Les constructeurs chinois sont de plus en plus nombreux à venir tenter leur chance en Europe, et notamment en France. Il faut dire que la concurrence y est moins féroce qu'en Chine. Zopo fait partie des derniers arrivants puisqu'il commercialise ses smartphones chez nous depuis 2014 et, s'il n'a pas réellement réussi à percer en un an, il compte bien sur le Speed 7 que nous testons aujourd'hui pour y parvenir.
Le nouveau porte-étendard de Zopo a été lancé récemment au prix attractif de 199 ? et il est même déjà possible de le trouver moins cher chez certains marchands alors qu'il repose sur une fiche technique à première vue bien fournie. Commençons par y jeter un oeil :
- Android 5.1 Lollipop + surcouche Z-UI
- Ecran IPS Full HD de 5 pouces
- chipset octa-core MT6753 cadencé à 1,5 GHz
- GPU Mali-T720
- 3 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne + microSD jusqu'à 64 Go
- connectivités 4G cat. 4 / Wi-Fi n / Bluetooth 4.0
- fonction double SIM
- appareil photo principal de 13,2 mégapixels avec flash LED
- appareil photo avant de 5 mégapixels
- batterie 2500 mAh
- dimensions : 146,1 x 70,6 x 8,65 mm
- poids : 136 grammes
La proposition de Zopo rappelle finalement beaucoup celle d'Archos avec le 50 Diamond. Lui aussi a été lancé à 199 ? et, s'il ne dispose que de 2 Go de RAM, il compense par des appareils photo mieux définis. Reste à savoir si le résultat est à la hauteur, et ce n'est pas gagné tant le smartphone franco-chinois nous avait impressionnés lors de notre test. Rentrons donc sans plus attendre dans le vif du sujet avec un premier chapitre consacré au design.
Un design un peu trop passe-partout
Autant l'aspect « bolide de course » du 50 Diamond avait été un peu trop travaillé sur l'extérieur avec son coloris jaune fluo, autant, ici, il ne l'est pas assez. Et, forcément, quand on s'appelle Speed 7, c'est dommage. Le smartphone manque clairement de prestance. Zopo n'a pas pris trop de risques, que ce soit avec les coloris, blanc et noir, ou le design général à base de plastique. Les rainures sur le cadre sont sympa, comme le motif rayé façon bois nervuré au dos, mais ce n'est pas assez voyant et nous nous retrouvons finalement avec un smartphone quelconque, même si certains apprécieront sans doute cette sobriété.
Pas de chichi à l'avant, si ce n'est une protection d'écran supplémentaire (et impossible à décoller). Zopo a rassemblé l'ensemble des composants derrière une vitre qui recouvre toute la surface. L'écran est au centre, sous le haut-parleur, entouré de la webcam à droite et d'une LED de notifications à gauche. Le constructeur laisse sa signature en-dessous. Les bordures latérales ne sont pas particulièrement larges mais pas particulièrement étroites non plus, et celles du haut et du bas mériteraient d'être un peu rabotées pour obtenir une coupe un peu plus sportive.
Le cadre a été pensé légèrement plus grand que les faces de manière à laisser ses extrémités argentées apparaître autour lorsque le smartphone est vu de face. Il est en revanche noir au centre, avec les minuscules rainures que nous évoquions plus tôt et deux commandes très fines intégrées à droite pour le volume et la mise sous tension. Heureusement, elles dépassent suffisamment pour être facilement reconnaissables au toucher, en plus de tomber naturellement sous les doigts. Le port microUSB a été intégré en bas. La prise casque, en haut. Il faudra retirer le capot pour accéder aux emplacements microSIM et microSD, ainsi qu'à la batterie.
L'opération est facilitée par une petite encoche taillée dans le coin inférieur gauche. Une fois en place, le capot laisse apparaître, et même dépasser plus exactement, l'appareil photo protubérant en haut au centre. Le flash est juste en-dessous, suivi du logo Zopo. La sortie du haut-parleur est en bas à gauche. La surface est lisse et plane au centre alors que les extrémités sont arrondies pour plus de confort en mains. Le Speed 7 est d'ailleurs réellement agréable à manipuler, aidé aussi par un assemblage précis et sans bavure, mais l'impression de tenir un bel objet n'y est pas. Dommage.
De la Full HD à moins de 200 ?
L'écran aurait également mérité un peu plus de soin. Non pas qu'il soit mauvais. La définition Full HD offre une résolution confortable (440 ppp) pour naviguer sur internet. Vous n'aurez aucun mal à lire même les petits caractères sans recours au zoom mais les couleurs manquent de profondeur et le résultat est finalement assez fade, même face à d'autres dalles IPS.
Nous observons également une tendance à tirer sur le rose du côté des teintes claires, et le phénomène s'accentue dès que l'on penche un peu le smartphone. La luminosité n'est pas particulièrement forte et la protection d'écran accroche un peu en plus d'être très sensible aux traces de doigts. Nous espérions un peu mieux.
De l?Android Lollipop avec surcouche
Nous sommes au moins heureux d'y retrouver Android dans sa dernière version, enfin presque puisqu'il s'agit de la 5.1 et non pas de Marshmallow bien sûr. Zopo l'agrémente en plus d'une surcouche, certes pas très jolie, mais pleine de bonnes idées.
Enfin, surtout une en fait. C'est qu'elle intègre un lanceur d'applications différent de celui d'Android. Il s'appelle APUS et c'est de là que proviennent la plupart des nouveautés de Z-UI qui, sans lui, n'apporterait finalement guère plus qu'une nouvelle iconographie, des couleurs criardes et les désormais habituelles commandes par gestes, comme le double tap pour la sortie de veille, avec option lettres pour l'accès direct à certaines applications. Vous remarquerez au passage que certains menus ne sont pas traduits en français...
Les plus curieux pourront télécharger APUS gratuitement sur le Play Store mais, pour les autres, sachez que c'est un lanceur assez bien fichu. Il supprime le menu des applications mais les range automatiquement par thèmes sur le bureau qu'il enrichi par ailleurs d'un agrégateur de News à la Blinkfeed, en créant un panneau dédié à gauche. Un gestionnaire de thèmes est également ajouté, de même que de nombreux raccourcis (paramètres et applications) via une notification permanente et un menu à ouvrir à l'aide d'un bouton flottant depuis n'importe quel écran.
Notez qu'il est possible de basculer sur le lanceur classique pour retrouver le menu principal, mais il faudra désinstaller l'application APUS pour nettoyer totalement l'interface tout de même assez chargée.
D'autres applications sont également ajoutées. Nous retiendrons surtout Clean Master pour la maintenance et Documents to Go pour la bureautique, mais nous nous serions bien passés d'Opera, d'autant que Zopo fournit déjà un navigateur en plus de Chrome. Heureusement que le Speed 7 est livré avec 16 Go de mémoire interne puisqu'il en reste tout de même une douzaine pour l'utilisateur qui ne souhaite pas investir dans une carte mémoire.
Plutôt à l'aise en multimédia
L'intégration de 3 Go de RAM est une autre bonne chose puisque nous n'avons jamais senti le Speed 7 à la traîne, même avec de nombreuses applications ouvertes, et c'est en partie grâce à cela. Le reste revient évidemment au MT6753 de MediaTek qui ne démérite pas avec ses huit coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,5 GHz et son GPU Mali-T720. Nous aurions évidemment préféré un MT6752 pour sa configuration un peu plus musclée, mais nous aurions perdu la 4G. C'est donc un bon compromis, d'autant que les performances sont satisfaisantes dans l'ensemble, comme le laissaient présager les benchmarks..
Le Speed 7 se classe parmi les bons milieu de gamme sur AnTuTu et Basemark avec plus de 32000 points et 800 points, et notamment devant ceux sous Snapdragon 615 qui lui passent néanmoins devant sur 3Dmark. Rien de surprenant. Les GPU de Qualcomm sont généralement meilleurs que leurs équivalents chez ARM et cela se vérifie encore une fois, mais cela ne veut pas dire qu'ils sont bons à rien. Le Mali-T720, en l'occurrence, parvient à faire tourner quelques jeux sympa comme Dead Trigger 2, et cela avec le profil graphique le plus gourmand !
Du côté de la lecture multimédia, pas réellement de mauvaises surprises non plus si ce n'est que les applications natives ne sont pas assez complètes mais ce n'est pas nouveau. C'est même presque toujours le cas. Il faudra donc prendre le temps d'en télécharger d'autres sur le Play Store, comme VLC pour la vidéo, si vous souhaitez lire les sous-titres ou profiter d'une bibliothèque de codecs plus riche.
Petite déception en photo
Terminons sur la fonction photo, pour laquelle le Speed 7 a été doté d'un capteur principal de 13,2 mégapixels accompagné d'un flash LED et d'un secondaire de 5 mégapixels. Zopo ne donne pas plus de précisions, que ce soit sur leur provenance ou les optiques associées. Continuons donc avec l'application dédiée qui, malgré une interface peu intuitive, offre tout de même quelques réglages. Il suffit de chercher un peu, comme pour le réglage ISO perdu en bout du second volet du menu des Paramètres.
Quelques modes automatiques sont tout de même accessibles depuis le viseur, dont un curieux et peu efficace mode multi-angle qui reprend un peu le fonctionnement du mode Panorama, aussi présent, en permettant de tourner autour d'un objet avec sélection du meilleur angle dans la Galerie. Nous ne parlerons même pas du mode Photo en direct dont nous n'avons pas réellement compris l'utilité. Bref, mieux vaut en rester à la prise de vue classique et automatique.
Les résultats sont malheureusement souvent décevants à la sortie. Même bien éclairées, les scènes paraissent sombres et fades en plus de manquer cruellement de détails. C'est d'autant plus vrai au second plan. Et cela se dégrade évidemment encore à mesure que la luminosité baisse. Le mode nuit permettra de sauver les meubles, mais guère plus. La webcam, de son côté, fait des selfies tout juste corrects, avec des couleurs délavées et un léger flou dû à l'absence d'autofocus.
Photo prise avec le Zopo Speed 7
Bon, mais sans plus !
Le Speed 7 témoigne de bonnes intentions mais donne aussi l'impression que Zopo les a abandonnées en cours de route. L'exemple le plus flagrant est Z-UI, qui repose en grande partie sur des services existants et manque de raffinement et finitions ailleurs, mais c'est un peu pareil partout. Nous aurions aimé un design un peu plus travaillé, un écran mieux calibré et un appareil photo mieux exploité. N'espérez pas non plus l'amener au bout de votre journée de travail en vie, malgré une batterie pourtant correcte.
Heureusement que le MT6753 est là pour offrir au moins des performances décentes et la 4G, mais l'expérience n'en demeure pas moins moyenne au final, en dépit de ce que pouvait laisser imaginer la fiche technique. Et ce n'est évidemment pas suffisant avec l?Archos 50 Diamond en face...