Tout savoir sur : Les messageries asiatiques beaucoup plus rentables que les occidentales
En début de semaine, nous vous rapportions qu'une vingtaine de grandes figures des high-tech américaines et mondiales ont participé cette semaine à une grande conférence organisée par le Wall Street Journal à Laguna Beach, en Californie. Tim Cook y a participé pour dévoiler quelques chiffres sur Apple Music. Une autre intervention a retenu notre attention : celle d'Activate, un cabinet-conseil qui a réalisé une présentation particulièrement longue (136 slides !), mais particulièrement passionnante.
L'une des parties était dédiée au marché des messageries numériques qui explose partout dans le monde, parce qu'elles sont pratiques, interactives et évolutives, mais surtout, surtout, parce qu'elles sont gratuites. Dans les pays où le SMS international est plus cher que l'accès à Internet (Moyen-Orient, Afrique, Inde), la messagerie numérique gagne des parts de marché chaque mois.
Une audience qui continuera de croître
Les messageries numériques, comme iMessage, Facebook Messenger, Whatsapp ou Snapchat, sont des applications qui ont le vent en poupe. Les deux qui appartiennent à Mark Zuckerberg font partie de celles qui ont explosé entre leur lancement et aujourd?hui. Whatsapp cumule 900 millions d'utilisateurs actifs chaque mois, contre 700 millions pour Facebook Messenger qui devrait logiquement rattraper son retard cette année. L'intérêt des messageries est double : l'usager s'y connecte toute la journée et il s'y connecte encore très peu. Cela veut dire qu'il y a un fort potentiel en termes de temps à accaparer, contrairement aux réseaux sociaux traditionnels (type Facebook) qui semblent saturer.
Nous avons évoqué à plusieurs reprises dans nos colonnes le souhait des éditeurs de ces logiciels de messagerie à trouver un moyen de monétiser leur audience. Nous avons vu Snapchat tenter d'afficher des publicités sans pour autant que cela soit révolutionnaire. Nous avons vu BlackBerry installer une boutique de stickers dans BBM. Nous avons surtout vu Mark Zuckerberg afficher une ambition sans égale, d'abord avec l?échange d'argent sur Messenger, puis avec le commerce électronique, et enfin avec « M », son excellent assistant virtuel qui promet d?être disruptif. Le potentiel est d'autant plus grand que la conversation écrite est un moyen plus simple d?échanger avec un « robot » que la voix pour effectuer des tâches (simples ou complexes).
Les Asiatiques ont compris comment monétiser
Seulement, l?étude d'Activate montre que même Facebook, qui est pourtant largement plus avancé que ses adversaires, est encore au niveau zéro de la monétisation. Les messageries les plus rentables sont aujourd?hui asiatiques. Et non seulement elles sont plus rentables, mais elles occupent aussi les premières places des classements en terme d'audience. Et elles continuent de progresser. Nous parlons de WeChat en Chine, de Kakao en Corée et de LINE au Japon (ce dernier étant aussi présent dans toute la région asiatique).
WeChat parvient à générer 7 dollars de revenus par mois et par utilisateur. Kakao et LINE suivent de près, avec respectivement 4,24 dollars et 3,16 dollars. Loin, très loin, très très loin derrière, Whatsapp parvient à soutirer chaque mois et à chaque utilisateur 0,06 dollar et Viber 0,01dollar. La recette du succès : elles ont toutes multiplié les initiatives commerciales. Publicité, stickers, moyen de paiement, boutique applicative propre, musique, programmes télévisés, commerce électronique, service de taxi et surtout jeu communautaire. Le jeu vidéo est leur première source de revenu à toutes les trois. Une pratique totalement absente dans Facebook Messenger et Whatsapp.
Bientôt en occident ?
Les messageries du futur sur smartphone seront-elles les points d'entrée principaux vers les services de divertissement, les boutiques dématérialisées et les contenus multimédias ? Tout porte à croire qu'elles devraient s'orienter vers ce nouveau statut pour s'assurer de vraies sources de revenus. Le consommateur occidental est-il cependant prêt à cela ? Pas si sûr.