Tout savoir sur : SFR dans le collimateur de l'Autorité de la concurrence et de l'Arcep
Après avoir été épinglé par Bercy la semaine dernière, pour retards de paiements envers ses fournisseurs, SFR vient de se voir infliger une amende de 10,7 millions d'euros par l'Autorité de la concurrence. L'opérateur est en effet accusé d'avoir abusé de sa position dominante sur le marché des entreprises à la Réunion et à Mayotte, par le biais de sa filiale réunionnaise SRR.
L'Autorité de la concurrence reproche à l'opérateur d'avoir mis en place des prix abusifs entre les appels passés entre clients SRR et ceux émis vers les opérateurs concurrents. Une situation qui a duré l'espace de 6 ans à Mayotte (2007-2013), et 12 ans à La Réunion (2000-2013). Ces écarts de prix pouvaient en effet être jusqu'à 10 fois supérieurs aux coûts réels. Des écarts qui selon l'Autorité, « n'étaient pas justifiés ». Ce que n'a d'ailleurs pas contesté l'opérateur.
L'accord de mutualisation de réseaux signé en janvier 2014 entre SFR et Bouygues Telecom pourrait être modifié dans les prochains mois
Un déploiement de la 4G pas assez rapide selon l'Arcep
Mais la fin d'année semble décidément compliquée pour SFR, qui selon le JDD, pourrait se faire épingler par l'Arcep lors de son prochain rapport sur les investissements dans le très haut débit mobile.
Après avoir effectué un suivi du déploiement du réseau de Free Mobile, le gendarme des télécoms pourrait en effet désormais se tourner vers SFR, qui semble actuellement se reposer sur l'accord de mutualisation de réseau signé l'an dernier avec Bouygues Telecom. L'opérateur cher à Patrick Drahi se place en effet derrière ses concurrents en termes de couverture 4G, à en juger par son nombre d'antennes 4G en service.
L'Arcep pourrait apporter quelques modifications à cette mutualisation de réseau début 2016, ainsi qu'à celle liant Orange et Free Mobile. Dans le cas de SFR, cela pourrait même aboutir à un déploiement contraint, avec la mise en place d'un agenda à respecter pour assurer la couverture du réseau auprès de ses abonnés. En cas de non-respect du calendrier de l'Arcep, l'opérateur pourrait donc se voir une nouvelle fois réprimandé. Espérons pour ses clients que cela n'ait pas l'occasion d'arriver.