Altice souffle le bon et le moins bon en ce moment. S'il est actuellement dans le collimateur de l'Autorité de la concurrence et de l'Arcep par le biais de sa filiale SFR, le groupe appartenant à Patrick Drahi vient de réussir deux gros coups successifs qui le placent comme un nouvel acteur important dans le monde du football.
Premièrement, il s'est offert comme « ambassadeur de ses marques » Cristiano Ronaldo, l'un des meilleurs footballeurs au monde et Ballon d'Or en titre. La vitesse et la puissance du joueur illustreraient selon le communiqué de presse du groupe « le développement industriel et international d'Altice sur son coeur de métier, le Très Haut Débit - la fibre et la 4G, les contenus et les médias ».
La Premier League anglaise de 2016 à 2019
Mais le groupe a frappé encore plus fort la semaine dernière en soufflant les droits de la Premier League à Canal+ pour les trois prochaines saisons, de 2016-2017 à 2018-2019. C'est donc Ma Chaîne Sport qui devrait assurer les diffusions des matchs de première division du championnat anglais à partir de l'année prochaine. SFR pourrait quant à lui se charger de la couverture sur les terminaux mobiles.
D'après le journal Les Echos, Altice « aurait mis sur la table plus de 300 millions d'euros pour remporter les droits de diffusion de la Premier League pour les trois saisons de 2016 à 2019 », une somme qui serait donc « bien supérieure aux 190 millions d'euros payés par Canal+ pour les trois saisons se terminant à l'été 2016 ».
En s'offrant le championnat le plus suivi et le plus puissant au monde, Altice pourrait donner un bon coup de boost à Ma Chaîne Sport, une chaîne créée en 2007 mais qui restait jusqu'à ce jour très discrète vis-à-vis de ses concurrentes sportives Bein Sport et Canal +. Cette dernière se retrouve d'ailleurs fragilisée puisqu'elle perd ici le dernier championnat de football européen qui lui restait.
Après Xavier Niel, il semble donc que Patrick Drahi se soit trouvé un nouvel ennemi à sa taille en la personne de Vincent Bolloré, le propriétaire de la chaîne cryptée. Mais en faisant grandir le portefeuille d'Altice (Numericable-SFR, NextRadioTV, Libération, L'Express...), l'homme d'affaires franco-israélien a prouvé qu'il était prêt pour la guerre ouverte que se livrent actuellement les grands groupes de médias et télécoms français.