources du système en fonction des actions réalisées et des applications ouvertes. Elle affiche en temps réel la charge de chaque coeur (avec la fréquence de fonctionnement et l'utilisation en cours) du CPU et du GPU, la consommation énergétique du smartphone, le volume de données transmises par WiFi ou réseau GSM (3G et 4G).
Il est également possible de déployer un tableau de bord sur la charge du CPU (et du GPU) en fonction des applications et découvrir ainsi celles qui monopolisent le plus le système. Elle fonctionne sur toutes les plates-formes (MediaTek, nVidia, Samsung, HiSilicon, Leadcore, etc.), mais quelques fonctions supplémentaires sont proposées sur les plates-formes Snapdragon.
L'utilisateur final est donc désormais en mesure de savoir quelle est l'application qui grève l'autonomie de son smartphone (voire même celui qui fait surchauffer le chipset, puisqu'il s'agit aussi d'un point d'ombre dans la bonne image de marque de Qualcomm). Seulement, l'utilisateur, à part désinstaller le logiciel qui pose problème, ne peut vraiment agir face à un problème. Il le constate et est averti (ce qui est d'ailleurs un peu dommage...). Point. Reste à savoir qui est capable d'agir. Réponse ? Le développeur d'applications bien sûr.
Des outils d'optimisation pour les développeurs
Pour eux, le fondeur a créé un ensemble d'aide à la programmation pour optimiser leurs créations. Des graphiques en temps réel. Des pointeurs pour identifier les problèmes dans le code source. Des contrôleurs pour associer Trepn Profiler à des routines automatisées de test. Qualcomm a aussi prévu plusieurs outils intéressants, notamment des données sur la consommation d?énergie de certains composants, comme le CPU, le GPU, le rétroéclairage, les capteurs photo, l'accès aux volumes de stockage, les connexions réseau et bien plus encore.
Contrairement aux outils de benchmark qui font la part belle à la performance brute, Qualcomm opte ici pour un discours centré sur l'optimisation, alors même que le succès des Snapdragon tient avant tout à un double argument : une solution tout-en-un globale et puissante. Ce changement est évidemment le signe que le fondeur ne veut pas porter seul la responsabilité de la baisse graduelle de l'autonomie des smartphones. Oui, il met à disposition des technologies performantes. Mais tout dépend de la façon dont elles sont utilisées. Une façon de se déresponsabiliser partiellement d'un problème général.
Mais n'oublions pas que Qualcomm, malgré toute la bonne volontée affichée par BatteryGuru, ne pourra jamais se dédouaner complètement. En effet, sans parler de la consommation plus forte des chipsets génération après génération, il est responsable d'une partie de l?énergie perdue par ses processeurs qui dégagent beaucoup de chaleur (un défaut récurrent, depuis les S4 Pro jusqu'au SD801, mais qui s'est accentué avec le Snapdragon 810). Un chipset qui en diffuse moins est un composant qui est mieux optimisé et moins gourmand, et ce n'est pas qu'une question de finesse de gravure. Et c'est certainement ce qui fait aujourd?hui défaut à la gamme Snapdragon compatible 64-bit, notamment sur le haut de gamme.