Tout savoir sur : Altice rachète 70% du câblo-opérateur américain Suddenlink
Le groupe Altice, propriété de Patrick Drahi et maison-mère de Numericable-SFR, vient d'annoncer le rachat de 70% des parts du câblo-opérateur américain Suddenlink, valorisé à 9,1 milliards de dollars par cette opération.
Jusqu'ici Suddenlink, qui occupe le septième rang parmi les câblo-opérateurs aux Etats-Unis, était détenu par le groupe de capital-investissement BC Partners, mais également par un fonds de pension canadien, qui conserve 30% des parts. Suddenlink est considéré comme un petit opérateur outre-Atlantique puisqu'il ne compte que 1,5 million de clients. Mais ça ne semble être qu'un premier pas pour Altice.
« Avec cette acquisition, le groupe Altice entre sur le grand et attractif marché du câble américain et franchit une nouvelle étape dans la diversification et l’équilibrage de son portefeuille d’activités de haute qualité », souligne le communiqué du groupe.
Patrick Drahi (ici au centre) semble avoir de grandes ambitions aux Etats-Unis
Time Warner Cable dans le viseur de Patrick Drahi
En effet, son patron Patrick Drahi aurait d'autres ambitions et ce rachat ne constituerait que la première étape de son plan de route. Selon le Wall Street Journal, il serait intéressé par le rachat de Time Warner Cable. Mais l'opération risque d'être bien plus compliquée cette fois-ci, l'entreprise étant numéro deux du secteur aux Etats-Unis. Time Warner Cable est même valorisé à 45 milliards de dollars, ce qui devrait d'ailleurs être difficile à avaler pour Altice, qui ne représente « que » 29 milliards d’euros.
De plus, Altice n'est pas le seul à être intéressé. John Malone, le magnat des médias à la tête de l'empire télécom Charter Communication semble lui aussi convoiter Time Warner Cable. Lui et Patrick Drahi sont d'ailleurs de grands habitués de ce type d'opérations, ce qui promet une lutte intense entre les deux patrons.
Après le rachat de SFR l'an dernier, Altice prend encore une autre dimension en pénètrant sur le marché américain. Très actif en ce moment, le groupe vient de racheter les 20% que détenait encore Vivendi, l'ancienne maison-mère de SFR. Il a également acquis récemment Portugal Telecom et serait également intéressé par Bouygues Telecom, selon la presse anglo-saxonne.
Mais si tout semble actuellement réussir à Patrick Drahi, il faut se rappeler qu'il n'est pas le premier français à avoir voulu s'attaquer au marché des télécommunications américain. Xavier Niel avait en effet tenté de racheter l'opérateur T-Mobile l'an dernier, sans succès.