La gamme Honor, marque alternative du constructeur Huawei pour contrer Xiaomi et Meizu, s?étoffe rapidement en France, alors qu'elle est présente sur le vieux continent depuis moins d'un an. Arrivé avec le pétillant Honor 6, Honor s'est ensuite attaché à proposer des modèles entrée de gamme, avec le 3C, qui nous a un peu déçus, et le Holly.
Avec le 4X, lequel sort aujourd?hui, Honor offre un successeur au 3X, sa précédente phablette économique. Un lancement compliqué, car des smartphones puissants et séduisants à moins de 200 euros, il y en a beaucoup.
Le Honor 4X n'est cependant pas dénué d'intérêt. Si d'apparence, il paraît grossier, il faut s'en approcher pour constater que ses lignes sont plus complexes qu'elles n'y paraissent. Reprenant davantage le design des modèles haut de gamme (Honor 6 et Honor 6+) et délaissant celui un peu plus passe-partout du 3C et du Holly, le 4X est un smartphone perfectible, mais équilibré. Et surtout un peu plus moderne. En voici les détails techniques :
- dimensions : 159,2 x 77,2 x 8,7 mm
- poids : 165 grammes
- ratio écran / taille : 67,9 %
- écran IPS 720p de 5,5 pouces pour une résolution de 267 pixels par pouce
- chipset HiSilicon Kirin 620 composé de 8 coeurs Cortex-53 cadencés à 1,2 GHz et d'un GPU Mali 450-MP4
- 2 Go de mémoire vive
- 8 Go de stockage interne (extensible par microSD)
- Batterie 3000 mAh non amovible
- Capteur photo Sony Exmor 13 mégapixels rétroéclairé avec flash LED, compatible jusqu'au Full HD en vidéo
- Webcam frontale Omnivision 5 mégapixels
- Deux ports pour carte SIM
- Compatible WiFi n, Bluetooth 4.0, GPS et LTE catégorie 4
- Chipset audio optimisé DTS
- Système d'exploitation EmotionUI 3.0 sur une base Android 4.4.2 Kitkat
Dans cette fiche technique, un seul élément est clairement dérangeant : la taille de l'espace de stockage interne. Même si le constructeur offre un emplacement pour une carte mémoire, le volume est tellement restreint que l'investissement dans une carte microSD ne sera plus optionnel, mais obligatoire. Quelques jeux, des photos, des vidéos, les derniers épisodes de Game of Thrones et voilà, plus de place pour la synchronisation offline des playlists Spotify. Mais ne nous arrêtons pas à cela...
Tout est dans les détails
Car ce grand smartphone n'est pas la brique qu'il paraît être. Bien au contraire, le design de ce smartphone est plutôt recherché. Pour vous en convaincre, il suffit de regarder la tranche de droite, celle qui accueille les seuls boutons matériels présents (volume et mise en veille). La coque en polycarbonate, nervurée et irisée, est moulée de façon à faire ressortir les touches, sans pour autant qu'elles soient trop apparentes. Et c'est un bon signe.
Deux autres bons signes sont à observer dans le châssis de ce smartphone. Le premier est l'emplacement du haut-parleur mono, situé dans la tranche inférieure, à côté du port microUSB. C'est un bon emplacement, même s'il aurait pu être encore un peu mieux pensé (si vous tournez le mobile en mode paysage, veillez à le faire vers la droite et non vers la gauche pour ne pas obstruer la grille avec votre paume).
Dernier bon signe, le capteur photo. Honor / Huawei a abandonné la configuration assez classique (et très marquée bas de gamme) du capteur photo carré et centré qui caractérisent le 3C et le Holly. Ici, nous retrouvons l?équipement dans le coin supérieur gauche, comme sur le 6, le 6+ et d'autres modèles concurrents (comme l'iPhone). Grâce à la courbure de la coque, le capteur photo n'est pas trop protubérant. Ca aussi, c'est un atout.
Pour le reste, nous retrouvons tous les codes classiques de la phablette milieu de gamme : des bordures assez larges, une surface tactile avec les touches de navigation (pour justifier justement la largesse des bordures), une coque extractible pour accéder aux emplacements SIM et microSD, et une relative sobriété générale. Notez que la batterie n'est pas amovible et que le châssis en plastique recouvre la moitié des tranches seulement. Le reste (notamment les coins de l?écran) est pris en charge par une autre pièce faite du même matériau.
Une bonne construction et un écran correct
La construction du smartphone est globalement très satisfaisante. Il tient bien dans la main et les seules touches mécaniques tombent rapidement sous le pouce. Si la configuration des différents éléments (jack, microUSB, écouteurs, microphones, capteurs photo) est assez classique, l'ensemble respire la solidité et la confiance. La coque s'enlève et se remet facilement. Il est également moins glissant que les Huawei P6, P7 et Honor 6.
L?écran du smartphone est assez agréable, aussi bien à la vue qu'au toucher. La dalle tactile est recouverte, par défaut, d'un film protecteur qui glisse parfaitement sous les doigts tout en assurant une bonne réactivité à l'ensemble du système. L?écran est lumineux si vous poussez le rétroéclairage à son maximum. Sinon, il est un peu sombre. Ce qui a trois conséquences. D'abord, les angles de vision sont moins ouverts qu'espéré. Ensuite, le contraste de la dalle est limité. Enfin, la visibilité baisse considérablement en plein soleil. Sans parler évidemment de la résolution assez basse pour voir les pixels à l'oeil nu. Mais ce dernier point n'est pas rédhibitoire ici.
Une interface « très inspirée »
Car une fois l?écran allumé, nous profitons de la dernière version d'Emotion UI, estampillée 3.0. La ROM maison de Huawei, que nous avons découverte lors du test de l'Ascend Mate 7, une interface dont le design est le juste milieu entre Android Lollipop et iOS 7. L'iconographie est très proche de celle de l'interface de l'iPhone, avec des icônes aux bords arrondis et « flat ». Vidéos, Musique, Messages, Telephone, Agenda, Meteo, etc. Autant d'applications dont l'icône est une version grossièrement revisitée de celle d'Apple.
Bureau d'accueil, écran verrouillé et moteur de recherche rapide
Une inspiration que nous retrouvons aussi dans certaines fonctions d'Emotion UI. Comme l'accès à un moteur de recherche local en glissant le doigt vers le bas comme pour Spotlight. Comme la présence de l'application photo en bas à droite de l?écran de verrouillage. Comme la zone de paramétrage rapide accessible aussi depuis l?écran de verrouillage qui reprend presque strictement celle d'iOS. Comme le gestion du multitâche qui présente les différentes applications sous forme de vignettes rectangulaires qu'il faut glisser vers le haut pour les fermer. Ou encore comme les petits points des écrans d'accueil indiquant la page sur laquelle vous êtes. Sans parler du changement de fonds d?écran très Mac OSX (et Windows 7) ou l'absence de menu application, l'une des caractéristiques premières d'iOS (avec ses avantages et ses inconvénients) vis-à-vis d'Android.
Zone de notification, menu de paramètres et horloge
Une interface « monochrome »
Heureusement, Huawei apporte également de bonnes idées à son interface. La gestion des notifications sur une ligne de temps, par exemple. Des notifications qui peuvent être, dans certains cas, interactives. La gestion des thèmes, chers à tous les constructeurs chinois est également présente, pour habiller EmotionUI. Ou encore l'assistance intégrée HiCare qui se veut être autant un guide de l'utilisateur qu'un moyen de contact pour ceux qui se sentent perdus. Dommage que cette dernière ne soit pas intégralement traduite. Nous sentons également dans cette interface une volonté de jouer sur les niveaux de gris, les icônes simples et épurées. C'est le cas dans la zone de notification, dans le menu paramètre et dans certaines applications, comme Horloge, Podomètre, Contact, Galerie, etc.
Gestionnaire de thèmes, Gallerie et HiCare
Parmi les applications tierces préinstallées, nous avons eu l'occasion de voir Twitter, Facebook, WPS Office (suite bureautique) et quelques raccourcis vers des versions d'essai de jeux Gameloft. Il s'agit du même partenariat marketing que vous retrouvez dans tous les smartphones Huawei et Honor. Aucune surprise, mais une petite déception : tant qu?à préinstaller des jeux et à réduire l'espace de stockage du mobile, autant les offrir, non ?
Un peu juste pour aller concurrencer le milieu de gamme
L'ensemble du système tourne relativement bien. Aucun problème parmi les applications les plus courantes. En revanche, quelques difficultés à lancer notre jeu étalon Dead Trigger 2. De fait, nous nous posons la question de la relative compatibilité du Kirin 620 avec l'ensemble des applications du Play Store. Ce qui est relativement dommage, car la plate-forme est relativement intéressante pour son niveau de prix, même s'il y a mieux. Le Honor 4X obtient 25 209 points sur AnTuTu, 5172 points sur 3DMark Ice Storm Unlimited, 513 points sur Basemark OS II et 476 points sur AnTuTu Video.
AnTuTu, 3DMark et Basemark OS II
D'abord, il semble que le Kirin 620 soit coincé entre le Snapdragon 410 et le Snapdragon 615. De fait, il se positionne donc comme une bonne alternative à tous les smartphones des marques « A » proposés à 300 euros (comme le HTC Desire 820 par exemple). Il est aussi une alternative à quelques mobiles surévalués, comme les Samsung Galaxy A5 et Galaxy Grand Prime ou l?Aquaris E5 de bq. Remarquez qu'une partie du bon score sur AnTuTu est due à la présence des 2 Go de mémoire vive, la majorité des plates-formes sous SD410 étant accompagnée de moitié moins de RAM.
Cependant, si globalement les performances sont correctes, il ne parvient pas à faire la différence avec certains modèles peut-être un peu moins puissants, mais surtout beaucoup moins chers. Nous pensons notamment au Pop 2 d'Alcatel OneTouch et au Moto E 4G de Motorola. Enfin, c'est surtout face au Meizu m1 note, un adversaire naturel, qu'il trébuche : vendu 30 euros plus chers seulement, le m1 note est deux fois meilleur aussi bien sur ses performances CPU que GPU. De plus, il offre deux fois plus d'espace de stockage et une dalle Full HD.
Une plate-forme multimédia maladroite
Côté multimédia, le Honor 4X offre une expérience hétérogène. Si le Kirin 620, servi par ses 2 Go de mémoire vive, offre une expérience satisfaisante dans une majorité des domaines, il pâtit aussi de quelques problèmes d'incompatibilité. Comme indiqué précédemment, nous avons été dans l'incapacité de lancer notre jeu étalon Dead Trigger 2, pourtant bien installé. Nous avons opté donc pour le second, Minigore 2. Celui-ci s'est révélé plaisant, même avec de nombreux ennemis à l?écran. Comme nous l'avons vu précédemment, la dalle tactile est réactive et glisse bien sous les doigts.
En vidéo, même constat. Alors que le smartphone mentionne la compatibilité avec la norme DTS, celui-ci ne décode pas ce type de signal audio, même quand l'option est mise en surbrillance. Il s'agit simplement d'une optimisation, sans l'inclusion du codec. Selon AnTuTu Video, plusieurs codecs audio sont absents. Le lecteur par défaut lit les fichiers MKV 1080p, mais ne parvient pas à afficher les sous-titres.
De belles photos très lumineuses
La photo est certainement l'usage multimédia où le Honor 4X est le plus à l'aise. Le smartphone parvient à créer des clichés particulièrement nets de son capteur Sony 13 mégapixels. Le grain est fin. La colorimétrie respectée. Le contraste est saisissant. Et la luminosité est bien gérée : il y a de belles couleurs dans le ciel sans parisien, tandis que les boutiques de l'avenue de l?Opéra ne sont pas trop sombres. Une bonne surprise.
Photo prise avec le Honor 4X
L'interface photo est quant à elle la même que sur le Mate 7 et donc bien différente du Honor 3C. Comme pour d'autres applications système d'Emotion UI, l'iconographie et les menus font la part belle aux dessins au trait et à la monochromie. Presque trop simple, cette application propose cependant quelques options dans son menu, notamment l?éternelle balance des blancs, la sensibilité ISO et la méthode de mise au point.
Une bonne phablette entrée de gamme
Dans l'ensemble, le Honor 4X est un smartphone abordable bien construit avec une proposition technologique équilibrée. Encore perfectible, aussi bien dans la localisation de l'interface que dans la compatibilité de la plate-forme avec les applications les plus gourmandes et quelques formats vidéo usuels, son usage reste globalement agréable, même si nous avons préféré le M1 Note de Meizu, lequel n'est pas beaucoup plus cher puisque le prix de vente tourne autour des 200 euros.
À l'occasion du lancement commercial, qui a eu lieu aujourd?hui, mercredi 15 avril, Honor offre 30? pour l'achat du Honor 4X à tout acquéreur ayant partagé son appréciation suite à l'utilisation du smartphone. Ce qui baisse son prix à 170 euros. Évidemment, avec 60 euros d?écart avec le Meizu M1 Note, le Honor 4X offre pratiquement le même intérêt malgré ses défauts, car estompés par un positionnement tarifaire plus agressif. De plus, sur le segment des phablettes à moins de 200 euros, elle est clairement l'une des meilleures. Voici donc une bonne affaire.