Tout savoir sur : Les applications Microsoft bientôt préinstallées dans Cyanogen
Microsoft voudrait bien revenir, d’une certaine manière, à l’ère du PC, une époque où 90 % des ordinateurs fonctionnaient avec Windows et faisaient tourner Microsoft Office par défaut. Si la firme de Redmond a clairement amélioré sa présence dans cette ère post-PC comme le décrivait si sagement Steve Jobs, pouvoir multiplier les partenariats avec les constructeurs et les développeurs de système d’exploitation alternatif serait un pas considérable qui le rapprocherait de son ancien statut d’éditeur incontournable.
Un partenariat similaire à celui de Samsung
Après Samsung, c’est donc, comme prévu, au tour de Cyanogen de faire l’objet d’un partenariat commercial. Grâce à cet accord, tous les smartphones fonctionnant sous Cyanogen OS (le nouveau nom pour CyanogenMod) préembarqueront une suite applicative signée Redmond. Elle comprend OneNote, OneDrive, Skype, Outlook (laquelle ressemble plus à Hotmail qu’au vieux client mail sous Windows) et Office. Ajoutez également à cela les applications Bing que nous vous avons présentées en décembre dernier.
Notez que Cyanogen s’engage aussi à intégrer les services et les outils de Microsoft au sein du système et non pas simplement à les coller, comme Samsung, dans un dossier sur le bureau d’accueil... Nous sommes curieux de savoir ce que Steve Kondik et Kirt McMaster imagineront comme services autour de ces applications.
Un partenariat simplement commercial...
L’idée de ce partenariat est simple : à chaque mobile commercialisé avec Cyanogen, Microsoft reverse un peu d’argent pour le service rendu. En effet, chaque utilisateur de Cyanogen devient un utilisateur potentiel des services Microsoft à qui ce dernier proposera des options premium (Office 365 Professionnel, des minutes de communication sur Skype, de l’espace additionnel sur OneDrive, etc.). Il s’agit là d’un partenariat assez simple et plein de bon sens. Nous pouvons en revanche craindre que cela alourdisse un peu l’expérience utilisateur.
Ce partenariat est évidemment la conclusion de discussions entamées depuis plusieurs mois entre la sulfureuse équipe de développeurs, dont le patron s’est fait remarquer pour son style percutant, et la firme de Redmond. À l’origine, les échanges concernaient un possible partenariat financier. Microsoft entrerait alors au capital de Cyanogen, certainement pour avoir un pied dans Android tout en essayant de mettre quelques bâtons dans les roues de Google.
... pour éviter d'être trop impliqué avec Cyanogen
Seulement, la réputation de « bad boy » de Kirt McMaster a certainement joué en défaveur de ce partenariat. De plus, quelle image aurait donné Microsoft à ses partenaires Windows Phone (avec qui tout ne se passe pas si bien) s’il supportait financièrement une entreprise dédiée à un OS dérivé d’Android ? Ces deux problèmes ont clairement refroidi Microsoft qui a préféré soutenir Cyanogen de façon « commerciale ». D’où son absence lors du dernier tour de table de la ROM alternative en mars. Et d’où le présent partenariat, lequel s’avère être une bien meilleure opération qu’une prise de participation (outre le fait que Satya Nadella n’aura pas à gérer les sorties de pistes de Kirt McMaster).
Microsoft y gagne en effet sur deux tableaux. D’abord, en signant un accord de distribution avec Cyanogen, il ne se coupe pas des autres fabricants, dont Samsung qui joue le même rôle. Ensuite, Cyanogen est lui-même à la recherche de partenaires constructeurs pour son OS. Après Oppo, OnePlus, Microsoft et Alcatel OneTouch, d’autres viendront certainement. Sans parler des versions dédiées aux flagships que la communauté continue de créer. Ce qui ajoute encore un peu plus de potentiel à l’affaire.