Le smartphone surnommé « flagship killer » est un modèle qui a certainement contribué à la renommée internationale de la jeune start-up chinoise OnePlus, mais également à celle de la version customisée d’Android, CyanogenMod, dont la popularité n’avait jamais atteint auparavant le grand public. Il y a un an, quand OnePlus et Cyanogen se sont associés pour créer le One, l’objectif des deux sociétés était le même : créer un mobile premium, dont l’interface est optimisée et améliorée, le tout à un prix accessible à tous. Un an plus tard, de l’eau a coulé sous les ponts. Et comme toujours, il y a ceux qui respectent le travail accompli. Et ceux qui ne le considèrent pas autant.
« OnePlus a fait sa réputation sur le dos de Cyanogen »
Parmi ces derniers, l’emblématique Kirt McMaster. Cofondateur et patron de Cyanogen, ce personnage à la langue bien pendue et à l’avis tranché s’est exprimé hier en compagnie de son acolyte Steve Kondik, véritable tête pensante de la ROM customisée, lors d’une conférence qui s’est déroulée à Beijing. Suivi par nos confrères d’Android Authority et PC World, il y confirme que le partenariat entre Cyanogen et OnePlus a pris fin (le contraire nous aurait étonnés). Et il raconte avec sa verve habituelle son ressenti sur les événements qui se sont déroulés après le lancement commercial.
Steve Kondik et Kirt McMaster de Cyanogen
Peut-être un peu trop porté par son portrait dans Forbes, Kirt McMaster estime que OnePlus a largement établi sa renommée sur le dos de Cyanogen et que, sans CyanogenMod, Carl Pei et Pete Lau n’auraient jamais pu vendre leur mobile à l’international. Selon lui, si OnePlus a vendu 1 million de mobiles, c’est d’abord grâce à Cyanogen (et non pas à cause de la configuration et du prix du smartphone). Voilà un avis un peu dur : rappelons que le premier accord signé par Cyanogen était avec Oppo pour une version limitée du N1. Et que ce dernier ne s’est pas vendu hors de Chine. De même, le Micromax Yureka et l’Alcatel OneTouch Hero2+ sont des produits circonscrits sur certains marchés, respectivement l’Inde et les États-Unis. Espère-t-il en vendre 1 million ?
Un partenariat qui a été bénéfique pour les deux parties
Rappelons aussi que le buzz sur le One a démarré à partir du moment où OnePlus a commencé à communiquer sur les spécifications matérielles de son flagship, alors qu’il était de notoriété publique que Cyanogen s’occupait déjà de la partie logicielle. Nous préférons évidemment les déclarations de Steve Kondik et Carl Pei au sujet de la fin de ce partenariat. Les deux ont un avis commun : cette alliance a été évidemment bénéfique pour les deux sociétés. OnePlus n’a pas eu à développer sa propre ROM ou prendre la version stock et a ainsi pu sortir son mobile plus rapidement. CyanogenMod pouvait enfin s’exprimer dans un mobile taillé pour l’accueillir, alors que les Oppo et Alcatel OneTouch ont préféré ne pas prendre ce genre de risque.
Aujourd’hui, les deux entreprises prennent un chemin différent. OnePlus dispose de sa propre ROM, OxygenOS, laquelle a peut-être moins de caractère que CyanogenMod, mais qui a au moins l’intérêt de convenir à Carl Pei. Et nous pouvons espérer que certaines bonnes idées de Paranoid Android y seront adaptées. De l’autre côté, Cyanogen continuera à signer des partenariats avec des constructeurs. Selon Kirt McMaster, des discussions avancées sont en cours avec des acteurs chinois dont les volumes de vente sont autrement plus importants que ceux de OnePlus. Et les projets concernent des modèles à vocation internationale.
Quel acteur chinois pour accueillir Cyanogen ?
Qui cela peut-il bien être ? Nous pensons notamment à Alcatel. Selon nous, des fabricants tels que Lenovo, Coolpad ou ZTE gagneraient certainement aussi à signer un tel accord, notamment face à tous ceux qui disposent d’une ROM très spécifique comme Xiaomi, Oppo, Meizu ou Huawei / Honor. Réponse dans les mois à venir.