Tout savoir sur : Apple Pay débarquera en Europe par le Royaume-Uni
Il existe une grande différence entre la présentation d’un service et son actuelle mise à disposition. De même, il y a parfois un fossé séparant le potentiel d’un nouvel outil et ce qu’il représente réellement. Apple Pay en est certainement l’exemple le plus flagrant. En septembre 2014, quand la firme de Cupertino a présenté son application de paiement par NFC, laquelle était soutenue par l’ensemble des acteurs bancaires et monétiques, les analystes financiers ont estimé qu’elle représenterait un gain substantiel et qu’elle pourrait faire évoluer toute l’industrie des finances personnelles. Depuis son lancement en octobre, le soufflet est retombé, les réseaux de distribution refusant plus ou moins volontairement d’accepter les paiements avec Apple Pay pour des raisons économiques (coût de la migration des terminaux NFC, commissions d’Apple sur les transactions).
Le Royaume-Uni choisi pour sortir Apple Pay des Etats-Unis
Depuis, Apple lutte pour signer des accords avec les banques des pays susceptibles d’accueillir son application. Car, pour l’instant, Apple Pay reste cantonné aux États-Unis, malgré le fait que la firme souhaite l’introduire partout ailleurs. Nous avons d’ores et déjà publié plusieurs articles sur la Chine ou le Canada où le groupe californien rencontre des difficultés à convaincre. Il semble que la situation se débloque du côté du Royaume-Uni.
Selon le quotidien local The Telegraph, Apple aurait réussi à embarquer avec lui les banques britanniques pour un lancement dans le courant de l’été. Les rumeurs parlent d’un délai d’attente de deux mois seulement. Les émetteurs de carte seraient également parties prenantes. Le périodique anglais cite un manager de MasterCard qui se déclare prêt à faire la bascule (d’autant que techniquement, cela semble assez simple).
Le Royaume-Uni : pays idéal pour étendre Apple Pay ?
Ce lancement, qui serait officialisé ce soir à la WWDC, serait évidemment une bonne nouvelle pour Apple. D’abord parce que la firme de Cupertino arriverait enfin à sortir des États-Unis, ce qui ne semble pas une mince affaire. Ensuite parce que le Royaume-Uni est un marché où les terminaux de paiement sans contact sont largement plus présents. Contrairement à Samsung Pay, compatible avec les terminaux à bande magnétique si courants aux US, Apple Pay ne s’appuie que sur le NFC pour transmettre les données. Les paiements sans contact représentent outre-Manche quelque 3,2 milliards d’euros de transaction. Le Royaume-Uni pourrait même, toute proportion gardée, y être un meilleur succès qu’outre-Atlantique.
Le choix du Royaume-Uni n’est pas anodin. D’abord, il est culturellement le plus proche des États-Unis. Ce qui facilite grandement l’adaptation. Ensuite, parce que l’iPhone y représente 40 % du marché. Ce qui offre à Apple une base installée considérable pour tester un service auprès du plus grand nombre. Enfin, parce que ce pays est généralement la première étape des Américains pour un développement paneuropéen. Il y a donc fort à parier qu’Apple Pay traversera la Manche pour s’installer en France ou en Allemagne. Cette officialisation pourrait avoir lieu en même temps que celle du programme de fidélisation évoquée fin mai.