Tout savoir sur : Microsoft travaille à l’intégration d’un écran e-ink dans une smart-cover
Nous louons régulièrement les travaux réalisés par Microsoft Research, la branche recherche et développement de la firme de Redmond. Nous avons relayé dans nos colonnes le projet Autocharge, qui utilise un Kinect et de la lumière pour recharger automatiquement les mobiles. Nous avons également évoqué plusieurs technologies pour mieux interagir avec les produits technologiques. Et voici un nouveau projet, repéré par WM Power User qui présente une protection intelligente pour smartphone sous Windows 10 Mobile (voire même un Surface Phone...).
Un second écran dans un étui de protection
Mais contrairement au Smart Cover, Flip Cover et autres, le rabat de cette protection intègre son propre écran tactile, lequel est basé sur un écran e-ink. Rappelons que les écrans e-ink, développés à l’origine pour les liseuses type Kobo et Kindle, font d’ores et déjà partie de l’écosystème de la téléphonie mobile grâce notamment à Yota et ses smartphones à double écran (dont le troisième devrait sortir cette année). Le visuel qui accompagne cet article montre plusieurs types d’interactions, d’usages et d’applications pour cet écran qui devient beaucoup plus pratique que le second écran du Yotaphone, puisque les deux dalles sont côte à côte.
Nous apprécions notamment le centre de notifications toujours accessible sans même débloquer le mobile, l’accès à un écran additionnel pour Outlook avec le fil de conversation, et bien sûr le clavier Word Flow en mode paysage inspiré du Flip Cover des tablettes de la gamme Surface. Dans ce dernier cas, l’utilisation de l’écran tactile est bigrement intelligente et renforce la dimension bureautique et professionnelle de Windows 10 Mobile.
Il s’agit ici d’un projet de Microsoft Research. Le produit n’est donc pas encore prévu pour un lancement commercial. Cependant, nos confrères de WM Power User affirment que les ingénieurs de Microsoft Research discutent activement avec les chefs produit de la gamme Lumia basés en Finlande pour la développer et la commercialiser. L’écran secondaire ne serait donc pas qu’un vain projet, mais bien un accessoire à venir. Reste à savoir quand, évidemment.
Microsoft Research : des bonnes idées, mais pour quoi faire ?
Depuis l’arrivée de Satya Nadella, plusieurs grands changements ont été réalisés au sein de Microsoft. Des changements structurels où certaines divisions ont été fusionnées, tandis que d’autres sont devenues plus indépendantes. Et des changements de méthodologie quant au développement de nouveaux produits et de nouvelles technologies. L’un des exemples les plus flagrants de ces changements est l’arrivée massive de produits Microsoft sur Android et iOS. Plus de réalisme vis-à-vis des attentes des consommateurs et de la place de Microsoft dans le marché mondial, maintenant derrière Google et Apple, autant être honnêtes, notamment en mobilité où la révolution Windows 10 Mobile n’a pas encore eu lieu...
Cependant, il y a un paradoxe. Microsoft est la quatrième entreprise qui investit le plus au monde en recherche et développement. Nous l’avons vu hier à l’occasion d’un article publié dans nos colonnes, elle est devant Google et Apple, mais derrière Samsung et Intel. La firme de Redmond dépense 11,4 milliards de dollars chaque année pour développer de nouvelles technologies. Des technologies qui, jusqu’à encore très récemment restaient de bonnes idées, mais ne se concrétisaient pas toujours (et même rarement) dans un produit final. Un exemple choquant : en 1998, Research a présenté à Bill Gates les prémices d’un logiciel similaire à Google Maps, mais n’en fit rien. Sept ans plus tard, Google déployait son service (à l’aide d’une start-up rachetée un an plus tôt). Bing Maps aurait pu être à sa place...
Une organisation à la Google X ?
Satya Nadella, constatant que la firme ne profitait pas suffisamment des travaux de son millier d’ingénieurs de Microsoft Reseach, a progressivement réintégré cette dernière dans son environnement « produit ». Cela se concrétise par la création d’une nouvelle structure de R&D appelée MSR Next, laquelle est constituée de la moitié des équipes de Research et qui est chargée de réfléchir à de nouvelles technologies non plus uniquement à des fins de brevets et de défis scientifiques (ce que Microsoft fera toujours parallèlement), mais pour créer des produits innovants et disruptifs. Nous vous conseillons la lecture d’un article de Bloomberg, paru en début de semaine et qui résume bien ce changement.
Et l’impact se ressent déjà. Désormais Microsoft Reaseach est active dans le développement de produits et de services. Skype Translator, Microsoft Band, Microsoft Hololens font partie du pédigrée « concret » de cette cellule. Et sous sa nouvelle forme, très inspirée des divisions R&D de Google et Facebook, il est clair qu’elle aura de plus en plus d’impact dans le futur du groupe.