Tout savoir sur : Une nouvelle banque d’affaires prédit une baisse des volumes d’iPhone
Morgan Stanley est l’une des trois principales banques d’investissement dans le monde, avec Goldman Sachs et JP Morgan Chase. Ses placements rapportent beaucoup. Et surtout, ses analystes ont une influence considérable sur les mouvements boursiers. Quand l’un d’eux affirme qu’une entreprise ne réalisera pas ses objectifs, l’impact sur le cours de l’action est quasiment immédiat. Et c’est justement ce qu’il vient de se passer avec Apple, à en croire nos confrères américains du magazine Fortune.
En tout début de semaine, Katy Huberty, analyste chez Morgan Stanley, a transmis à ses clients (après la fermeture de Wall Street) une note expliquant qu’Apple ne devrait pas vendre autant d’iPhone sur son exercice fiscal 2016 (clos au 30 septembre prochain) que sur le précédent (clos au 30 septembre dernier). Selon elle, la baisse pourrait atteindre 5,7 % sur l’ensemble de l’année. Soit 218 millions de smartphones (contre 231,2 millions entre octobre 2014 et septembre 2015). Sur l’année calendaire 2016, elle prévoit une baisse de 2,9 %, pour atteindre les 224 millions d’unités.
Une comparaison difficile à tenir
Il faut dire que le premier trimestre fiscal 2015 d’Apple a été prodigieux : 74,5 millions de smartphones vendus. Il a été suivi par trois résultats trimestriels au-dessus des prévisions des analystes pour une très bonne année fiscale. De plus, le lancement en Chine de l’iPhone 6 et de l’iPhone 6S (accompagnés chacun de leurs versions phablettes) s’établit sur le même exercice fiscal. Cela pourrait donc pénaliser la firme de Cupertino dans ses résultats fiscaux 2016. D’ailleurs, vous noterez que la comparaison est faite sur des exercices fiscaux à date constante et non sur des annuités commerciales (de septembre à septembre).
Cet avis de Morgan Stanley ne signifie donc pas forcément qu’Apple vendra moins d’iPhone 6S que d’iPhone 6. Cela veut simplement dire que la marque en distribuerait moins sur une période donnée. Cela ne veut pas dire non plus que la firme de Cupertino devrait voir son chiffre d’affaires baisser. Selon l’analyste, c’est tout le contraire. La montée en puissance de la Chine sur le segment premium, les services de financement de téléphone (iPhone Upgrade Program) et la vente de contenus seront des leviers de croissance importants.
Et de trois ?
Sachez cependant que cet avis est basé sur « le pire des scénarios ». Ce qui veut dire que la baisse peut être moins forte. Mais aussi qu’elle pourrait ne pas avoir lieu du tout... Et Katy Huberty fait d’habitude partie des optimistes quand il s’agit d’Apple. C’est d’ailleurs un signe étonnant : elle qui prévoyait une hausse de 6,1 % des ventes d’iPhone, elle rejoint désormais ses collègues, plus pessimistes, de Pacific Crest Securities et KGI Securities (le fameux Ming Chi Kuo) qui annonçaient en octobre dernier qu’Apple baissait les volumes de commande de pièces détachées, signifiant que ses stocks étaient suffisamment haut pour baisser le rythme de production dans les usines partenaires.
Rappelons cependant qu’Apple est plutôt du genre prévoyant : les volumes produits pour le lancement de 2015 étaient bien plus importants qu’en 2014. Tout n’est donc pas forcément aussi simple. Les résultats du premier trimestre fiscal 2016 d’Apple sont attendus à la fin du mois de janvier.