Samsung a opéré un revirement stratégique en 2014 afin de faire de son plus grand défaut d'alors un véritable atout. Ce défaut, c'était évidemment le design. Le plastique a progressivement laissé place à des matières plus nobles, et pas uniquement sur le haut de gamme. Ainsi sont nés les Galaxy A, dont nous retrouvons aujourd'hui le plus petit modèle du cru 2016 en espérant qu'il nous séduira autant que son grand frère testé récemment.
Le défi est loin d'être gagné car, d'entrée de jeu, il apparaît plutôt clair que Samsung ne s'est pas contenté de miniaturiser le Galaxy A5 (2016) pour arriver au Galaxy A3 (2016). Les deux modèles se ressemblent mais leur équipement est bien différent. C'est évidemment aussi ce qui explique les 100 ? de moins sur la facture du petit modèle. Voilà donc ce que l'on trouve sous son joli châssis :
- Android 5.1 Lollipop + TouchWiz
- écran Super AMOLED HD de 4,7 pouces (312 ppp) avec vitre 2,5D
- CPU Exynos 7578 composé de quatre Cortex-A53 cadencés à 1,5 GHz
- GPU Mali-T720 MP2
- 1,5 Go de RAM
- 16 Go de mémoire interne (+ microSD jusqu'à 128 Go)
- connectivités 4G / Wi-Fi / Bluetooth / NFC / GPS
- appareil photo principal de 13 mégapixels avec flash LED
- webcam 5 mégapixels
- batterie 2300 mAh
- dim : 134,5 x 65,2 x 7,3 mm
- poids : 132 grammes
Point de lecteur d'empreinte ici, ni de stabilisation optique pour l'appareil photo. Sans parler du chipset moins rapide avec moitié moins de coeurs que celui du Galaxy A5 (2016), de la RAM revue à la baisse et du modem limité à la 4G cat. 4. C'est sûr, il y a de quoi justifier l'écart de prix mais reste-t-il de quoi maintenir une expérience décente ? Rentrons donc dans le vif du sujet.
Le look du Galaxy S6, sans les dimensions
A première vue, le Galaxy A3 (2016) ressemble à un petit Galaxy S6. La base est la même : du verre Gorilla Glass 4 devant et derrière et du métal sur les tranches. Les pièces sont ici parfaitement assemblées. La forme biseauté du cadre lui permet de suivre la course des vitres 2,5D et la jointure ne se sent presque pas sous le doigt, rendant la prise en main très agréable et qualitative. L'impression premium passe donc par le toucher, mais par la vue également grâce à des détails sympathiques.
Samsung a tout d'abord pris soin de réduire les bordures latérales de l'écran qui occupe ainsi presque toute la largeur du mobile. Au-dessus se trouve évidemment un haut-parleur pour les appels, entouré des capteurs de luminosité/proximité et de la webcam, alors que nous retrouvons l'habituelle barre de nagivation en-dessous avec les trois boutons d'Android dont un mécanique. Là encore, l'assemblage est précis. Pas le moindre jeu. Et nous apprécions le petit rappel de la couleur du cadre métallique sur son tour.
Dans notre cas, c'est le doré mais rappelons que le cadre est argenté avec les coloris noir et blanc. Chacun sa préférence de ce côté là mais, dans tous les cas, on ne peut qu'apprécier le travail de Samsung qui ne s'est pas contenté d'une surface uniforme. Un léger renfoncement est présent sur les tranches latérales et évite aux boutons de trop ressortir. Ceux du volume sont à gauche, et malheureusement un peu haut pour l'index, alors que celui de l'alimentation est à droite, au niveau du pouce et au-dessus du tiroir nano-SIM/microSD.
Le cadre est donc un peu plus épais aux extrémités haute et basse où sont intégrées les antennes avec, dans le second cas, la prise jack, le port microUSB et le haut-parleur au milieu. Finissons avec l'arrière où la ressemblance avec le Galaxy S6 est également de mise mais ce n'est pas forcément une bonne chose cette fois. Comprenez que L'appareil photo dépasse beaucoup et c'est également le cas pour son flash. Samsung a certainement préféré privilégier la finesse du châssis.
Difficile de lui en vouloir pour cela. La bosse que forme l'appareil photo n'est pas réellement gênante à l'usage alors que la taille de guêpe permet de renforcer encore l'impression premium. Et, puisque nous parlons de taille, soulignons que le Galaxy A3 (2016) est parfaitement opérable à une main, qu'elle soit petite ou grande.
Un bel écran AMOLED, même s'il n'est que HD
En effet, avec son écran de 4,7 pouces entouré de fines bordures, le Galaxy A3 (2016) tient dans toutes les mains. Et ce n'est pas nécessairement pénalisant pour le multimédia. La surface d'affichage reste suffisante. Nous aurions en revanche préféré y trouver une définition Full HD plutôt que HD (1280 x 720 pixels), même si ce n'est réellement gênant qu'en surfant sur le web. Et encore. Les petits caractères sont généralement lisibles mais le rendu n'est pas lisse et propre.
Aucun souci en revanche pour les photos/vidéos ou les jeux qui profitent de plus de tous les avantages de la technologie Super AMOLED, à savoir des couleurs vibrantes, des contrastes élevées, une bonne luminosité et des angles de vision très ouverts. Et la vue n'est pas le seul sens que comble cet écran. Le toucher est également servi avec la vitre de protection en Gorilla Glass 4 qui offre une glisse très agréable. Du joli travail et des choix judicieux de la part de Samsung.
TouchWiz de moins en moins tape-à-l'oeil
Comme les autres Galaxy, le A3 (2016) est livré sous Android. Nous retrouvons ici la version 5.1 Lollipop habillée de TouchWiz dont vous reconnaîtrez immédiatement le bleu criard dans les menus. Heureusement, il est désormais possible de l'effacer derrière de nombreux thèmes. Samsung a même dédié une collection aux Galaxy A, et ils sont plutôt réussis. Il ne reste donc plus qu'à profiter des bons côtés de la surcouche qui enrichit l'expérience Android sans pour autant en modifier la structure.
Vous trouverez par exemple un panneau Flipboard à gauche du bureau ou une ligne de réglages rapides à faire défiler dans le centre de notifications. Le gestionnaire de multitâche est quant à lui enrichi d'un bouton pour fermer toutes les applications. Quelques changements sont aussi à attendre dans le menu des Paramètres. Il est non seulement mieux organisé mais réserve aussi son lot d'extras, parmi lesquels Smart Stay pour garder l'écran allumé tant que vous le regardez ou encore une interface simplifiée.
Enfin, Samsung modifie quelques applications système, dont la Galerie et les lecteurs audio et vidéo, et ajoute quelques outils de sa suite S (S Planner pour le calendrier et S Voice pour les commandes vocales) ainsi que sa boutique applicative Galaxy Apps. Sans oublier la suite logicielle de Microsoft (OneDrive, Skype et Office), quasiment systématique désormais sur les smartphones de la marque. Tout n'est pas utile mais l'ensemble reste assez léger sur la mémoire interne puisqu'il reste plus de 10 Go à utiliser.
L'Exynos 7578 cache bien son jeu
Aucune lourdeur à signaler du côté de la navigation non plus. Le système tourne comme un charme malgré la RAM un peu chiche grâce à l'Exynos 7578 et ses quatre Cortex-A53 cadencés à 1,5 GHz et au Mali-T720 double coeur qui l'accompagne. Rien de bien folichon à première vue. Et pourtant. Nous avons eu de bonnes surprises sur les benchmarks, avec des scores presque au niveau du Snapdragon 615, et cela s'est aussi ressenti en multimédia.
Nous avons tout d'abord pu profiter d'une bonne expérience de jeu. Que ce soit avec Angry Birds Go! ou Dead Trigger 2, les ralentissements n'ont pas dépassé le début de la partie et l?écran s'est révélé très agréable pour les commandes tactiles. Soulignons au passage que le second titre était automatiquement réglé sur le profil graphique intermédiaire, ce qui est plutôt rare avec un Mali-T720. N'espérez cependant pas obtenir le maximum de détails sur les gros titres 3D. Il ne faudrait quand même pas trop en demander !
Le Galaxy A3 (2016) n'est pas en reste non plus quand on en vient à la lecture vidéo avec un lecteur plutôt complet et notamment capable de prendre en charge les sous-titres même s'il faudra toujours passer par un lecteur tiers pour certains codecs vidéo et audio. L?écran HD est en tout cas pleinement exploitable. Vous pourrez d'ailleurs monter jusqu'en Full HD même si cela n'a pas grand intérêt. Quant à la sortie audio, le haut-parleur ne s'en sort pas trop mal mais on lui préférera nettement un casque pour une restitution plus riche et fidèle.
Bonne note en photo !
Passons enfin à la capture multimédia. Deux capteurs ont été intégrés pour cela. Le premier est un modèle 13 mégapixels que l'on trouve associé à une optique ouvrant à f/1.9 et un flash LED. Le second est limité à 5 mégapixels mais profite lui aussi d'une optique lumineuse. L'ouverture est d'ailleurs la même. L'ensemble est évidemment contrôlé par l'application photo de Samsung qui s'avère plutôt bien fichue et complète.
Plusieurs modes de prise de vue sont proposés, dont un mode Pro pour prendre la main sur la balance des blancs, la plage ISO et l'exposition en plus des plus classiques HDR et nuit, ainsi que quelques effets. Notre seul reproche ira à l'absence de stabilisation optique quand les autres modèles de la gamme en profitent. La raison est sans doute économique mais c'est dommage. Surtout en hiver, quand on grelotte en prenant des photos...
Malgré cette absence regrettable, force est de reconnaître que ce Galaxy A3 (2016) s'en sort plutôt bien avec des clichés uniformément détaillés en pleine lumière et un bon contrôle de la balance des blancs et de la luminosité. Le bilan est évidemment un peu moins positif lorsque l?éclairage baisse mais pas catastrophique non plus. On perd naturellement en détails mais les clichés restent peu bruités et, avec un peu de patience pour que l'autofocus fasse son oeuvre alors qu'il perd en efficacité, nets.
Evidemment, l'appareil photo peut aussi se transformer en caméra en un coup de pouce et monte alors jusqu'en Full HD pour livrer des séquences tout à fait acceptables, que ce soit pour les images ou l'audio. A noter que l'appareil photo avant est également compatible Full HD même si le rendu n'est évidemment pas le même.
Un petit smartphone qui en a sous le capot
Au bout du compte, ce Galaxy A3 (2016) nous a plutôt séduits. Avec le bon souvenir que nous a laissé son grand frère, le Galaxy A5 (2016), nous craignions d?être déçus mais il n'en est rien. Le design fonctionne évidemment toujours aussi bien et les éléments manquants ou remplacés n'altèrent pas dramatiquement les performances, que ce soit au niveau du système, du multimédia ou encore de la photo. Sans oublier l'autonomie, puisque vous pourrez dépasser la journée sans problème avec une utilisation même soutenue. Le tout, pour une économie non négligeable de 100 ?.
La proposition est donc loin d'être inintéressante, même si les choses se compliquent forcément un peu plus face aux spécialistes du rapport qualité/prix, OnePlus X en tête puisqu'il est légèrement moins cher et offre un peu plus de puissance dans un aussi bel écrin.