En décembre dernier, Meizu dévoilait le m1 note, réplique un peu tardive du Redmi Note de Xiaomi. Lors du dernier Mobile World Congress, le distributeur français annonce l'arrivée de la phablette en France. Quelques semaines plus tard, nous en publiions dans nos colonnes un test complet. Le bilan est plutôt satisfaisant : un grand écran Full HD, un capteur photo correct, des performances plutôt bonnes offertes par le chipset MediaTek, le tout pour 229 euros. La proposition, sans être la meilleure, est bonne (d'autant que le prix du mobile a depuis baissé). Sauf que le smartphone, dont les prétentions internationales sont évidentes, n'est pas compatible avec la majorité des bandes de fréquences 4G. D'où un certain décalage marketing et commercial.
Trois mois plus tard, Meizu tente de rattraper le coup avec un m2 note affublé d'un nouveau chipset MediaTek, compatible avec la bande de fréquence 2600 MHz utilisée par les trois principaux opérateurs français. Mais ce n'est évidemment pas le seul changement à attendre dans une fiche technique peut-être un peu moins ambitieuse. Voyez plutôt :
- dimensions : 150,9 x 75,2 x 8,7 mm
- poids : 149 grammes
- ratio écran / dimensions : 72,8 %
- écran IGZO Full HD de 5,5 pouces signé Sharp (résolution de 403 pixels par pouce)
- chipset MediaTek MT6753 composé de quatre coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,3 GHz et d'un GPU ARM Mali-T720 MP3
- 2 Go de mémoire vive
- 16 Go de stockage interne (extensible par microSDXC)
- batterie 3100 mAh (non amovible)
- double port carte SIM (le second port étant convertible pour la microSD)
- capteur CMOS Samsung ISOCELL de 13 mégapixels, objectif à 5 éléments ouvrant à f/2.2, flash true-tone, compatible Full HD en vidéo
- webcam Omnivision de 5 mégapixels à l'avant, compatible Full HD en vidéo
- connectivité 4G, WiFi n dual-band, Bluetooth 4.0, GPS Glonass
- bouton matériel tactile mBack
- système d'exploitation : FlymeOS 4.5 sur une base Android 5.0 Lollipop
Le plus gros changement est évidemment le chipset, dont le modem interne est compatible avec deux bandes de fréquences LTE utilisées en France, 1800 et 2600 MHz (dommage que SFR préfère la bande des 800 MHz qui n'est pas accessible sur ce mobile). Ce composant se distingue aussi par des coeurs Cortex-A53 moins rapides et un GPU moins intéressant. Le mobile est très légèrement plus fin (0,2 mm), mais légèrement plus lourd (4 grammes). Le système d'exploitation a été mis à jour. Cela a-t-il une incidence ? Réponse un peu plus tard.
Un design presque identique
En attendant, faisons d'abord le tour du propriétaire. Le m2 note ressemble beaucoup à son prédécesseur, notamment à l'arrière et sur les tranches, où les éléments les plus marquants ont été conservés. Que ce soit l'emplacement du capteur photo, de la grille du haut-parleur, du tiroir pour les deux emplacements nano-SIM, du jack 3,5 mm ou du connecteur microUSB. Les contrôles du volume sont, une fois encore, à gauche du mobile, ce qui plaira aux gauchers et perturbera les droitiers. Ils sont rejoints, et c'est une bonne nouvelle, par le bouton d'allumage, simplifiant son accès. La coque en polycarbonate reste identique. Contrairement au m1 note aux tons acidulés (vert pomme et bleu ciel), le m2 note joue la sobriété avec deux robes : gris et blanc.
Une fois n'est pas coutume, c'est de face que vous parviendrez à faire la distinction entre les deux modèles. Le m1 note dispose d'une surface tactile sous l?écran qui héberge une touche de navigation marquée d'un petit cercle pour le retour à l'accueil. Le m2 note oublie cette dernière et la remplace par un bouton matériel appelé mBack. Ressemblant trait pour trait au lecteur d'empreinte digitale du MX4 Pro, mBack est un bouton pourvu d'une surface tactile offrant deux niveaux d'interaction : tapoter pour revenir en arrière, cliquer pour revenir à l'accueil.
Un bouton matériel qui change toute la prise en main
La présence de ce simple bouton est une très bonne nouvelle. Au-delà d'apporter une façon plus simple d'accéder à la commande retour, elle comble l'un des gros défauts des smartphones Meizu (hors MX4 Pro). En effet, en supprimant les deux touches de navigation « retour » et « multitâche », le constructeur complique la navigation dans le système d'exploitation. Si l'accès à la gestion des applications en tâche de fond s'effectue traditionnellement assez facilement (en glissant du bas de l?écran vers le haut), Meizu n'avait jusque-là pas offert de solution de remplacement pour « retour ». Il était toujours possible de passer par SmartTouch (le bouton virtuel paramétrable), mais il fallait alors l'activer (et donc savoir qu'il existe).
Pour le reste, la prise en main du m2 note est exactement la même que celle du m1 note, peut-être un peu meilleur compte tenu du nouvel emplacement du bouton de mise en marche. La construction est solide, même si elle est de moins bonne facture que la série MX. La présence d'un verre Gorilla Glass n'a pas été confirmée, contrairement au m1 note. Nous aurions tendance à penser que Meizu aurait largement communiqué sur ce détail si cela avait été le cas. La surface tactile ne glissant pas franchement sous les doigts tend à confirmer cette supposition.
L?écran est quant à lui le même que celui du m1 note : une dalle IGZO de 5,5 pouces et Full HD délivrée par Sharp. De très belles couleurs, lumineuses, mais sans surcharge. Un bon taux de contraste et un piqué assez fin. Des angles de vision toujours un petit peu étroits en mode portrait, mais très satisfaisants en paysage. Idéal pour regarder des films, donc. Heureusement, c'est l'une des forces de Meizu.
Une interface qui n'a pas beaucoup évolué
Côté système d'exploitation, nous attendions du neuf. En effet, le m2 note est le premier mobile de Meizu affublé d'Android Lollipop (il était temps, Android M arrive dans 3 mois !). Et à ce titre, il profite d'une nouvelle version de FlymeOS, la version 4.5 (contre 4.2 pour le m1 note). Nous attendions même quelques corrections au niveau des traductions de l'interface, l'un des points faibles de FlymeOS. Résultats ? Rien ne bouge. En cela, nous sommes évidemment assez déçus.
Malgré Lollipop, l'interface de FlymeOS 4.5 est presque identique à celle de FlymeOS 4.2
Quelques points d'amélioration sont clairement notables. La traduction de l'interface en français est incomplète, notamment dans les paramétrages. Certaines désignations d?éléments sont coupées. Le compte Flyme est toujours associé au yuan chinois et non à la monnaie européenne. Les boutiques intégrées (AppCenter et Thème) sont en mandarin. Et le clavier s'affiche en QWERTY et non en AZERTY.
Encore des problèmes de localisation et quelques coupures dans les textes
Nous avons relevé deux changements. D'abord le clavier TouchPal, que vous retrouvez dans les mobiles d'origine chinoise (Wiko, ZTE, Alcatel, etc.), remplace Fleksy. Les amateurs seront ravis. Les autres auront toujours la possibilité de revenir à leur ancien clavier en le téléchargeant sur le Play Store. Notez d'ailleurs que le mobile, comme ces prédécesseurs, n'est pas certifié Google (toutes les applications Google Play Services sont absentes sauf Maps et Search), mais qu'il propose le Play Store préinstallé. Ça vous évitera d'aller le chercher. Second changement, le centre de sécurité s'enrichit d'un outil pour créer des profils d?économie d?énergie qui vient en supplément du réglage manuel dans le menu paramètres.
Clavier TouchPal et nouveau centre de sécurité
Des performances brutes décevantes
Comme nous l'avons signalé en début d'article, le principal changement entre le m1 note et le m2 note est le chipset. Le MT6752 est remplacé par le MT6753. La configuration reste la même (2 Go de RAM, écran Full HD), mais le système d'exploitation change (KitKat vers Lollipop). Un article relayé dans nos colonnes suite à la présentation du m2 note affirmait que le MT6753 était clairement en dessous du MT6752. Logique : les coeurs sont plus lents et le GPU est moins bon. Nous pensions avant de lancer les benchmarks sur le mobile que la présence de Lollipop contrebalancerait légèrement ce constat. Finalement, il n'en est rien.
Sur AnTuTu, le m2 note parvient à 31 566 points, ce qui est évidemment en retrait vis-à-vis des 40 800 points du m1 note. Sur 3DMark et sur Basemark OS II, le m2 note atteint respectivement 6786 et 776 points. La différence est donc plus marquée sur 3DMark que sur Basemark. Vous remarquerez que sur ce dernier, le m2 note dépasse le m1 note au niveau du système, démontrant que Lollipop est plus adapté au chipset 64-bit. Mais ce n'est évidemment pas suffisant. Sur AnTuTu Video, comme toujours avec Meizu, le score est excellent : 817 points, seuls les vidéos en 4K n?étant pas supportées.
AnTuTu Video
Une expérience ludique meilleure qu'attendue
En jeu vidéo, cette impression mitigée se confirme, même si, contrairement au m1 note, le m2 note a été en mesure de lancer Dead Trigger 2. Nous avons même réussi à forcer l'affichage fin des graphismes. Le jeu est resté fluide durant les parties, mais quelques temps de chargement assez longs sont à prévoir. Résultat encourageant donc. Deux petites remarques en jeu vidéo. D'abord, la dalle tactile glisse effectivement moins qu'avec le m1 note, mais cela ne gênera que les joueurs les plus assidus. Ensuite, le m2 note n?étant pas certifié Google, il est impossible d'installer Google Play Jeux, une brique utile. Et il en sera certainement de même pour Play Musique et Play Videos.
Dead Trigger 2
En vidéo, c'est évidemment tout l'inverse. La réputation de Meizu ne faillit pas ici : le lecteur vidéo par défaut est vraiment excellent. Non pas qu'il propose beaucoup d'outils (comme un Archos Video), mais il décode tous les formats de fichiers les plus courants. MKV, MP4, AC3, AAC, etc. Même le son au format DTS et les sous-titres ne lui résistent pas. Rares, très rares, sont les smartphones à embarquer dans la boîte un lecteur vidéo compatible avec autant de formats. Naturellement, il ne fait pas de miracle : le 4K est incompatible. Mais c'est un moindre mal.
Lecteur vidéo
Un appareil photo nettement amélioré
En photo, nous constatons un mieux par rapport au m1 note. Est-ce l'intégration d'un nouveau chipset ou la mise à jour vers Lollipop ? Impossible de savoir exactement. Cependant, le résultat est là : les clichés sont enfin détaillés et équilibrés au niveau de la lumière. Le ciel est bleu. Les rues adjacentes restent un peu sombres, mais rien d'anormal. Encore quelques soucis au niveau du contraste, un petit peu faible, certainement parce que le soleil tape fort en cette fin de mois de juin sur la France. Un peu de bruit également sur les côtés de la photo. Mais, comparé au m1 note, il n'y a pas « photo ».
Photo prise avec le Meizu m2 note
L'interface de l'application photo n'a en revanche pas changé. Et c'est tant mieux, car nous retrouvons le mode manuel que nous avions apprécié lors de la prise en main du m1 note. Ce dernier donne accès à l'exposition, la sensibilité, la balance des blancs et même la distance focale pour les effets bokeh. Les autres modes de prise de vue sont également présents. Voilà bien un point que nous retrouvons avec plaisir dans FlymeOS.
Application photo de FlymeOS 4.5 (et 4.2...)
Une mise à jour qui manque d'ambition
Vendu au même prix que le m1 note, c'est-à-dire 199 euros hors subvention, le m2 note se voudrait être le remplaçant 4G du m1 note. Si sur certains points, la différence est imperceptible ou négligeable (notamment du côté de l'interface qui reste largement perfectible dans la localisation), le m2 note parvient à s?écarter de son prédécesseur par la présence d'un meilleur traitement photo et d'un bouton matériel qui apporte enfin un accès simplifié à la fonction retour d'Android. Ce qui n'est pas du luxe. Sur d'autres points, notamment la puissance de sa plate-forme, le m2 note est clairement en retrait.
Le m2 note ne s'adresse pas aux joueurs ou aux utilisateurs exigeants. Il se veut être une solution LTE polyvalente (attention encore aux abonnés SFR qui ne capteront pas toujours en 4G) sur les usages les plus courants. À 200 euros, nous aurions évidemment tendance à pardonner certains petits défauts (même si ceux de l'interface auraient quand même pu être réglés depuis le lancement du MX3...). Cependant, nous avons testé la semaine dernière l?Archos 50 Diamond. Et la comparaison n'est évidemment pas en faveur du Meizu. Dommage que la marque chinoise n'ait pas choisi son chipset avec un peu plus d'ambition...