En septembre dernier, Apple a clairement montré la voie. Depuis ses principaux concurrents lancent successivement leur alternative à Apple Pay. D’abord Samsung au Mobile World Congress. Et maintenant Google avec Android Pay, service officialisé hier soir lors de la keynote du Google I/O. Ce n’est évidemment pas une surprise : l’information a fuité plusieurs jours avant dans la presse américaine, laquelle a été reprise partout dans le monde. Si dans l’ensemble rien ne semble séparer Android Pay d’Apple Pay ou de Samsung Pay, c’est dans les détails que le système se veut plus ouvert.
Un tissu de partenaires encore en développement
Car contrairement à Samsung et Apple, Google ne travaille pas uniquement pour sa propre marque de smartphones (même si les Nexus sont généralement les premiers à bénéficier des nouveautés d’Android), mais pour l’ensemble de l’écosystème. Voilà pourquoi Android Pay vous semblera certainement, comme à nous, plus adaptable. Est-il plus adapté en revanche aux conditions de marché ? C’est encore à prouver.
Reprenons le principe de base : Android Pay est une application pour Android (compatible à partir de KitKat, donc en théorie avec plus de la moitié du parc installé de mobiles) qui sert à virtualiser des cartes de crédit. Plusieurs émetteurs de carte ont déjà annoncé leur prise en charge : Mastercard et American Express. Mais Visa, voire même Dinner’s Club, devrait certainement jouer le jeu également. Pas d’annonces spécifiques au niveau des banques, mais d’ici le lancement d’Android Pay (en parallèle d’Android M, c’est-à-dire cet automne, en même temps que Samsung Pay), Google a largement le temps de peaufiner l’ensemble du tissu de partenaires.
Capteur NFC obligatoire...
Côté matériel, deux informations importantes. Android Pay necessite une connexion NFC (même pour payer en ligne, ce que nous aborderons dans quelques lignes). Si votre mobile n’est pas NFC, l’application ne s’installera pas tout simplement. Le système fonctionnera avec l’ensemble des terminaux de paiement sans contact. Google annonce 700 000 points de vente couverts : Best Buy, Staples, Subway, McDonalds, Macy’s, Toys’R Us, Gamestop font partis des réseaux qui accepteront (normalement) ce moyen de paiement.
Mais ce n’est pas tout. Même si la finalité est de payer des biens dans les enseignes physiques, Android Pay servira aussi au commerce électronique, à commencer par Google Play naturellement (applications, contenus multimédias, Nexus et accessoires inclus). Plusieurs grands noms sont déjà partenaires de l’initiative : Hotels.com, Groupon, Dunkin Donuts, Domino’s, Starbucks, Uber, Expedia, OpenTable, etc. Grâce à cela, Android Pay devrait donc servir aussi à convertir les prospects en acheteurs et redonner de la valeur à la publicité sur Internet (et donc sur Google Search), même sur mobile.
... et lecteur d'empreinte optionnel
Seconde information matérielle, Android Pay sera nativement compatible avec les lecteurs d’empreinte digitale (allant dans le même sens que l’intégration native des lecteurs d’empreinte dans Android M), mais il ne sera pas necessaire d’en disposer pour installer l’application. Cela veut dire que les sécurités biométriques ne sont qu’un moyen complémentaire d’authentification et non une obligation, contrairement à Apple Pay (pour qui c’est tout l’inverse : NFC optionnel et Touch ID obligatoire).
Pour les développeurs d’applications, il sera simple d’inclure la prise en charge du lecteur d’empreinte s’ils optent pour le paiement avec Android Pay. Car au-delà des boutiques en ligne et des sites Web, ce sont également les applications marchandes et les achats intégrés qui sont visés. Bref, beaucoup de potentiel dans ce lancement, à l’image d’Apple Pay et Samsung Pay. Espérons qu’ensemble, ils parviendront à démocratiser le paiement sur mobile.